Le Stollen, vous connaissez ?
En octobre dernier, j'ai encore eu le plaisir de m'entretenir avec l'excellent pâtissier-chocolatier alsacien Thierry Mulhaupt. Cette fois-ci, j'avais envie qu'il me parle des Noël de son enfance, ce qu'il a fait avec enthousiasme.
« L’Avent est une période marquante de mon enfance en Alsace, qui commençait à la fin novembre et se terminait à l’Epiphanie. On commençait par confectionner la couronne avec ses 4 bougies que l’on laissait sur la table. Elle était en brioche séchée, avec des fruits confits et des bredala collés au chocolat, que l’on pouvait picorer. Et puis il y avait le calendrier avec ses 24 chocolats qu’on devait se partager entre frères et sœurs. A la Saint-Nicolas, j’avais une trouille pas possible lorsqu’il passait le 5 au soir, à la maison. Car il savait tout, nos bêtises, nos mauvaises notes… Après une chanson et une prière, il distribuait des pains d’épices et clémentines. Et puis j’ai fini par reconnaître sa voix familière… Si le 6 tombait un jour de repos, j’avais le droit d’aller aider mon père à la boulangerie pour confectionner les mannalas. A la maison, ce jour-là, c’était notre dîner avec un chocolat chaud. Dans les familles alsaciennes, chaque dimanche de l’Avent, on réalisait des bredala tous ensemble, avec ce qu’on avait sous la main : des noix car il y avait beaucoup de noyers dans la région, des épices, du beurre, voire du saindoux dans les campagnes. Ceux-là ne donnaient pas vraiment envie ! Chez nous, mon père, aidé d’un ami qui venait loger à la maison pour l’occasion, confectionnait aussi des stollen, que les gens mangeaient le 24 au soir, et des barawecka, une sorte de pains aux fruits du jardin (quetsches, abricots…) séchés au four et réhydratés au schnaps. C’est une friandise que j’apprécie encore beaucoup et que je réalise à mon tour à cette période. »
Dans son nouveau livre, «Gourmandises de Fêtes», Thierry Mulhaupt nous livre une foule de recettes de Noël traditionnelles et revisitées que ses clients peuvent retrouver dans ses boutiques pendant toute la période de l’Avent : les sablés, les étoiles, les spritz, la guimauve aux fruits confits et aux épices, la glace et le Kouglof de Noël avec une macération de figues, d’abricots, de pruneaux et surtout, mon péché mignon, le stollen dont voici la recette… Ce gâteau représente l’Enfant Jésus emmailloté dans ses langes. Il se déguste traditionnellement en rentrant de la messe de minuit.
Mais on y succombe généralement avant. Et pourquoi dès ce week-end pour fêter les vacances qui commencent ?
Stollen selon Thierry Mulhaupt
Recette pour deux Stollen de 650 g
Temps de préparation : 60 min
Repos : 1 h
Pâte à Stollen
- 500 g de farine faible
- 200 g de sucre semoule
- 10 g de sel fin
- 20 g de levure chimique
- 100 g d’oeufs
- 200 g de fromage blanc
- 190 g de beurre
- 1 g de noix de muscade
- 1 g de cardamome
- Zeste d’un demi-citron
- 50 g d’orange confite en cube
- 50 g de citron confit en cube
- 200 g de raisins secs
- 50 ml de rhum
- 100 g d’amandes brutes entières
Sirop d’imbibage
- 50 g d’eau
- 50 g de sucre
- 30 ml de Kirsch
- 30 ml de Grand Marnier
Autres ingrédients
- 40 g de beurre fondu (finition)
- 75 g de sucre semoule (finition)
- 20 g de sucre glace (finition)
La veille, faire macérer les fruits confits et les raisins avec le rhum.
Faire griller les amandes et les concasser après refroidissement.
Tamiser la levure chimique avec la farine, ajouter le sucre, le sel, les oeufs, le fromage blanc, le beurre tempéré en dés, les épices et les zestes.
Mélanger à la main ou au batteur (à la feuille) jusqu’à obtention d’un mélange homogène. Pétrir pendant 7 min.
Ajouter les fruits confits macérés et les amandes concassées.
Laisser reposer au réfrigérateur pendant une heure.
Diviser la pâte en deux, faire deux boules, les aplatir et les replier en deux comme un chausson.
Beurrer et fariner des moules à Stollen spécifiques. Y déposer les pâtes. A défaut de moule, faire cuire sur une tôle recouverte d'une feuille de papier sulfurisé ou d'un Silpat.
Préchauffer le four à 160 °C et faire cuire pendant 35 min.
Pendant ce temps, préparer le sirop d’imbibage. Faire bouillir l’eau et le sucre puis ajouter le kirsch et le Grand Marnier.
À la sortie du four, badigeonner de sirop d’imbibage.
Après refroidissement, badigeonner les Stollen de beurre fondu. Tremper dans le sucre semoule puis saupoudrer de sucre glace.
Texte et photos extraits de «Gourmandises de Fêtes», de Thierry Mulhaupt, éditions du Belvédère, 14,90 €. Un joli cadeau pour les amoureux de la pâtisserie et des traditions alsaciennes.
Un dessert qui voit rouge !
Envie d'un dessert frais et gourmand ? J'ai peut-être ce qu'il vous faut. Un basique inratable comme l'un des nombreux autres proposés dans le dernier Gourmand (n°270 en vente jusqu'au 10 juillet aux caisses des supermarchés).
Le bavarois aux fruits rouges fait honneur aux petits fruits du moment : fraises, framboises, myrtilles, groseilles... sont peu caloriques, très bien pourvus en fibres et en vitamines C et possèdent de sérieuses vertus protectrices du système cardio-vasculaire. Pensez à en glisser une poignée dans une faisselle, une salade ou encore dans la sauce d'une viande rouge. C'est délicieux et bon pour la santé.
La recette que je vous propose est légèrement modifié de celle du magazine : je n'ai pas pu m'en empêcher ! Au lieu de ne mettre que du fromage blanc, je me suis inspirée du bavarois de Carême en ajoutant de la crème. Le célèbre chef de cuisine la montait en Chantilly mais ça fonctionne aussi très bien sans et peut dépanner lorsqu'on n'a ni batteur, ni fouet (en vacances, par exemple). J'ai également diminué de moitié la quantité de gélatine. Malgré une photo peu esthétique, je peux vous assurer que le résultat est parfait et moins écoeurant qu'une panna cotta.
Bavarois aux fruits rouges
pour 6 :
- 200g de fruits rouges
- 3 cs de sucre pétillant (ou en poudre classique)
- 200g de fromage blanc lisse
- 200g de crème fraiche
- 3 feuilles de gélatine
- 30g de pistaches concassées non salées
- 5 cl de sirop au chocolat blanc Combier (ou du parfum de votre choix - verveine, sureau, framboise...., à défaut un sirop réalisé à partir de 5 cl d'eau, 80g de sucre en poudre et 1 cc de vanille en poudre)
Faire ramollir les feuilles de gélatine dans de l'eau froide.
Faire chauffer le sirop. Essorer les feuilles de gélatine et les incorporer au sirop. Bien mélanger.
L'incorporer dans le fromage blanc. Ajouter la crème fraiche et bien mélanger.
Verser l'appareil dans le(s) moule(s) ou le(s) cercle(s). Taper doucement pour bien tasser.
Placer au réfrigérateur 2h.
Démouler les bavarois et servir avec les fruits rouges parsemés de pistaches concassées (absentes sur la photo !) et de sucre pétillant.
NB : pour une version encore plus gourmande, faire revenir les fruits rouges avec un peu de miel avant de servir.
Des fraises en hiver !
Loin de moi l'idée d'acheter des fraises en hiver ! Par ce titre quelque peu provocateur, je vous propose simplement un petit dessert que l'on peut réaliser facilement en plein hiver avec des fraises du jardin qu'on aura congelées tout au long de l'été, quand on n'en ramasse pas suffisamment pour les servir pour toute la famille ou, au contraire, quand on en a de trop. Les fraises seront congelées légèrement écrasées à la fourchette et sucrées avec parcimonie.
C'est simple, rapide et délicieux !
- une belle cuillérée de crème fromage
- une belle cuillérée de fromage blanc
Mélanger les fraises avec la crème fraiche épaisse et le fromage blanc.
Servir.
Petite verrine expresse de fruits
Je ne sais pas vous, mais, chez nous, il reste régulièrement quelques fruits qui se languissent dans la coupe. Voci un dessert super pratique pour les liquider !
Verrines de fruits d'automne
Pour 4 personnes :
- 1 pomme
- 1 poire
- 1 petites grappes de raisin blanc ou noir
- 8 cuillérées à soupe de fromage blanc
- 1 cuillérée à soupe de miel
- qqs noisettes
- une noix de beurre
Décortiquer les noisettes au casse-noisettes.
Les étaler sur un plat et les faire torréfier au four, 10 mn à 170°.
Les concasser grossièrement.
Laver les fruits.
Eplucher et couper la pomme et la poire en dés. Egrapper le raisin.
Faire revenir les fruits, à la poêle, dans un peu de beurre.
Déposer une cuillérée de fruits dans des verrines.
Recouvrir de fromage blanc.
Verser un peu de miel et parsemer de noisettes. Servir de suite.
Dessert aérien pour soirée chaude
Non, non, je n'ai pas abandonné Mag'cuisine mais mon planning a été profondémment bousculé ces dernières semaines et, entre mes journées à l'extérieur, mes soirées sur l'ordi et mes week-ends en escapade, difficile de cuisiner ! Le mois de juillet reste chargé mais je reprends le travail à la maison, ce qui me laisse quand même le loisir de faire vivre, modestement, ce blog !
Pour aujourd'hui, je vous livre la recette d'un dessert que j'apprécie beaucoup (je me demande encore pourquoi je ne l'avais jamais publiée) : le crémet. Léger, doux, frais, c'est un dessert divin, idéal pour les journées chaudes que nous vivons en ce moment.
Cette douceur nous vient du Val de Loire. Mais je devrais dire "ces douceurs" car il existe au moins deux types de crémets: le crémet d'Anjou qui est un mélange de crème fraiche battue en chantilly et de blancs d'oeufs en neige, et le crémet d'Angers, dans lequel on ajoute du fromage blanc. Je ne connais malheureusement pas la différence avec le crémet nantais et, si quelqu'un peut m'informer, je lui en serais reconnaissante !
Les proportions de chaque ingrédient varie beaucoup d'un cuisinier à l'autre. Certains comptent autant de fromage blanc que de crème fraiche (voir notamment la version de Coffe), d'autres moitié moins de crème. Le nombre de blancs d'oeufs diffère aussi. Quant au sucre, il peut être incorporé dans le mélange ou bien être ajouté au moment de la dégsutation. Cette méthode permet d'ailleurs de déguster les crémets en version salée, avec des échalotes émincés et de la ciboulette, à la façon de la cervelle des Canuts.
Je vous livre la recette telle que je la réalise. Elle provient du précieux blog de Marie-Claire.
Avant tout, sachez que ce dessert a besoin de "repos" avant dégustation : 8 à 12h d'égouttage sont nécessaires. Vous aurez également besoin d'un peu de matériel : des faisselles (ces petits pots à trous que je récupère pour ma part lorsque j'achète du fromage en faisselle) et des carrés de gaze (des compresses stériles que vous dépliez).
Bien sûr, il va de soi que le résultat dépend de la qualité de la crème fraiche et du fromage blanc. Oubliez l'allégé, préférez de bons produits fermiers. Voilà, vous savez tout. Bonne préparation !
Crémets d'Angers
Pour 6 crémets :
- 500g de fromage blanc à 40% de MG
- 250g de crème fraiche bien froide
- 2 blancs d'oeufs (60g)
- 1 pincée de sel
- 50g de sucre en poudre (facultatif)
Bien égoutter le fromage blanc. Le verser dans un saladier. Ajouter le sucre et mélanger.
Fouetter la crème en chantilly bien ferme.
Battre les blancs d'oeuf en neige bien ferme avec la pincée de sel.
Incoporer délicatement les blancs et la chantilly au fromage blanc sucré.
Garnissez d'un carré de gaze chaque faissellle, en le laissant largement dépasser.
A l'aide d'une cuiller, remplir les pots de la préparation. Ne pas hésiter à déborder car, en s'égouttant, le crémet diminue en volume. Refermer le gaze.
Déposer les faisselles dans un plat à rebord et laisser reposer 8 à 12h au réfrigérateur. Vider de temps à autre le plat : les crémets ne doivent pas baigner dns le petit lait.
Au dernier moment, démoulez le crémets. Le retourner dans une assiette et déguster avec, selon les goûts, du sucre en poudre, des fruits rouge entiers ou un coulis.
NB : les crémets se conservent 3 ou 4 jours.
Vive le goûter !
Comment ne pas résister à ce délicieux gâteau que j'ai découvert grâce à ma belle-famille lorraine et que la Normandie ne connaît malheureusement pas ? Qu'on l'appelle Kaesskueche (en Alsace), Käsekuchen (en Allemagne ou en Suisse), gâteau au fromage ou tarte au fromage blanc ailleurs, c'est une pure merveille de gourmandise, léger, aérien, fondant... Inutile d'envier les cheesecakes anglo-saxons : rien qu'à l'évoquer, j'en ai l'eau à la bouche !
Alors pourquoi ne pas en faire profiter nos bouts de choux, en ce jour de rentrée scolaire, quand l'heure de la cloche aura sonné ?
Kaesskueche ou Gateau au fromage alsacien ou Tarte au fromage blanc (recette de Cindy)
pour un moule à manqué à charnière de 26 cm de diamètre :
- un fond de pâte sablée ou brisée sucrée
- 3 gros oeufs
- 150 g de sucre en poudre
- 750 g de fromage blanc
- 20 cl de crème fleurette
- 2 cuillères à soupe de farine
- 1 cuillère à café de vanille en poudre
- 3/4 sachet de levure chimique
- 1 sachet de pudding arôme chantilly (marque Dr Oetker Ancel : assez difficile à trouver ailleurs que dans l'Est de la France)
- 1 pincée de sel
Préchauffer le four, en position classique, à 150°.
Monter les blancs en neige bien ferme avec le sel.
Dans une jatte, battre les jaunes avec le sucre. Ajouter tous les autres ingrédients et bien mélanger.
Incorporer délicatement les blancs.
Foncer un moule à manqué à charnière (c'est-à-dire déposer la pâte dans le moule sans oublier les bords).
Verser l'appareil dans le moule.
Faire cuire à four chaud (150°) sur la grille du bas du four pendant 1h à 1h30.
Laisser refroidir avant de démouler.
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Les secrets de la réussite :
- ne surtout pas casser les blancs d'oeuf
- ne pas omettre le pudding chantilly (rayon ingrédients pâtisserie) qui fait monter le gâteau, le rend plus aéré et lui donne un petit goût en plus
- faire cuire doucement et longtemps
- ne surtout pas retourner, ni même démouler, le gâteau avant qu'il ne soit complètement refroidi
- ne pas essayer de préparer une tarte avec moins de 750g de fromage blanc ( les quantités données dans cette recette sont donc nécessaires)