Un dessert au parfum d'automne
Lorsque j'étais enfant, nous passions le plus souvent le dimanche à la campagne chez mes grands-parents. Mais les rares fois où nous restions dans notre appartement, j'ai le souvenir que nous en profitions pour acheter un dessert. Je me rappelle encore cette pâtisserie où j'accompagnais mon père. Une pâtisserie avec de grands miroirs et une vitrine remplie de gâteaux tous plus tentants les uns que les autres. Malgré tout, un avait ma faveur : le soufflé normand aux poires. Une délicieuse tarte au doux parfum de poires surmontée d'une crème Chibboust aérienne et légère. Une ode à la gourmandise !
Dimanche matin, alors qu'il faisait un temps à rester blottir devant la cheminée, j'ai voulu retrouver ce souvenir. N'ayant pas suffisamment de temps pour me lancer dans la tarte, j'ai simplement présenter les fruits et la crème dans une petite verrine. Mais comme à la maison, tout le monde n'aime pas la poire, j'ai décliné aussi avec des pommes. Sincèrement, ça n'était pas mal du tout !
Soufflés normands aux poires (ou aux pommes)
Pour 6/7 soufflés :
- 6 poires Conférence (ou 6 pommes Reine de reinette)
- 30 g de beurre
- 2 cs de sucre en poudre
- 1 lichette d'alcool de poire (ou de Calvados)
Pour la crème pâtissière :
- 25 cl de lait
- 3 jaunes d'oeufs
- 50 g de sucre en poudre
- 25 g de farine
- 1,5 feuille de gélatine
- 1 cc de vanille en poudre
- 1 lichette d'alcool de poire (ou de Calvados)
Pour la meringue italienne :
- 3 blancs d'oeuf
- 100 g de sucre en poudre
- 5 cl d'eau
Eplucher les poires ou les pommes. Ôter le cœur. Les détailler en dés.
Faire fondre le beurre dans une poêle.
Colorer les fruits 5 bonnes minutes. Parsemer de sucre. Verser l'alcool et flamber.
Répartir les fruits dans les verrines et laisser refroidir.
Pendant ce temps, préparer la crème Chibboust.
Faire ramollir la gélatine dans un petit bol d'eau froide.
Faire bouillir le lait dans une casserole.
Dans une jatte, fouetter les jaunes et le sucre jusqu'à ce que le mélange blanchisse.
Incorporer la farine.
Verser un peu de lait tout en fouettant pour éviter de cuire les œufs.
Transvaser dans la casserole et faire cuire env. 5 mn en remuant jusqu'à ce que la crème épaississe.
Hors du feu , incorporer la gélatine essorée, la vanille et une lichette d'alcool de fruits. Réserver.
Préparer un sirop en faisant cuire le sucre et l'eau dans une petite casserole. Stopper la cuisson lorsque le sirop atteint 121 °C.
Pendant ce temps, monter les blancs en neige ferme.
Réduire la vitesse du fouet et verser le sirop en petit filet sur les blancs en neige.
Augmenter progressivement la vitesse et fouetter jusqu'à ce que la meringue est tiédie.
Incorporer la meringue italienne à la crème pâtissière.
Recouvrir les fruits de crème Chibboust.
Réserver au frais.
Au moment de servir, saupoudrer de sucre glace et caraméliser au chalumeau.
Une terrine de perdreau au parfum de Normandie
La saison de la chasse a repris. Peu friande de perdreaux rôtis, j'ai préféré transformer deux spécimens en terrine. J'ai repris la recette de terrine de faisan, que j'ai agrémenté avec ce que j'avais sous la main.
Terrine de perdreaux aux pommes, Calvados et poivre vert
- 2 perdreaux, soit 250g de chair, avec foie, gésier et filets entiers
- 125g de gorge de porc + 125g de poitrine de porc fraiche (ou 250g de chair à saucisses)
- 25g d'oignon
- 1 quignon de pain sec
- 1 pomme Gala
- du persil (inutile si chair à saucisses déjà prête)
- 1 cs (2g) de poivre vert saumuré
- 1 lichette de Calvados
- 7 g de sel fin (à adapter si chair à saucisses déjà prête)
- beurre
- crépine (facultatif)
Désosser entièrement les perdreaux en réservant les filets, le gésier et le foie entiers.
Faire revenir l'oignon émincé très finement, le gésier et le foie en dés dans une poêle avec un peu de beurre.
Détailler les filets en aiguillettes (lanières).
Hacher le reste de perdreaux très finement au couteau (ou au hachoir).
Peler la pomme et la détailler en tranches. Les faire dorer dans un peu de beurre à la poêle. Laisser refroidir.
Hacher le porc au hachoir si ce n'est déjà fait. Finir par le quignon de pain pour nettoyer le hachoir. (si chair à saucisses toute prête, ajouter le pain préalablement humdifié dans du lait et écrasée)
Mélanger avec les mains le porc et le perdreau hachés, le persil, le sel, le poivre vert, les oignons, le gésier et le foie, et le Calvados.
Prélever une boulette de hachis et faire cuire dans une poêle pour vérifer l'assaisonnement. Rectifier si nécessaire.
Remplir de hachis la terrine (ou des bocaux avec caoutchouc type Le Parfait ou Weck) à moitié.
Déposer une ou deux lanières de filet et quelques tranches de pommes. Recouvrir de hachis jusqu'au bord de la terrine.
Déposer une ou plusieurs tranches de pommes et recouvrir éventuellement d'un morceau de crépine, préalablement lavée et essorée.
Poser le couvercle ou fermer les bocaux.
Réserver au frais 12h.
Faire cuire :
1. la terrine posée dans un plat (car la graisse et la gélatine ont tendance à déborder dans le four) dans un four préchauffé à 130° pendant 1h30 environ.
Oter le couvercle les dix dernières minutes pour colorer la surface.
Laisser refroidir hors du four. Essuyer les coulures sur l'extérieur de la terrine.
2. ou bien les bocaux dans l'autocuiseur, calés avec des torchons, et de l'eau jusqu'aux 2/3 des bocaux pendant 1h à partir du sifflement, à feu modéré.
Laisser refroidir dans la cocotte sans l'ouvrir.
Sortir les bocaux refroidis.
Laisser maturer au réfrigérateur pendant au moins 48h avant de déguster ou entreposer à l'abri de la lumière. Se conserve au moins un an.
J-2 * Un Noël scandinave
Inutile de partir en Norvège, en Finlande ou en Suède pour voyager. En rouge et blanc, le réveillon se pare des couleurs et des saveurs scandinaves. God Jul !*
Le buffet traditionnel scandinave
Véritable corne d’abondance composé de plats froids et chauds servis selon un ordre précis en 4 services, le buffet salé est une tradition scandinave vivante, à la maison le soir de Noël, comme au restaurant le temps de l’Avent. On l’appelle Julbord, mais aussi smörgasbord en Suède, smorbrod en Norvège, koldtbord au Danemark, voileipapoyta en Finlande pour les autres occasions festives en dehors de Noël. Le poisson et le porc y tiennent une place importante. Un porc qui aurait été sacrifié car, selon une légende, il aurait dérangé le sommeil du petit Jésus en lui donnant des coups de groin pendant la nuit de Noël.
Premier et deuxième service : le poisson, roi des fêtes scandinaves
Pas un repas de fête ne comporte du poisson, Noël y compris. Le hareng, qui occupe une place de choix dans les pays scandinaves, inaugure traditionnellement le repas. On le sert mariné, accompagné d’une salade de pommes et betteraves, frit, fumé, saur avec une crème aigre douce, à la moutarde… S’ensuivent d’autres poissons froids : saumon poché froid, fumé, en gravlax…, anguille fumée, truite en gelée, œufs de morue à l’aneth... Hareng baltique, morue au lait, saumon salé et lavaret sont aussi sur les tables finlandaises. Une salade de concombres accompagne ces plats pour stimuler l’appétit.
Les secrets du gravlax
Cette recette de saumon d’origine suédoise est traditionnelle du smörgasbord. Il s’agit de filets de saumon cru, parfois légèrement fermenté, que l’on assaisonne de sel (environ 10% du poids du poisson), de sucre, de poivre blanc, d’aneth, mais aussi, selon les régions, de purée de betteraves, de baies roses, d’aquavit, de vodka ou de cognac. Le poisson marine au froid durant 2 à 3 jours. On le sert en tranches fines, avec du tunnbröd, un pain de seigle croustillant ou des pommes de terre, et une sauce à la moutarde et à l’aneth.
Troisième service : viandes et charcuteries du Grand nord
La troisième assiette est consacrée aux charcuteries et aux viandes froides du Grand Nord : saucisses de renne fumé, saucisson d’élan, veau en gelée, rosbif, langue à l’écarlate, pâté de foie de veau, fromage de tête de veau… Le tout est accompagné de plusieurs variétés de pains et de galettes dont le knäckebröd (fin pain craquant), d’un assortiment de fromages, de sauce à l’aneth et de pommes de terre vapeur.
Quatrième service : les plats chauds
Après les trois assiettes de plats froids, vient le moment de déguster les plats chauds. Viande et poisson sont de la fête, comme les traditionnelles köttbullar, des boulettes de viande mi-bœuf mi-porc, parfois de veau, servis avec de la confiture d’airelles ou encore le lutfisk, du cabillaud ou du colin séché puis trempé à la lessive de soude pour l’attendrir. Les Finlandais traitent la merluche de la même façon et l’appellent lipeäkala.
La tentation de Jansson
Le Janssons frestelse (la tentation de Jansson) est incontournable des plats chauds de Noël. Ce gratin de pommes de terre aux sprats, un petit poisson très bon marché en Scandinavie, ressemble quelque peu à notre gratin dauphinois. Les pommes de terre sont coupées en fines tranches et disposées en alternance avec des filets de sprats et des oignons émincés dans un plat à gratin. Le tout est couvert de crème fraîche puis passé au four jusqu’à ce que les pommes de terre soient tendres. Si vous ne trouvez pas de sprats, vous pouvez les remplacer par des anchois marinés.
Le jambon glacé, le plat de Noël
Même si de plus en plus de familles optent pour le rôti de dinde ou de renne, notamment en Laponie, le glasertjuleskinke (en suédois) ou joulukinkku (en finlandais) reste le plat principal typique du 24 décembre. Ce jambon saumuré et badigeonné de moutarde sucré est rôti doucement au four toute la nuit précédente. On l’accompagne de compote de pommes en Norvège, de pruneaux, de petits-pois et de moutarde en Finlande.
Le dessert typique, le riz au lait
Autrefois, lors des fêtes religieuses, les Scandinaves devaient se nourrir de plats blancs. Le riz au lait était donc indétrônable du réveillon scandinave. Il clôt aujourd’hui encore le repas de Noël. Selon la coutume, on y glisse une amande telle une fève dans notre galette des rois, présage de chance dans l’année à venir pour qui tombe dessus. La recette diffère légèrement d’un pays à l’autre.
En Finlande, le riisipuuro n’est pas sucré à la cuisson. On fait cuire du riz rond dans la même quantité d’eau bouillante (150 ml pour 150g par exemple) pendant 3 mn à découvert, le temps que le riz absorbe l’eau. On ajoute du beurre (10g environ) et 3 fois le volume de lait (450 ml). On fait cuire à feu doux 35 mn en remuant sans cesse jusqu’à ce que le riz devienne bien crémeux puis on laisse reposer 5 mn avant de servir. Chacun l’aromatise comme il l’aime (sucre, cannelle en poudre…).
Au Danemark, le risalamande est servi froid, agrémenté le 23 au soir, de beurre, de sucre et de cannelle, le 24, de crème chantilly et d’amandes hachées et accompagné de griottes au sirop tièdes. En Suède, le ris a la Malta ne contient pas d’amande. En Norvège, le riskrem est généralement servi avec un coulis de framboise.
Les autres douceurs de Noël
Pendant le temps de l’Avent, les Finlandais accompagnent le vin chaud de petites tartelettes en forme d’étoiles de mer. En Norvège, il est de tradition de confectionner le Julegrøt, une sorte de bouillie à base de beurre, de lait, de crème, de sucre et de farine, que l’on déguste avec le Julebrød ou pain de Noël, à base de froment, cardamome, sucre, beurre, lait, levure, œuf et raisins secs.
Les biscuits de Noël
Les Julesorter sont les sablés typiques de Norvège que l’on suspend volontiers dans le sapin. Une tradition qui n’est pas sans rappeler celle des Alsaciens. Durant les semaines précédents Noël, les Scandinaves préparent des Jødekaker (gâteaux juifs) aux amandes et à la cannelle, des Finskebrød (petits pains finnois) aux zestes de citron, amande hachée et sucre perlé, des Ingefaerkaker au gingembre, et des Sjokolademarmor, sablés marbrés au chocolat.
Le vin chaud
Le Glögg (glogi en finlandais) est préparé uniquement durant la période de Noël. Il se compose de vin rouge, parfois de vodka, parfumé de clous de girofle, de cardamome, de cannelle, de gingembre, de citron et de vanille. On le sert bien chaud avec des raisins et des amandes, du lussekatter (brioche au safran) ou du pain d’épices.
Côté déco...
A Noël, plus encore que le reste de l’année, émanent des maisons et les jardins scandinaves une ambiance apaisante et réconfortante. On privilégie les matériaux naturels et les décorations sobres. Le sapin trône en bonne place au centre du salon. S’y ajoutent traditionnellement la couronne de bienvenue sur la porte, celle de bougies de l’Avent (adventskrans) sur la table, le chandelier à sept branches électriques (adventsstake) aux fenêtres, le poinsettia, le Julbock (le bouc de Noël en paille) et les petites lanternes blanc, rouge, argent ou noir placées à l’intérieur comme à l’extérieur. Les étoiles et les cœurs ornent la maison.
* Joyeux Noël !
Pour changer du gratin dauphinois
Cela fait des années que je n'avais pas préparé ce plat qui venait pourtant régulièrement sur ma table en accompagnement de gibier comme le sanglier, ou encore de boeuf grillé accompagné d'une sauce au camembert par exemple. Jusqu'à ce qu'une jeune et jolie mariée me rappelle cette recette il y a quelques semaines et que je réagisse qu'elle n'était pas sur ce blog, mais seulement dans mon livre Il n'y a pas que l'escalope à la crème !. C'est donc chose faite désormais. Merci Sarah !
Gratin aux 2 pommes
Pour 4 pers. :
- 700 g de pommes de terre à chair fondante du type Mona Lisa ou Agata
- 300 g de pommes rustiques type boskoop ou rubinette ou reine des reinettes ou reinette grise du Canada
- env. 30 cl de lait
- env. 30 cl de crème fleurette ou crème crue de quelques heures (liquide, donc)
- 1 noix de beurre demi-sel
- 1 belle gousse d'ail (rose de Lautrec ou d’Auvergne, blanc de Lomagne ou de la Drôme, violet de Cadours)
- sel
- noix de muscade
Préchauffer le four, en position classique, à 170°.
Peler les pommes de terre. Ne pas les laver pour conserver l’amidon mais les essuyer dans un torchon. Les émincer à la mandoline sur 2/3 mm d'épaisseur.
Peler les pommes. Oter le trognon et les émincer également sur 2/3 mm d'épaisseur.
Peler la gousse d’ail.
Frotter avec le fond et les bords d'un plat à gratin.
Beurrer généreusement.
Disposer une première couche de pommes de terre. Répartir du sel, de la noix de muscade râpée et de l'ail pressée.
Recouvrir d'une couche de pommes et d'une autre de pommes de terre.
Remplir le plat de la sorte, jusqu'à 2 cm du bord (après ça risque de déborder à la cuisson). Assaisonner de nouveau.
Verser la crème et lait à fleur des pommes de terre.
Enfourner pendant 1h.
Le gratin est prêt lorsqu'il est joliment doré, que les pommes de terre ont absorbé tout le liquide et qu'elles se laissent traverser tendrement avec la pointe d'un couteau.
Si le gratin colore trop vite, le protéger avec une feuille de papier aluminium.
Chouette, samedi, c'est la chandeleur!
Marre des crêpes au sucre ou à la confiture ? Vite faite, cette aumonière en jette avec trois fois rien. Vous m'en direz des nouvelles...
Aumonière aux pommes sautées, sauce au caramel au beurre salé
Pour 4 pers. :
- 4 crêpes non sucrées (mais avec un peu de Calvados pour parfumer la pâte)
- 4 petites pommes de type Reinette ou Gala
- 40 g de beurre demi-sel
- 40 g de sucre
- 6 cl de crème fleurette
Préparer les crêpes et les réserver au chaud (sous une feuille de papier aluminium).
Peler les pommes et les couper en lamelles.
Faire fondre 25g de beurre dans une poêle (c'est en fonte est parfaite, elle va apporter une jolie couleur dorée aux pommes). Faire dorer les pommes sur les deux faces et laisser cuire quelques minutes jusqu'à ce qu'elles soient tendres.
Vider la poêle et réserver les pommes au chaud.
Chauffer la crème au micro-ondes.
Verser le sucre dans la poêle et laisser fondre jusqu'à ce qu'il se transforme en un beau caramel doré.
Hors du feu, décuire en ajoutant le reste de beurre en parcelles (15g). Bien mélanger en remettant la poêle sur le feu si nécessaire.
Verser la crème sur le caramel et bien mélanger pour obtenir une jolie sauce.
Réchauffer les pommes dans le caramel et répartir le tout au centre des 4 crêpes chaudes.
Ramener les bords pour les fermer en aumonière. Maintenir avec un pic et servir de suite.
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D'autres idées recettes pour la Chandeleur ?
Crêpes Suzette selon Cyril Lignac
Et pour tout savoir en quelques mots sur la Chandeleur, c'est par ici...
Un grand classique de Normandie
Grand classique de la cuisine normande, la pintade Vallée d'Auge (ou son cousin, le poulet Vallée d'Auge) est un de ces plats réconfortants aux premiers frimas. Normalement, ce plat contient aussi des champignons, mais sans, cela fonctionne très bien aussi.
Pintade Vallée d'Auge
Pour 4/5 personnes :
- 1 pintade
- 4 échalotes
- 3 pommes boskoop
- 50 cl de cidre brut de Normandie
- 250 g de crème crue de Normandie
- 50 g de beurre
- 10 cl de calvados AOP
- persillade (persil et ail hachés)
- sel, poivre
Découper la pintade en morceaux.
Eplucher et ciseler les échalotes.
Peler et couper les pommes en deux.
Faire fondre le beurre dans une cocotte en fonte.
Faire revenir les échalotes, les pommes et les morceaux de pintade dans le beurre bien chaud (séparemment si la cocotte n'est pas assez grande).
Quand ils sont dorés, arroser avec le Calvados et flamber. Saler, poivrer.
Verser le cidre, couvrir et laisser cuire 40 mn environ.
Quand les morceaux de pintade sont cuits, les retirer de la cocotte, ainsi que 4 moitié de pomme et les réserver au chaud.
Ajouter la crème et réduire le tout (jus de cuisson, crème et pommes) à l'aide d'un mixer plongeant.
Déposer les pommes et la pintade dans la sauce,, parsemer de persillade et réchauffer si nécessaire.
Servir bien chaud.
Un letter cake au doux parfum de Normandie
Cette année, septembre sonne la rentrée pour la presse régionale normande. Un nouveau magazine (ou plutôt une nouvelle formule d'un ancien magazine éteint depuis quelques mois) refait aujourd'hui son apparition, dans les kiosques des 5 départements de la région : il s'agit de Normandie Magazine. Un journal d'actualité bimestriel qui traite de sujets inédits dans des domaines aussi variés que la société, la politique, l'économie, la culture, l'histoire, le sport, la gastronomie..., le tout dans un style engagé et libre.
En charge d'une page gastronomie, pour ce premier numéro, je suis revenue sur la tendance culinaire 2018 : le number cake, ou plutôt sa version alphabétique, le letter cake. Si vous surfez sur les réseaux sociaux, vous l’avez sans doute remarqué puisqu'il a fait le buzz dans le monde entier. C’est le gâteau d’anniversaire ou de mariage qui a fait pâlir d’envie les invités, celui qui a agité toute la planète food et pour lequel on a rivalisé d’imagination.
En forme de chiffre ou de lettre, ce gâteau à deux couches qui, soit dit en passant, n’a rien à envier au bon vieux mille-feuille, se veut esthétiquement parfait et irrésistiblement gourmand. Composé de deux (ou trois pour davantage de convives) plaques de pâte à tarte, à chou, de génoise…, il est garni d’une crème chantilly, d’une ganache, d’un lemon curd ou tout autre crème qui se tient, et se pare de fruits, de fleurs, de meringues, de macarons… Un décor étoffé mais savamment orchestré qui suit au minimim un code couleur, au mieux un thème.
Pour Normandie Magazine, j'ai imaginé une version normande du letter cake : un sablé normand aux œufs de poules élevées en plein air, à la farine de blé et au beurre fermier, recouvert d'une crème diplomate au Calvados (celui de Coquerel, une maison indépendante du Sud-Manche que j'apprécie particulièrement), réalisée avec un tant pour tant de crème pâtissière parfumée au doux breuvage normand (le lait) et de crème fouettée. J'y ai ajouté des rosaces de pommes, des noisettes, de celles qui jonchent en ce moment les chemins de nos campagnes, des petits sablés, des meringues maison dont j'ai conservé les blancs après avoir réalisé la crème pâtissière, et quelques fleurs.
Un letter cake en forme de N comme Normandie, aussi beau que bon. On s'est régalés.
Letter cake normand
Pour 8 pers. :
Pour le sablé normand (pour 2 lettres ou 2 chiffres format A4) :
- 250 g de farine
- 125g de beurre doux (ou demi-sel, dans ce cas ne pas ajouter de sel)
- 100g de sucre en poudre
- 1 œuf + 1 jaune d’œuf
- de la vanille en poudre
- 1 pincée de sel
Pour la crème diplomate au Calvados :
- 3 jaunes d'oeufs
- 50 g de sucre en poudre
- 25 g de fécule de maïs
- 10 g de beurre
- 25 cl de lait entier
- 25 ml de Calvados AOP
- 2 feuilles de gélatine
- 20 cl de crème
Pour les rosaces de pomme :
- 1 pomme à peau rouge
- 2 cuillérées à soupe de sucre
- 2 cuillérées à soupe de jus de citron
- 40 cl d'eau
Commencer par le sablé normand.
Dans le bol du robot pâtissier, mélanger à la feuille la farine, le sucre, la vanille et, éventuellement, le sel.
Ajouter le beurre coupé en petits morceaux et l’amalgamer aux poudres pour obtenir un mélange sableux.
Ajouter les œuf tout en mélangeant, jusqu’à ce que la pâte forme une boule et se détache des parois du bol.
Recouvrir et réserver 1h au frais.
Sur le plan de travail fariné, abaisser la pâte sur une épaisseur d'environ 5 mm.
Déposer le gabarit* sur la pâte abaissée et découper une première lettre à l'aide d'un couteau. Découper une seconde lettre puis, avec le reste de pâte, des ronds de 4 ou 5 cm de diamètre à l’aide d’un emporte-pièce
Déposer les pâtes sur une tôle chemisée de papier cuisson ou d'un Silpat.
Laisser reposer les sablés 30 min au réfrigérateur.
Préchauffer le four à 200°C et enfourner pour 15 mn ou plus selon le four. Les sablés doivent être dorés mais pas trop sinon ils sont durs. S'ils colorent trop vite, les recouvrir d'une feuille de papier sulfurisé.
A l'aide d'une spatule, décoller délicatement les sablés de la plaque et les laisser refroidir sur une grille.
Poursuivre par la crème diplomate au Calvados.
Mettre à ramollir les feuilles de gélatine dans un bol d'eau froide.
Porter le lait à ébullition.
Dans un saladier, battre les jaunes et le sucre.
Ajouter la fécule de maïs. Fouetter de nouveau
Hord du feu, verser un peu de lait chaud sur les oeufs tout en fouettant.
Puis reverser les oeufs au lait dans le reste du lait. Faire chauffer à feu moyen sans cesser de remuer.
Lorsque la crème est épaisse, ajouter le beurre en parcelles et le Calvados. Porter rapidement à ébullition tout en remuant (pour faire évaporer l'alcool) puis stopper la cuisson.
Débarasser dans un saladier et laisser complètement refroidir.
Réserver au réfrigérateur 1h.
Fouetter la crème et l'incorporer à la crème pâtissière bien froide.
Réserver au frais 3h.
Réaliser les rosaces de pomme.
Faire bouillir l'eau, le sucre et et le jus de citron.
Laver la pomme, la couper en 2, ôter le trognon mais ne surtout pas l'éplucher.
Couper une demi-pomme en très fines tranches à la mandoline. Détailler l'autre en petits dés.
Pocher le tout environ 2 min dans le sirop bouillonnant.
Lorsque les morceaux de pomme sont ramollis (les dés peuvent prendre un peu plus de temps), les égoutter sur du papier absorbant.
Faire chevaucher 3 tranches dans la longueur. Enrouler la bande de pommes sur elle-même de sorte à former une fleur.
Faire de même avec le reste des tranches. Réserver.
Dresser le letter cake.
Remplir une poche à douille, munie d'un douille lisse n°10, de crème diplomate.
Déposer une lettre (ou un chiffre ) de sablé normand sur le plat de service.
Pocher la crème jusqu'à recouvrir l'ensemble de la pâte.
Laisser prendre au frais 30 mn (s'il faut chaud, préférer le congélateur).
Parsemer les dés de pommes confits sur cette première couche de crème.
Déposer délicatement la deuxième lettre de sablé sur la première.
Pocher de nouveau la surface de crème, en étant bien régulier.
Décorer avec les rosaces de pomme, quelques petits sablés, des chouchous de noisette, des meringues, des fleurs comestibles...
Mettre au frais jusqu'au moment de servir.
*PS : Téléchargez le gabarit_chiffres et le gabarit_lettres.
Rustiques et réconfortantes, les pommes au four
Quand le froid de dehors envahit nos intérieurs, rien de tel qu'un dessert simple et bon pour se réconforter. Les pommes au four ont ce fondant de notre enfance dont on se régalait, lors des vacances chez mémé, à l'heure du goûter ou bien au souper après avoir avalé le potage. Si vous croulez sous les pommes du jardin, n'hésitez pas à en préparer un grand plat : cela s'avale tout seul.
Pommes au four
- des pommes de même calibre, à chair sucrée et fondante comme de la Belchard (appelée aussi Chanteclerc) ou encore de la Reinette Clochard
- autant de noisettes de beurre que de pommes
- qs de sucre
Laver les pommes. Les piquer à trois ou quatres places et les déposer dans un plat à four.
Parsemer d'un peu de sucre (pas trop). Déposer une noisette de beurre sur chaque.
Verser un petit fond d'eau.
Enfourner à 200° pendant 30 mn environ.
Déguster tièdes tel quel ou accompagnées d'une boule de glace à la vanille ou encore de crème anglaise.
Un plat délicat et léger pour finir l'année
Je vous ai confié en début du mois que j'avais eu un véritable coup de coeur pour un plat de poisson dégusté à La Villa Loiseau des Sens, l'omble de fontaine. Voici ici une version automnale de cette recette, imaginée en exclusivité par le chef Shoro Ito. Je l'en remercie beaucoup.
Omble de fontaine bio de Crisenon, légumes racine, pomme granny smith et champignons
Pour 4 pers. :
- 2 pièces d’omble de fontaine*
- 200 g de céleri-rave pour la purée
- 4 radis
- 1 betterave jaune
- 120g de boulgour
- 180g de champignons de saison
- 1 gousse d'ail
- 180g de thym haché
- huile d'olive
- 50g de beurre
Pour la sauce au cidre :
- 1 branche de céleri
- 1 échalote
- 7 cl de vinaigre de cidre
- 10cl de vin blanc
- 18cl de fumet de poisson
- ½ pomme granny smith
Purée de céleri :
Tailler 150g de céleri-rave en cubes et les faire suer à l’huile d’olive.
Ajouter de l’eau à hauteur et cuire à couvert jusqu’à ce qu’ils deviennent fondants puis mixer.
Légumes glacés et boulghour :
Suer à l'huile d'olive les radis, les betterave jaunes et les 50g de céleri-rave taillé en cylindres, séparément dans des casseroles. Ajouter un verre d’eau par casserole et laisser cuire jusqu’à une cuisson croquante.
Cuire le boulgour avec 2 fois son volume d’eau.
Sauter les champignons avec du beurre, de l’ail et 100g de thym haché.
Sauce :
Blanchir la branche de céleri dans l’eau bouillante salée puis rafraichir dans un bac remplis d’eau et de glaçons.
Suer l’échalote émincée dans une noix de beurre bien chaude. Déglacer au vinaigre de cidre et vin blanc. Réduire de moitié.
Ajouter le fumet de poisson et le laisser réduire pendant 10 minutes.
Passer au chinois et rectifier l’assaisonnement avec jus de citron et sel.
Tailler la branche de céleri et la ½ pomme en brunoise, les ajouter à la sauce.
Poêler l’omble coté peau pendant 2 à 3 minutes, dans une noix de beurre.
Laisser reposer 5 minutes puis passer 1 minute au four à 120 degrés.
Dressage :
Faire deux petits tas de boulgour alignés.
Disposer les morceaux d’omble en les faisant dépasser sur le boulgour.
Déposer les champignons et la brunoise sur le boulgour et l’ombre.
Disposer la purée de part et d’autre de l’omble, et répartir la sauce sur l’omble.
*PS : L'omble de fontaine n'est autre que la truite mouchetée (Salvelinus fontinalis). Elle peut être remplacée par une truite sauvage.
Je vous souhaite une excellente soirée de Saint-Sylvestre
*J-8* Une volaille fermière d'Auvergne, pour changer
Volaille festive par excellence, le Chapon Fermier est idéal pour une tablée de 6 à 10 personnes puisqu'il pèse entre 2,8 et 4 kg.
Avec 2 signes officiels de qualité, Label Rouge et IGP, le Chapon Fermier d'Auvergne (tout comme les autres Volailles Fermières d’Auvergne) est produit selon un cahier des charges strict et respectueux de l’environnement et du bien-être animal. Tous sont élevés en plein air, en espace herbeux ou forestier, dans des exploitations à la taille limitée, en harmonie avec le paysage environnant : poulaillers isolés, plantations d’arbres et de haies sur le parcours, fumier naturel. Côté alimentation, la filière avicole auvergnate s’engage à développer une agriculture durable et autonome sur son territoire en produisant ses céréales et son propre soja (non OGM donc). La démédicalisation est également encouragée avec l’utilisation de méthodes alternatives naturelles (phytothérapie ou homéopathie) à base de plantes (ail, thym et romarin). Pour un Chapon Fermier d'Auvergne, comptez de 9 € à 11 € le kg pour ce coq castré élevé pendant au moins 5 mois. De quoi garantir une volaille de qualité.
Alors, convaincu par un Chapon Fermier d'Auvergne pour le réveillon ? Voici donc une recette toute simple à réaliser mais qui fait ressortir la chair moelleuse et la saveur incomparable de cette volaille tant prisée des fins gourmets.
Chapon poché puis rôti et sa purée de butternut
- 1 chapon fermier d'Auvergne
- 4 l de bouillon de légumes
- 1 oignon
- 2 feuilles de laurier
- 30 g de beurre
- 1 courge butternut
- 3 pommes
- 1 échalote
- 1 cs d'huile
- 1 cc de garam masala (ou 4 épices)
- Sel, poivre
Porter à ébullition le bouillon, l'oignon et les feuilles de laurier dans une large cocotte. Laisser cuire pendant 15 minutes.
Ajouter le chapon dans le bouillon et laisser mijoter à petit bouillon pendant 20 minutes.
Préchauffer le four à 180°C.
Retirer délicatement le chapon du bouillon et le déposer dans un plat.
Recouvrir le chapon de beurre. Assaisonner.
Commencer la cuisson en plaçant le chapon pendant 1 heure sur les filets. Arroser régulièrement avec un peu de bouillon du pochage.
Au bout d'une heure, tourner le chapon pour faire dorer les filets. Prolonger la cuisson d'environ 30 minutes. Continuer à arroser régulièrement.
Pendant ce temps, préparer la purée. Faire revenir une échalote dans un peu d'huile. Ajouter la butternut épluchée et coupée en cubes.
Faire cuire pendant 5 minutes en remuant régulièrement.
Ajouter les pommes, les épices et un petit verre de bouillon de pochage.
Laisser mijoter jusqu'à ce que la butternut soit tendre, en ajoutant un peu de bouillon au besoin.
Ecraser au presse-purée. Vérifier l'assaisonnement. Réserver au chaud.
Avec la pointe d'un couteau, vérifier la cuisson du chapon au niveau des cuisses. Couvrir de papier aluminium et le laisser reposer 10 minutes dans le four éteint (porte ouverte) pour détendre les chairs avant de le découper et de le servir.
PS : conserver le bouillon restant pour préparer la soupe de fèves et crème de fromage frais ou le congeler pour un autre dîner.
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Astuces pour réussir la cuisson d'une volaille fermière :
- Sortir le chapon à température ambiante pendant 1 à 2 h avant une cuisson au four.
- Pour une cuisson parfaite, compter 20 minutes de cuisson par 500 g de volaille. Ajouter 15 minutes si la volaille est farcie.
- Faire cuire la volaille sur un des 2 côtés et la retourner à mi-cuisson.
- L’arroser régulièrement avec le jus de cuisson. Au besoin, elle peut réclamer un demi verre d’eau aux 2/3 de la cuisson.