Un cake pour le goûter ?
Pendant les vacances scolaires, à la maison, on aime cuisiner en famille. Pour le goûter, rien de tel qu'un bon cake qui varie selon les provisions. Pour cette fois-ci, ce sera fruits secs et confits.
Cake aux fruits secs et confits
- 150 g de beurre pommade (demi-sel pour ma part)
- 120 g de sucre en poudre
- 200 g de farine
- 5 g de levure
- 3 oeufs
- 50 g de raisins blonds
- 50 g de canneberges séchées
- 50 g de zestes de citrons confits
- 50 g d'angélique confite de Niort
- 50 g de cerneaux de noix grossièrement concassées
- 50 g de pralin
- 1 bouchon de rhum agricole vieux
- qs d'amandes effilées
Préchauffer le four à 180°, position chaleur tournante.
Mélanger et tamiser la farine et la levure.
Dans la cuve du robot pâtissier, battre le sucre et le beurre jusqu'à ce que l'appareil soit mousseux.
Tout en continuant à battre, incorporer un tiers du mélage farine / levure puis un oeuf, puis un second tiers du mélange...
Lorsque la pâte est homogène, ajouter les fruits et le rhum. Mélanger à la maryse.
Verser dans un moule à cake. Parsemer d'amandes éffilées.
Passer la lame d'un couteau tout autour du moule. Enfourner de suite.
Au bout de 15 mn, passer le couteau sur le dessus du cake pour créer une fente et baisser le four à 160°.
En cours de cuisson, couvrir éventuellement d'une feuille de papier alu si le dessus dore de trop.
Au bout de 60 mn, vérifier la cuisson avec un couteau. La lame doit ressortir sèche. Sinon, poursuivre la cuisson.
Laisser tiédir 15 mn, démouler et laisser refroidir le cake sur un côté sur une volette.
Le rhum agricole, fleuron de la Martinique
Depuis deux semaines, je vous parle de l’île aux fleurs, comme on la surnomme. Cette île vit depuis toujours au rythme des distilleries. Véritable patrimoine martiniquais, le rhum agricole est un héritage d’exception.
De Macouba à Sainte-Luce, du Carbet au François, la Martinique compte aujourd’hui 9 distilleries dont 7 encore « fumantes », c’est-à-dire en activité. Autant dire que le rhum est partout. Comme le sont aussi les plantations de canne à sucre qui se développent dès la seconde moitié du XVIIème siècle par les Français pour satisfaire un marché en pleine expansion. Jusqu’à ce que le marché du sucre de canne s’effondre avec le développement du sucre de betterave au XIXème siècle, et que les Colons se voient contraints de développer une nouvelle économie : celui de la distillation du jus de canne fermenté. Cette boisson fortement alcoolisée, le tafia, sert déjà à requinquer les esclaves et à panser les blessures des ânes bâtés. Les « Habitations », ces vastes exploitations agricoles qui possèdent jusqu’à alors une sucrerie deviennent petit à petit des distilleries. Une véritable industrie se met en place. Saint-Pierre compte 16 rhumeries et devient le centre mondial du commerce du rhum agricole. Malgré l’abolition de l’esclavage en 1848 et l’éruption de la Montagne Pelée en 1902 qui détruit entièrement la ville de Saint-Pierre et ses environs, les Habitations forment aujourd’hui encore l’économie historique et principale de l’île après la banane.
Habitation Depaz à Saint-Pierre - la maison des maîtres
Habitation Depaz à Saint-Pierre - une des maisons des ouvriers
Habitation Saint-Etienne (HSE) au Gros-Morne - la maison des maîtres
Habitation Clément à Saint-François - la maison des maîtres (pièce de vie et chambres) ajourd'hui, un musée
Des champs…
Chaque année, le mois de février marque le début de la récolte de la canne à sucre qui arrive à maturité. Commence alors le balai incessant des engins agricoles entre les champs et les distilleries. Beaucoup d’exploitations ont mécanisé la coupe mais certains producteurs – souvent les plus petits – pratiquent encore la récolte traditionnelle au coutelas malgré la pénibilité du travail et les risques d’accidents liés aux feuilles coupantes et à la présence des serpents dans les cultures. Selon la douzaine de variétés de canne cultivées en Martinique pour leurs qualités agricoles et leur richesse en sucre, la récolte dure jusqu’en juin. Inutile ensuite de replanter des cannes : elles reprennent en 72 heures à partir de la souche restée en terre et se gorgent de nouveau en sucre en 9 mois avec le gaz carbonique de l’air et de l’eau du sol grâce à la photosynthèse. Ce n’est qu’au bout de 7 à 10 ans que les cannes, épuisées, sont arrachées et replantées.
… à la distillerie
Une fois coupée, la canne est rapidement transportée à la distillerie. Moins de 2 heures séparent la récolte de la transformation. Pesée et échantillonnée pour évaluer sa teneur en sucre, la canne s’engage alors dans un « coupe-canne » pour la hacher et la défibrer puis dans une série de trois moulins pour y être broyée et en extraire le « vesou ». Le premier moulin permet d’extraire 70% de ce jus transparent et gorgé de sucre. Au deuxième et au troisième moulin, la canne est aspergée d’eau pour en recueillir davantage, environ 700 litres par tonne de canne. Tamisé dans une rotative, le vesou est ensuite envoyé dans une cuve de fermentation. Le résidu de canne, appelée « bagasse », est utilisé comme combustible pour alimenter la chaudière à vapeur.
Des trous percés dans les remorques transportant la canne à sucre permettent de prélever des échantillons à l'arrivée à la distillerie
stock de cannes - Distillerie Saint-James à Sainte-Marie
coupe-canne - Distillerie JM à Macouba
moulins de broyage de la canne à sucre - Distillerie Saint-James
La méthode d’extraction à froid du jus de canne est le signe de distinction du « rhum agricole » martiniquais vis-à-vis des autres rhums dans le monde. Ces derniers, dits « rhums industriels », sont en effet distillés à partir de la fermentation des mélasses issues de la fabrication du sucre de canne.
chaudière - Distillerie Saint-James
bagasse - distillerie Saint-James
Quand le sucre devient alcool
Ouverte à l’air libre, la cuve s’enrichit de bactéries qui, grâce aux levures ajoutées, transforment le sucre en alcool. 24 à 36 heures plus tard, le « vin de canne » obtenu titre entre 4 et 5% de volume d’alcool. Il est alors prêt à être distillé.
cuves de fermentation - Distillerie JM
cuves de fermentation - Distillerie Saint-James
Autrefois distillé dans des alambics charentais, le vin de canne est aujourd’hui introduit dans le haut d’une colonne de distillation, toujours en cuivre, formées de plusieurs plateaux. Par un système de trop-pleins, le vin descend progressivement de plateaux en plateaux tandis que la vapeur d’eau fait le voyage inverse en se chargeant d’alcool et d’arômes.
anciens alambics de type charentais, colonne à plateaux... musée Saint-James à Sainte-Marie
colonne à plateaux - Distillerie Saint-James
colonne à plateaux extérieure - Distillerie JM
Refroidie ensuite dans un condenseur, la vapeur se transforme en un liquide incolore titrant à 73% d’alcool pur.
Ce rhum « de coulage » repose alors dans une cuve en inox, régulièrement additionné d’eau de source déminéralisée afin de diminuer sa teneur en alcool. Il faut entre 3 et 8 mois et 30 000 litres de jus pour obtenir environ 2000 litres de rhum blanc, rond et aromatique, à 55%.
Blanc, ambré, vieux, une question de temps
D’abord mis en foudre de chêne pendant 18 mois, où le rhum perd en alcool, le rhum devenu ambré est ensuite transvasé en fûts de chêne plus petits, généralement de 200 litres, pour avoir davantage de contact avec le tanin du bois. Ces fûts proviennent de distillerie de bourbon, de cognac, de Xerès ou de grands vins de Bordeaux qui permettent au rhum de se charger lentement de leurs parfums.
foudres de vieillissement - Distillerie Saint-James
fûts de vieillissement - Distillerie JM
fûts de vieillissement - Distillerie HSE
Pour prétendre à la dénomination « rhum vieux », le rhum y reste au moins 3 ans. Trois années qui correspondent à 7 /9 ans dans l’Hexagone car les conditions atmosphériques tropicales accélèrent naturellement le processus de vieillissement. La chaleur et l’humidité provoquent une évaporation, la part des anges, également plus importante, autour de 8% du volume totale contre 1,5 pour le Cognac.
chai de vieillissement - Distillerie HSE
Selon le temps et le soin apportés à chaque fût, le Maître de chais peut tirer le meilleur du rhum pour composer ses assemblages comme tout autre grand spiritueux. Ainsi, depuis 1996, le rhum agricole bénéficie d’une AOC, signe d’un produit authentique et de qualité.
l’AOC "Rhum agricole Martinique" a été la première AOC d’outre-mer
Distillerie JM, site de Fond Préville à Macouba
distillerie Saint-James à Sainte-Anne
Distillerie Depaz à Saint-Pierre
le moulin du Val d'Or à Sante-Anne retrace l'histoire de la canne à sucre jusqu'à l'apparition des distilleries
A la découverte de la cuisine martiniquaise
A l'image de l'île, de sa végétation, de ses habitations, la cuisine martiniquaise est colorée et variée. Les fruits et légumes sont nombreux et apportent une saveur agréable aux poissons fraichement péchés et aux viandes issues d'animaux élevés sur l'île, notamment le poulet et le cochon de lait.
Au restaurant, on se régale de grillades, de salades, de cocktails alcoolisés ou non que l'on déguste les pieds dans l'eau sur la plage comme dans des lieux plus cossus.
Au Petitbonum à Le Carbet, le chef Guy Ferdinand vous propose une cuisine locale : langoustes grillées, cochon de lait farci, gratin de patate douce...
Salades fraiches et colorées et plats traditionnels créoles au Ti' Sable à L'Anse d'Arlet
Parmi tous les endroits que j'ai testés lors de mon voyage en mars dernier, j'ai particulièrement apprécié le restaurant le Moulin à canne à Saint-Pierre, pour son cadre au sein du magnifique parc de l’Habitation Depaz, son ambiance conviviale et sa cuisine simple, fraiche et typique de la Martinique, et, dans un tout autre genre, le restaurant Plein Soleil au François. Perdue dans une végétation luxuriante, cette ancienne demeure coloniale sert une cuisine gastronomique franco-caribéenne réalisée avec brio par le chef Nathanaël Ducteil. Sans oublier aussi la Table de Marcel, fraichement ouvert dans l'enceinte de l'Hôtel Simon à Fort de France, à la cuisine moderne et céative mais à l'ambiance un peu froide à mon goût.
la Table de Marcel, à Fort de France
raviole de volaille et épinard, bouillon d'écrevisse
daurade et légumes à la plancha, sauce chien
feuillantine de chocolat blanc, sauce au café grillé
Les marchés sont également l'occassion de balades gourmandes et colorées. Au marché de Sainte-Anne ou d'autres petits marchés locaux, les pêcheurs inondent de poissons les étals.A rapporter dans ses valises, les produits locaux savoureux, comme les épices, les confitures, les bâtons de cacao et même les fleurs (livrées fraiches par avion).
La semaine prochaine, je vous emmène visiter les distilleries de l'île. Et vous propose, pour patienter, un verre de Ti'Punch...
Ti’punch
- 6 cl de rhum blanc 50° ou 55
- 2 cl de sirop de canne roux
- un quartier de citron vert
Dans un verre à ti' punch, verser le rhum et le sirop. Presser le quartier de citron vert au dessus du verre avant de le laisser tomber dedans. Ce geste s'appelle un "pressé-lâché". Mélanger. Servir.
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Moulin à canne - Habitation Depaz 97250 SAINT-PIERRE Tél: 05 96 69 80 47 - www.le-moulin-a-cannes.restaurant-saint-pierre-martinique.com - Comptez entre 20 et 40€.
Plein Soleil Pointe - Thalemont 97240 Le Francois Tél: 05 96 38 07 77 - www.hotelpleinsoleil.fr - Comptez 45€.
La Table de Marcel - 1 Avenue Loulou Boilaville 97200 Fort-de-France - www.hotel-simon.com/restaurants-bar - Comptez entre 50 et 80€.
Ti'Sable - 35 Allée des Raisiniers 97217 Les Anses-d'Arlet - www.tisablemartinique.com - Comptez entre 15 et 30€.
Le Petibonum - Plage du Coin 97221 Le Carbet - www.lepetibonum.com - Comptez de 15 à 40€.
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J'veux du soleil !
Marre de la grisaille et du froid ? Envie de soleil et de chaleur, de mer, de couleurs... ? J'ai peut-être ce qu'il vous faut ! Que diriez-vous de vous envoler pour la Martinique ? Attention, on décolle...
Bienvenue à Fort-de-France !
Clin d'oeil au premier marché de l'île: la banane
Entre Atlantique et Caraïbes, la Martinique compte 350 kilomètres de côtes qui abritent de biens jolies plages de sable noir volcanique au nord, de sable blanc au sud. En choisissant l'une ou l'autre des côtes, le paysage et les loisirs diffèrent. Tandis que que les plages des Caraïbes invitent les plus oisifs à se prélasser au soleil à l'ombre des cocotiers...
Les Anses d’Arlet, son église typique et sa plage de sable fin digne des plus belles cartes postales
... et qu'elle accueille, dans ses anses bucoliques, les bateaux des pêcheurs locaux,
... le déchainement de l'océan Atlantique offre aux amateurs de sports nautiques de quoi s'amuser.
l'agitation de l'Océan atlantique à Sainte-Marie au petit matin
le tombolo Sainte-Marie relie Petite-Anse, la plage de Sainte-Marie et l’îlet Sainte-Marie les quatre premiers mois de l'année
Bon, certes, c'est un peu cliché. Mais pas tant que ça ! Et comme l'île n'est pas bien grande, il est facile de bouger dans la journée et de profiter des deux facettes.
Au-delà des plages, la Martinique offre une variété de paysages assez déconcertants. Ainsi, la baie des Flamands qui abrite Fort-de-France fait partie depuis 2011 des « plus belles baies du monde » aux côtés de la Baie de San Francisco en Californie, de la Baie du Mont Saint Michel en Normandie ou de la Baie d’Ha-Long au Vietnam.
Sans oublier la majestueuse montagne Pelée qui veille sur la baie tranquille de Saint-Pierre. Ou, au sud-ouest de l'île, tel un véritable joyau ancré dans la mer des caraïbes, le rocher du Diamant qui, du haut de ses 175 m, protège l'un des meilleurs sites de plongée de l’ile.
Sur les petites routes en lacets, on se laisse suprendre par l'écrin de verdure exceptionnel, composé tantôt de bananeraies ou de cultures de cannes à sucre, tantôt de prairies parsemées d’arbustes sculptés par les alizées, tantôt de forêts sèches ou tropicales... Il faut visiter les jardins somptueux publics ou privés ouverts aux visites. La flore y est remarquable. Dans le nord-est, exubérante forêt tropicale de Saint-Joseph offre de beaux sentiers bien escarpés aux randonneurs amateurs ou plus expérimentés.
Les férus de culture ou d'histoire ne sont pas en reste non plus. Dans la ville de Fort de France, préfecture du département, plusieurs monuments emblématiques offrent une partie de son histoire : l'hôtel de ville, la bibliothèque Schoelder, le Musée régional d'Histoire et d'Ethnographie, le Musée départemental d'archéologie et de préhistoire de la Martinique, l'Espace muséal Aime Césaire...
l'ancien Hôtel de ville de Fort de France
Bibliothèque Schoelcher (extérieur et intérieur)
Parc de la Savane à Fort de France, au premier plan la statue de Joséphine de Beauharnais
Plus au nord, l’ancienne capitale de la Martinique vaut elle aussi le détour, malgré le ravage du 8 mai 1902. Une dramatique éruption de la montagne Pelée a tué, en quelques minutes seulement, les 30 000 habitants de la ville. Celle qu'on surnommait autrefois le « petit Paris des Antilles » est classée « ville d’art et d’Histoire » du patrimoine français en 1990, pour saluer le courage et le talent des habitants qui, depuis plus d’un siècle, reconstruisent et embellissent la ville tout en sauvegardant les témoignages de cette terrible catastrophe naturelle. Baladez-vous dans les rues de la ville, ne manquez pas les ruines du magnifique Théâtre de la Ville d’Art et d’Histoire, dont on dit qu'il était construit à l'image de celui de Bordeaux. Le Musée Franck Perret et le Centre de découverte des sciences de la terre, installé dans un bâtiment parasismique exceptionnel, ou la maison régionale du Volcan au Morne-Rouge permettent de comprendre les particularités des éruptions « péléennes ».
C'est aussi à Saint-Pierre que l'on peut visiter la Maison coloniale de la Santé, un établissement ayant accueilli 439 aliénés entre 1839 (année de sa fondation) et 1902 (lorsqu'il a disparu sous l'éruption), dans des conditions à la fois avant-gardiste (avec ses installations d'hydrothérapie très avancées) et sordides (avec ses cellules d'isolement et ses chaises de force). Un lieu poignant sur une partie assez sombre de l'histoire de l'île.
D'autres musées, sur le patrimoine, l'esclavagisme..., comme les différentes distilleries (les Habitations), la Maison de la Canne ou la Savane des esclaves aux Trois-Ilets, le musée de la banane ou le Moulin du Val d'Or à Sainte-Anne..., sont par ailleurs de précieux témoins sur l'histoire de la France et de ses colonisations.
Musée de la distillation Saint-James à Sainte-Marie
Habitation Depaz à Saint-Pierre, sa distillerie, son parc, la maison de mâitres, celles des ouvriers
Habitation Saint-Clément à Le François - ancienne maison des mâitres transformée en musée
Moulin du Val d'Or à Sainte-Anne, reconstitution d'un moulin à extraction du jus de sucre de canne
Mémorial de l'Anse Cafard, face au Rocher du Diamant
Sainte-Anne et ses bâtisses colorées
Ces différentes visites nous permettent par ailleurs d'aborder un point essentiel de la Martinique : sa cuisine.
Le Stollen, vous connaissez ?
En octobre dernier, j'ai encore eu le plaisir de m'entretenir avec l'excellent pâtissier-chocolatier alsacien Thierry Mulhaupt. Cette fois-ci, j'avais envie qu'il me parle des Noël de son enfance, ce qu'il a fait avec enthousiasme.
« L’Avent est une période marquante de mon enfance en Alsace, qui commençait à la fin novembre et se terminait à l’Epiphanie. On commençait par confectionner la couronne avec ses 4 bougies que l’on laissait sur la table. Elle était en brioche séchée, avec des fruits confits et des bredala collés au chocolat, que l’on pouvait picorer. Et puis il y avait le calendrier avec ses 24 chocolats qu’on devait se partager entre frères et sœurs. A la Saint-Nicolas, j’avais une trouille pas possible lorsqu’il passait le 5 au soir, à la maison. Car il savait tout, nos bêtises, nos mauvaises notes… Après une chanson et une prière, il distribuait des pains d’épices et clémentines. Et puis j’ai fini par reconnaître sa voix familière… Si le 6 tombait un jour de repos, j’avais le droit d’aller aider mon père à la boulangerie pour confectionner les mannalas. A la maison, ce jour-là, c’était notre dîner avec un chocolat chaud. Dans les familles alsaciennes, chaque dimanche de l’Avent, on réalisait des bredala tous ensemble, avec ce qu’on avait sous la main : des noix car il y avait beaucoup de noyers dans la région, des épices, du beurre, voire du saindoux dans les campagnes. Ceux-là ne donnaient pas vraiment envie ! Chez nous, mon père, aidé d’un ami qui venait loger à la maison pour l’occasion, confectionnait aussi des stollen, que les gens mangeaient le 24 au soir, et des barawecka, une sorte de pains aux fruits du jardin (quetsches, abricots…) séchés au four et réhydratés au schnaps. C’est une friandise que j’apprécie encore beaucoup et que je réalise à mon tour à cette période. »
Dans son nouveau livre, «Gourmandises de Fêtes», Thierry Mulhaupt nous livre une foule de recettes de Noël traditionnelles et revisitées que ses clients peuvent retrouver dans ses boutiques pendant toute la période de l’Avent : les sablés, les étoiles, les spritz, la guimauve aux fruits confits et aux épices, la glace et le Kouglof de Noël avec une macération de figues, d’abricots, de pruneaux et surtout, mon péché mignon, le stollen dont voici la recette… Ce gâteau représente l’Enfant Jésus emmailloté dans ses langes. Il se déguste traditionnellement en rentrant de la messe de minuit.
Mais on y succombe généralement avant. Et pourquoi dès ce week-end pour fêter les vacances qui commencent ?
Stollen selon Thierry Mulhaupt
Recette pour deux Stollen de 650 g
Temps de préparation : 60 min
Repos : 1 h
Pâte à Stollen
- 500 g de farine faible
- 200 g de sucre semoule
- 10 g de sel fin
- 20 g de levure chimique
- 100 g d’oeufs
- 200 g de fromage blanc
- 190 g de beurre
- 1 g de noix de muscade
- 1 g de cardamome
- Zeste d’un demi-citron
- 50 g d’orange confite en cube
- 50 g de citron confit en cube
- 200 g de raisins secs
- 50 ml de rhum
- 100 g d’amandes brutes entières
Sirop d’imbibage
- 50 g d’eau
- 50 g de sucre
- 30 ml de Kirsch
- 30 ml de Grand Marnier
Autres ingrédients
- 40 g de beurre fondu (finition)
- 75 g de sucre semoule (finition)
- 20 g de sucre glace (finition)
La veille, faire macérer les fruits confits et les raisins avec le rhum.
Faire griller les amandes et les concasser après refroidissement.
Tamiser la levure chimique avec la farine, ajouter le sucre, le sel, les oeufs, le fromage blanc, le beurre tempéré en dés, les épices et les zestes.
Mélanger à la main ou au batteur (à la feuille) jusqu’à obtention d’un mélange homogène. Pétrir pendant 7 min.
Ajouter les fruits confits macérés et les amandes concassées.
Laisser reposer au réfrigérateur pendant une heure.
Diviser la pâte en deux, faire deux boules, les aplatir et les replier en deux comme un chausson.
Beurrer et fariner des moules à Stollen spécifiques. Y déposer les pâtes. A défaut de moule, faire cuire sur une tôle recouverte d'une feuille de papier sulfurisé ou d'un Silpat.
Préchauffer le four à 160 °C et faire cuire pendant 35 min.
Pendant ce temps, préparer le sirop d’imbibage. Faire bouillir l’eau et le sucre puis ajouter le kirsch et le Grand Marnier.
À la sortie du four, badigeonner de sirop d’imbibage.
Après refroidissement, badigeonner les Stollen de beurre fondu. Tremper dans le sucre semoule puis saupoudrer de sucre glace.
Texte et photos extraits de «Gourmandises de Fêtes», de Thierry Mulhaupt, éditions du Belvédère, 14,90 €. Un joli cadeau pour les amoureux de la pâtisserie et des traditions alsaciennes.
C'est l'heure du goûter !
Avec la rentrée scolaire, la frénésie des mercredis a repris. En maman attentionnée (et qui a le temps certes !), vous avez pensé à préparer un délicieux goûter à votre progéniture. Que diriez-vous de recycler les croissants et pains au chocolat en rab d'hier ? En plus, c'est hyper simple et rapide à faire.
Pains au chocolat et croissants aux amandes
- 4 pains au chocolat ou croissants de la veille
- 1 gros oeuf (60g)
- 60 g de beurre pommade
- 60g de sucre glace ou poudre
- 60g d'amande en poudre
- 1 cs de rhum
- 1 cs de sirop de sucre de canne
- qqs gouttes d'arôme d'amande amère (pour corser un peu le goût des amandes si nécessaire)
- qqs amandes effilées
Commencer par verser le rhum et le sirop dans une casserole et le porter à ébullition 2/3 mn, le temps que l'alcool s'évapore. Laisser refroidir.
Dans la cuve du robot, mélanger l'oeuf et le sucre. Ajouter l'amande en poudre, l'arôme et le beurre en dés. Mélanger jusqu'à obtenir une crème bien onctueuse.
Préchauffer le four en chaleur tournante à 180°.
Couper chaque viennoiserie en deux dans le sens de la longueur, sans aller jusqu'à séparer les deux parties (comme pour un sandwich).
A l'aide d'un pinceau, badigeonner de sirop l'intérieur et l'extérieur des viennoiseries.
Etaler une bonne cuillérée à soupe de crème d'amande à l'intérieur. Refermer.
Répartir une seconde cuillérée sur le dessus. Parsemer d'amandes effilées.
Déposer les viennoiseries sur une tôle à pâtisserie, un plat à tarte en tôle...
Enfourner pour 15 mn environ. La crème doit être prise.
Sortir et parsemer de sucre glace. Laisser bien refroidir avant de déguster, la crème a alors le temps de se raffermir et c'est bien meilleur !
Un petit dessert rapide
De retour de Martinique (je vous en reparlerai), je vous rapporte un petit dessert très rapide et très simple à réaliser qui fleure bon "l'île aux fleurs". Je n'ai pas pu m'empêcher de modifier quelque peu la recette en ajoutant du rhum et sucre. Délicieux ! Merci Thierry pour cette découverte !
Petites bouchées martiniquaises
pour 6 muffins :
- 2 bananes
- 2 oeufs
- 2 cs de sirop de canne
- 1 lichette de rhum agricole vieux (AOC de Martinique)
- 12 framboises ou mûres ou tout autres fruits rouges (surgelées ou fraiches)
- qs de beurre
Eplucher et écraser les bananes à la fourchette.
Battre les oeufs et les incorporer aux bananes. Ajouter le sirop de sucre de canne et le rhum agricole.
Beurrer 6 moules à muffins (inutile si moules en silicone ou caissettes parafinées).
Déposer les framboises au centre.
Recouvrir de la préparation.
Faire cuire 20 mn à 200°.
Démouler et déguster tiède.