J-2 * Un Noël scandinave
Inutile de partir en Norvège, en Finlande ou en Suède pour voyager. En rouge et blanc, le réveillon se pare des couleurs et des saveurs scandinaves. God Jul !*
Le buffet traditionnel scandinave
Véritable corne d’abondance composé de plats froids et chauds servis selon un ordre précis en 4 services, le buffet salé est une tradition scandinave vivante, à la maison le soir de Noël, comme au restaurant le temps de l’Avent. On l’appelle Julbord, mais aussi smörgasbord en Suède, smorbrod en Norvège, koldtbord au Danemark, voileipapoyta en Finlande pour les autres occasions festives en dehors de Noël. Le poisson et le porc y tiennent une place importante. Un porc qui aurait été sacrifié car, selon une légende, il aurait dérangé le sommeil du petit Jésus en lui donnant des coups de groin pendant la nuit de Noël.
Premier et deuxième service : le poisson, roi des fêtes scandinaves
Pas un repas de fête ne comporte du poisson, Noël y compris. Le hareng, qui occupe une place de choix dans les pays scandinaves, inaugure traditionnellement le repas. On le sert mariné, accompagné d’une salade de pommes et betteraves, frit, fumé, saur avec une crème aigre douce, à la moutarde… S’ensuivent d’autres poissons froids : saumon poché froid, fumé, en gravlax…, anguille fumée, truite en gelée, œufs de morue à l’aneth... Hareng baltique, morue au lait, saumon salé et lavaret sont aussi sur les tables finlandaises. Une salade de concombres accompagne ces plats pour stimuler l’appétit.
Les secrets du gravlax
Cette recette de saumon d’origine suédoise est traditionnelle du smörgasbord. Il s’agit de filets de saumon cru, parfois légèrement fermenté, que l’on assaisonne de sel (environ 10% du poids du poisson), de sucre, de poivre blanc, d’aneth, mais aussi, selon les régions, de purée de betteraves, de baies roses, d’aquavit, de vodka ou de cognac. Le poisson marine au froid durant 2 à 3 jours. On le sert en tranches fines, avec du tunnbröd, un pain de seigle croustillant ou des pommes de terre, et une sauce à la moutarde et à l’aneth.
Troisième service : viandes et charcuteries du Grand nord
La troisième assiette est consacrée aux charcuteries et aux viandes froides du Grand Nord : saucisses de renne fumé, saucisson d’élan, veau en gelée, rosbif, langue à l’écarlate, pâté de foie de veau, fromage de tête de veau… Le tout est accompagné de plusieurs variétés de pains et de galettes dont le knäckebröd (fin pain craquant), d’un assortiment de fromages, de sauce à l’aneth et de pommes de terre vapeur.
Quatrième service : les plats chauds
Après les trois assiettes de plats froids, vient le moment de déguster les plats chauds. Viande et poisson sont de la fête, comme les traditionnelles köttbullar, des boulettes de viande mi-bœuf mi-porc, parfois de veau, servis avec de la confiture d’airelles ou encore le lutfisk, du cabillaud ou du colin séché puis trempé à la lessive de soude pour l’attendrir. Les Finlandais traitent la merluche de la même façon et l’appellent lipeäkala.
La tentation de Jansson
Le Janssons frestelse (la tentation de Jansson) est incontournable des plats chauds de Noël. Ce gratin de pommes de terre aux sprats, un petit poisson très bon marché en Scandinavie, ressemble quelque peu à notre gratin dauphinois. Les pommes de terre sont coupées en fines tranches et disposées en alternance avec des filets de sprats et des oignons émincés dans un plat à gratin. Le tout est couvert de crème fraîche puis passé au four jusqu’à ce que les pommes de terre soient tendres. Si vous ne trouvez pas de sprats, vous pouvez les remplacer par des anchois marinés.
Le jambon glacé, le plat de Noël
Même si de plus en plus de familles optent pour le rôti de dinde ou de renne, notamment en Laponie, le glasertjuleskinke (en suédois) ou joulukinkku (en finlandais) reste le plat principal typique du 24 décembre. Ce jambon saumuré et badigeonné de moutarde sucré est rôti doucement au four toute la nuit précédente. On l’accompagne de compote de pommes en Norvège, de pruneaux, de petits-pois et de moutarde en Finlande.
Le dessert typique, le riz au lait
Autrefois, lors des fêtes religieuses, les Scandinaves devaient se nourrir de plats blancs. Le riz au lait était donc indétrônable du réveillon scandinave. Il clôt aujourd’hui encore le repas de Noël. Selon la coutume, on y glisse une amande telle une fève dans notre galette des rois, présage de chance dans l’année à venir pour qui tombe dessus. La recette diffère légèrement d’un pays à l’autre.
En Finlande, le riisipuuro n’est pas sucré à la cuisson. On fait cuire du riz rond dans la même quantité d’eau bouillante (150 ml pour 150g par exemple) pendant 3 mn à découvert, le temps que le riz absorbe l’eau. On ajoute du beurre (10g environ) et 3 fois le volume de lait (450 ml). On fait cuire à feu doux 35 mn en remuant sans cesse jusqu’à ce que le riz devienne bien crémeux puis on laisse reposer 5 mn avant de servir. Chacun l’aromatise comme il l’aime (sucre, cannelle en poudre…).
Au Danemark, le risalamande est servi froid, agrémenté le 23 au soir, de beurre, de sucre et de cannelle, le 24, de crème chantilly et d’amandes hachées et accompagné de griottes au sirop tièdes. En Suède, le ris a la Malta ne contient pas d’amande. En Norvège, le riskrem est généralement servi avec un coulis de framboise.
Les autres douceurs de Noël
Pendant le temps de l’Avent, les Finlandais accompagnent le vin chaud de petites tartelettes en forme d’étoiles de mer. En Norvège, il est de tradition de confectionner le Julegrøt, une sorte de bouillie à base de beurre, de lait, de crème, de sucre et de farine, que l’on déguste avec le Julebrød ou pain de Noël, à base de froment, cardamome, sucre, beurre, lait, levure, œuf et raisins secs.
Les biscuits de Noël
Les Julesorter sont les sablés typiques de Norvège que l’on suspend volontiers dans le sapin. Une tradition qui n’est pas sans rappeler celle des Alsaciens. Durant les semaines précédents Noël, les Scandinaves préparent des Jødekaker (gâteaux juifs) aux amandes et à la cannelle, des Finskebrød (petits pains finnois) aux zestes de citron, amande hachée et sucre perlé, des Ingefaerkaker au gingembre, et des Sjokolademarmor, sablés marbrés au chocolat.
Le vin chaud
Le Glögg (glogi en finlandais) est préparé uniquement durant la période de Noël. Il se compose de vin rouge, parfois de vodka, parfumé de clous de girofle, de cardamome, de cannelle, de gingembre, de citron et de vanille. On le sert bien chaud avec des raisins et des amandes, du lussekatter (brioche au safran) ou du pain d’épices.
Côté déco...
A Noël, plus encore que le reste de l’année, émanent des maisons et les jardins scandinaves une ambiance apaisante et réconfortante. On privilégie les matériaux naturels et les décorations sobres. Le sapin trône en bonne place au centre du salon. S’y ajoutent traditionnellement la couronne de bienvenue sur la porte, celle de bougies de l’Avent (adventskrans) sur la table, le chandelier à sept branches électriques (adventsstake) aux fenêtres, le poinsettia, le Julbock (le bouc de Noël en paille) et les petites lanternes blanc, rouge, argent ou noir placées à l’intérieur comme à l’extérieur. Les étoiles et les cœurs ornent la maison.
* Joyeux Noël !
Une entrée légère et raffinée
Parfaite pour recevoir lors d'un repas d'été, cette entrée plait pour sa légereté et sa fraicheur. L'ayant réalisée dans les cuisines de Michel Trama avec le chef en personne, je peux vous assurer qu'elle est assez facile à faire. Ne vous fiez donc pas aux apparences et ne vous laissez pas impressionner par la précision des pesées. C'est simplement que je vous transmets la recette telle qu'elle m'a été donnée !
Le lapin du Poitou dans sa gelée de carottes aux pruneaux d'Agen selon Michel Trama
- 300g de râble de lapin
- 4 pruneaux d'Agen entier + 30g
- 10 cl de thé
- 15g de gingembre rose
- 8g de ciboulette ciselée
- 400g de jus de carotte bio
- 2,5 feuilles de gélatine
- 1/2 litre d’huile d’olive
- 4 brins de ciboulette
- Sel, poivre
Condiments pour l’huile d’olive :
- 1 fleur de badiane
- 4 grains de genièvre
- 1 gousse d’ail
- 1 branche de thym
- 1 feuille de laurier
Commencer par tailler le gingembre en brunoise. L'ajouter au thé et faire chauffer. Y laisser mariner les pruneaux 30 minutes à feu doux. Laisser refroidir. Egoutter et réserver les pruneaux entiers et la brunoise de gingembre.
Assaisonner le râble de lapin et faire confire dans l’huile d’olive avec les condiments à 120° pendant 2h.
Laisser refroidir et effilocher le lapin.
Tailler les 30g de pruneaux en brunoise. Ciseler la ciboulette.
Ajouter la brunoise de pruneaux, celle de gingembre et la ciboulette à l'effilochée de lapin et mélanger.
Rectifier l’assaisonnement.
Tremper les feuilles de gélatine dans un petit bol d’eau glacée. Chauffer le jus de carottes à 60°, y ajouter la gélatine ramollie et bien essorée, bien remuer et tamiser dans une passoire ou un chinois.
Partager l’effilochée de lapin dans le fond des 4 assiettes, puis recouvrir de la gelée de carottes.
Réserver au frais 1 heure.
Au moment de servir, ajouter sur chaque assiette en son milieu un pruneau parfumé au gingembre et un brin de ciboulette. Déguster sans tarder.
De la prune au pruneau
Rien de plus banal qu'un pruneau, pensez-vous ? C'est quelque peu ce que je me disais avant de partir pour Agen. Agen, la ville qui a donné son nom au pruneau IGP (depuis 2002) produit, récolté et transformé tout à côté (autour de Villeneuve sur Lot) parce que c'est de ce port d'Agen qu'il partait sur la Garonne pour rejoindre Bordeaux et être exporté. Un grand voyageur ce pruneau d'Agen ! Vous me suivez ? Je vais vous raconter ses trésors...
Le pruneau d'Agen, c'est toute une histoire !
Le pruneau d'Agen n'est pas un fruit en soi, mais le résultat d'une transformation. Celle de la prune d'Ente (de enter qui signifie 'greffer'), une grosse prune ovale à la robe bleu mauve et la chair jaunâtre, issue du greffage d'une variété locale et d'une de Damas, rapportée de Syrie par les croisés (qui du coup n'y étaient pas allés pour des prunes, quoique si en fait !). C'est au XIIème siècle, au retour de la IIIème croisade, que les moines Bénédictins de l'Abbaye de Clairac dans la vallée du Lot (entre Agen et Villeneuve) ont en effet eu l'idée de greffer des pruniers locaux avec de nouveaux plants de pruniers de Damas.
Depuis des centaines d'arbres ont été plantés dans la région, 13000 hectares de vergers aujourd'hui qui bénéficient de l'IGP et s'étendent sur 118 cantons et 6 départements du Sud-Ouest : le Lot-et-Garonne (2/3 de la production), la Dordogne, la Gironde, le Tarn-et-Garonne, le Gers et enfin le Lot. 1400 producteurs s'acharnent pour que leur prunes soient produites dans les meilleures conditions jusqu'à maturité, sans recours superflus aux traitements, en taillant avec le plus grand soin chaque année pour que chaque fruit bénéficie du maximum de soleil à la belle saison, en installant des ruches dans les vergers, lorsque les arbres sont en fleurs au printemps pour favoriser la pollinisation, en irrigant à bon escient les terrains, en utilisant des outils de récolte et de séchage adaptés... puis écoulées sans perte. Ils travaillent main dans la main avec les transformateurs pour optimiser à la fois la production dans le respect de l’environnement et la commercialisation en France et à l'étranger.
Une récolte organisée
Devenue mauve à la mi-juillet, la prune d'Ente est récoltée à pleine maturité de la mi-août à la mi-septembre selon les années. Pour ne récolter que les fruits les plus mûrs, il faut en moyenne 3 à 4 passages sur chaque parcelle. Un ramassage qui se fait plutôt mécaniquement pour sa rapidité et la garantie d'une plus grande qualité des fruits récoltés (taux de fruits éclatés ou fendus plus faibles). Toutefois, la cueillette manuelle est souvent utilisée en complément de la récolte mécanique. Une personne ramasse entre 80 et 120 kg de fruits à l'heure, soit la production d'un arbre.
Les prunes sont ensuite lavées, triées et calibrées en lots homogènes puis étendues sur des claies, des grilles fines en acier inoxydable alimentaire montées sur des cadres en bois, en vue de leur séchage. C'est l'étape de l'enclayage. Ces claies sont ensuite empilées sur des chariots qui sont placés dans les fours-tunnels pour le séchage. Puissamment ventilés, ces tunnels chauffés entre 70 et 80 °C permettent de sécher en un seul passage jusqu'à 11 tonnes de prunes, pendant 20 à 24 heures. Il faut entre 3 et 3,5 kg de prunes d'Ente fraîches pour obtenir, après séchage, 1 kg de pruneaux d'Agen dont le taux d'humidité ne peut dépasser 23 %.
A cette époque, la campagne fleure bon le confit. Conditionné dans des caisses-palettes en bois, les palox, garnis de grandes poches en polyéthylène alimentaire, le pruneau est expédié vers les organisations professionnelles ou les coopératives avant d'être réparti chez le transfomateur selon son utilisation finale.
Une destinée plus ou moins gourmande
A peine arrivés chez le transformateur, les pruneaux sont réhydratés dans de l'eau maintenue à 75°/80° pendant 15 à 30 mn pour atteindre un taux d'humidité de 35% maximum qui leur confère le moelleux recherché par le consommateur.
Les gros calibres sont alors ensachés entiers ou dénoyautés puis pasteurisés ou additionnés de conservateur.
D'autres sont travaillés par les confiseurs. Ils sont d'abord dénoyautés à la main puis fourrés de crème de pruneau, de praliné, enrobés de chocolat noir ou blanc.
Les spécimens abîmés partent chez les industriels où ils sont transformés en crème, en compotes, en confiture, en petits pots pour bébé, entrent dans la composition de plats salés et sucrés voire de produits cosmétiques ou pharmaceutiques.
Et puis, il y a le "mi-cuit". Un pruneau qui n'a pas droit à l'appellation "pruneau d'Agen" car son taux d'humidité est plus important, autour de 40%. Le mi-cuit est essentiellement vendu en septembre, dans la région. Un peu comme un produit saisonnier, un pruneau nouveau en quelque sorte. C'est celui que les ménagères s'arrachent pour confectionner les tartes et les liqueurs. Moelleux, bien huide, c'est un délice qui se dévore tel quel comme une friandise.
D'ailleurs, vu les atouts du pruneau, on aurait tort de s'en priver.
4 alliés en 1 : santé, beauté, minceur & sport
Plus riche qu’aucun autre fruit en vitamines anti-oxydantes, le pruneau d’Agen permet de ralentir le vieillissement des cellules de la peau. Il contient aussi un large éventail de minéraux comme du fer, du magnésium, du potassium ou du bore intéressant qui, consommé au quotidien, permet de préserver son capital osseux et de lutter contre l’ostéoporose, de diminuer le mauvais cholestérol (LDL) et de réduire ainsi les risques de maladies cardio-vasculaires, ou encore de lutter contre l’anxiété, d’où une recommandation pour les personnes touchées d’hypertension. Réputé pour son apport en fibres qui facilite le transit, il permet aussi de lutter contre les risques de certains cancers.
Dépourvu de lipides, pauvre en calories (20 à 25 Kcal) mais riche en glucose, fructose et sorbitol, le pruneau d’Agen est une bonne source d'énergie pour les sportifs et un excellent coupe-faim naturel.
Bref, le pruneau d’Agen est sain et savoureux. Il se laisse grignoter dans la journée et entre dans la composition de recettes salées (lapin aux pruneaux, tajine, magret séché aux pruneaux... ) et sucrées (far breton, tarte, et même bûche à découvrir dans quelques jours sur ce blog). A consommer sans modération !
Petits sablés de l'Avent
Comme le veut la tradition de l'Avent, ce week-end sera consacré à la confection de petits sablés. Des biscuits tout simples que vous pouvez tout à fait réaliser avec vos enfants.
Cette recette me vient de Geneviève Lenain, chef très douée dans la cuisine improvisée et dirigeante de l'Ecole des gourmets. J'ai fait sa connaissance à l'occasion d'un atelier fort enrichissant, destiné à promouvoir les fruits et légumes SIQO de Midi-Pyrénées.
Le pruneau d'Agen et la noix du Périgord en faisaient partis et ça n'était pas pour me déplaire ! On a tendance à l'oublier mais ces deux-là possèdent de nombreuses vertus pour notre santé : on aurait donc tort de s'en priver. A déguster tel quel à n'importe quel moment de la journée, ils se glissent dans de nombreux plats sucrés et salés : dans une salade aux magrets de canard séché, dans un lapin (classiques, certes mais si bons !), ou plus original, dans un steack haché, sur une tartine avec du jambon cru et de la mozzarella, dans un sorbet au pamplemousse...
Dès le mois de janvier, je vous proposerai d'autres recettes à partir de ces produits, mais aussi le haricot Tarbais qui m'a complètement séduit.
Sablés aux noix et aux pruneaux d'Agen
pour 30 biscuits
- 150g de beurre demi-sel
- 80/100g de sucre glace
- 200g de farine type 55
- 40g de pruneaux d'Agen (4/5)
- 20g de noix du Périgord (4/5)
- 1 jaune d'oeuf
- qs de sucre cristal
Mélanger le beurre et le sucre .
Ajouter la farine. Bien mélanger.
Couper les pruneaux dénoyautés en petits dés. Concasser les noix décortiquées .
Les incorporer à la pâte.
Former un boudin de 3 cm de diamètre sur 35 cm.
Réserver au froid.
Préchauffer le four à 175°.
Dorer le boudin avec un jaune d'œuf et rouler dans le sucre cristal.
Détailler en rondelles de 8 mm d'épaisseur environ.
Déposer les sablés bien espacés sur une tôle pâtissière (attention ils s'étendent un peu à la cuisson).
Cuire pendant 15 mn.
Laisser refroidir et conserver dans une boîte en fer.
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L’école des gourmets
154, rue de Charenton 75012 Paris
Tél.: +33 (0)1 43 42 34 38
Ah quel délice !
Le lapin aux pruneaux fait partie de ces plats qui me rappellent inévitablement ma grand-mère. Une odeur qui embaume la maison, des couleurs qui éveillent les papilles, un mélange de pruneaux, de carottes et de cidre qui apporte une saveur sucrée à la chair du lapin, moelleuse et fondante... Hummm, rien que de l'écrire j'en ai l'eau à la bouche et une envie soudaine de tremper un morceau de pain dans la cocotte !
Ma grand-mère préparait son civet avec de l'eau ou du bouillon (c'est qu'à la campagne, on faisait attention aux dépenses et, alors que, depuis quelques années, on a tendance à cuisiner ces plats mijotés traditionnels au vin, beaucoup d'entre eux étaient préparés à l'eau). Pour ma part, j'ai choisi de le faire au cidre, pour gagner en saveurs, parce que, contrairement à elle, je n'ai ni lapin de ma production, ni carottes de mon jardin.
Lapin aux pruneaux
- 1 lapin
- 200g de lard fumé
- 1 gros oignon
- une dizaine de pruneaux
- 3 carottes (ou, au moins 2 par personne, si vous décidez de ne pas ajouter de légumes en accompagnement)
- 50 cl de cidre brut ou bouché de Normandie
- 2 cuillères à soupe de farine
- un bouquet garni
- un peu d'huile
- 50g de beurre
- sel, poivre
Découper le lapin en morceaux.
Eplucher et émincer l'oignon. Eplucher et détailler en rondelles les carottes.
Détailler le lard en lardons.
Dans une cocotte, faire fondre la matière grasse. Y faire colorer le lapin de tout côté. Retirer et réserver.
Faire revenir les lardons, l'oignon et les carottes. Remettre le lapin.
Saler, poivrer. Singer la viande (saupoudrer de farine). Recouvrir de cidre.
Ajouter les pruneaux (dénoyauités ou non) et le bouquet garni.
Laisser mijoter 1 bonne heure et demi (un couteau doit transpercer les carottes) et déguster.
La confiserie est un jeu d'enfants (enfin presque !)
Pour parodier les célèbres livres (que je vous recommande vivement d'ailleurs, pour un anniversaire ou Noël) du non moins célèbre Michel Oilver, les gourmandises que nous avons préparées avec mon petit bout de chou aujourd'hui sont vraiment des jeux d'enfants. Voyez plutôt...
Mendiants
Faire fondre du chocolat noir (ou au lait ou blanc). L'étaler en petites galettes sur une feuille de silicone ou de papier sulfurisé.
Déposer sur chaque, un morceau d'abricot sec, pistache décortiquée (non salée), morceau de zeste d'orange, raisins blonds, amande émondée... Laisser durcir. C'est tout !
Se conservent au réfrigérateur dans une boite plastique.
Fruits déguisés
- des pruneaux
- des abricots secs
- des dattes...
pour la pâte d'amande :
- 100g d'amandes en poudre
- 100g de sucre en poudre
- 3 cuillères à soupe d'eau
- des colorants alimentaires
Préparer la pâte d'amande en mélangeant sucre, amande et eau. Ajouter quelques gouttes de colrant en fonction des couleurs désirées. Bien malaxer à la main (comme de la pâte à modeler).
Former des petits boudins de la longueur des fruits à fourrer.
Faire une fente dans les fruits à l'aide d'un couteau et y déposer la pâte d'amande.
Se conservent au réfrigérateur.
La semaine prochaine, nous nous en mettrons pleins les doigts. Mais chut, c'est encore un secret...
Le Maroc dans la cuisine
"Quand des recettes reprennent à leur compte le nom de cet ustensile de cuisson traditionnel, c'est alors tout l'esprit de la cuisine marocaine qui se décline en un harmonieux mélange de saveurs rustiques et raffinées à la fois." (Cuisine et Vins de France, n° 77 - avril 2001)
Plat marocain et algérien d'origine paysanne très ancien, le tajine est une sorte de ragoût de viande ou de poisson, selon les pays, auxquels se mêlent les saveurs sucrées de fruits tels que les pruneaux, les dattes, les coings, ou encore de citrons confits au sel.
Mais que serait la cuisine maghrebine sans les épices ? Elle les marie avec art aux parfums sucrées et salées dans des tajines riches et d'une grande diversité. Le ras-el-hanout, qui signifie "la tête de l'épicier", est un mélange dont chaque épicier garde le secret ! Les variantes sont donc nombreuses, mais la recette authentique comporte 27 épices dont le cumin, le gingembre, le poivre, la cannelle, le safran, le clou de girofle, la coriandre, la muscade, le macis, le curcuma, le bouton de rose... La chermoula, autre épice traditionnel du tajine, est un mélange à base de coriandre, ail, piment doux et fort, cumin et gros sel mouillé au jus de citron et à l'huile d'olive.
Quant à l'ustensile, creux et rond en terre cuite vernissée, qui a donné son nom à celui du plat, c'est à son couvercle qu'on doit la magie du met. Très haut, en forme de cheminée conique, il permet à la vapeur de monter et descendre pour une cuisson à l'étouffée. C'est le principe de la braisière où circulent efficacement les arômes et les saveurs du tajine.
Originellement, le plat à tajine se posait sur un braséro mais, dans les cuisines modernes, on le pose directement sur tous types de feu en intercalant un diffuseur de chaleur. Pourtant, ce n'est pas parce qu'on ne possède pas un plat à tajine qu'on doit pour autant se priver d'un tel délice ! Croyez-moi, une cocotte en fonte fait quand même très bien l'affaire. C'est que le secret réside aussi dans la cuisson, toujours lente et sur feu très doux.
Déguster un tajine, c'est d'abord le humer. D'ailleurs, c'est simple : mijotant longuement, il embaume la maison. C'est ensuite apprécier, au moment où l'on soulève le couvercle, ses couleurs chatoyantes, variant du jaune au brun caramel, en passant par l'orange ou le vert, suivant qu'on le prépare aux citrons, aux pruneaux, aux abricots, aux pistaches, aux olives, avec de la coriandre... C'est enfin savourer une viande moelleuse et une sauce sirupeuse, douce et relevée à la fois... La magie a alors opérée... On est parti, on y est...
Mon tajine d'un soir : agneau, pruneaux, pistaches et pignons de pin.
Hier soir (très cuisine, d'ailleurs !), je devais préparer, pour ce midi, un tajine d'agneau avec des pruneaux et des amandes... mais, au moment d'agir, plus d'amandes émondées ! Qu'à cela ne tienne, j'improvise avec ce que je trouve : pignons et pistaches !
- 1 gousse d'ail
- une dizaine de pruneaux
- 1 poignée de pignons de pin
- 1 poignée de pistaches décortiquées
- 1 oignon
- de la coriandre (fraiche ou surgelée)
- 4 cuillères à café de ras-el-hanout
- 6 cuillères à soupe de miel
- 3 cuillères à soupe d'huile d'olive
- sel, poivre
Je commence par découper l'épaule en morceaux. Dans un plat creux, je les enduis de miel, d'huile et ajoute l'ail pressé et le ras-el-hanout. Je mélange bien et laisse mariner (couvert) pendant une petite demi-heure.
La marinade n'est pas une étape obligatoire mais apporte une autre saveur au plat.
Pendant ce temps, je fais dorer, dans une cocotte, les fruits secs puis les réserve. J'émince également l'oignon.
J'égoutte la viande et la fais revenir doucement dans la cocotte non rincée, avec l'oignon, jusqu'à ce que l'ensemble soit doré. Je verse 25 cl d'eau dans le plat de la marinade et recouvre la viande du tout. J'ajoute la coriandre, les pruneaux, les fruits secs, le sel et le poivre.
Je couvre et laisse mijoter, à feu doux, pendant 1h30/2h. De temps en temps, je vérifie qu'il y ait toujours assez de bouillon dans la cocotte (la viande doit baigner dans 2 cm de liquide).
En fin de cuisson, je laisse cuire à découvert 15 minutes afin que le jus réduise et devienne sirupeux (j'ajoute éventuellement un peu de miel).
Je sers bien chaud, éventuellement avec de la semoule.