Un grand classique de Normandie
Grand classique de la cuisine normande, la pintade Vallée d'Auge (ou son cousin, le poulet Vallée d'Auge) est un de ces plats réconfortants aux premiers frimas. Normalement, ce plat contient aussi des champignons, mais sans, cela fonctionne très bien aussi.
Pintade Vallée d'Auge
Pour 4/5 personnes :
- 1 pintade
- 4 échalotes
- 3 pommes boskoop
- 50 cl de cidre brut de Normandie
- 250 g de crème crue de Normandie
- 50 g de beurre
- 10 cl de calvados AOP
- persillade (persil et ail hachés)
- sel, poivre
Découper la pintade en morceaux.
Eplucher et ciseler les échalotes.
Peler et couper les pommes en deux.
Faire fondre le beurre dans une cocotte en fonte.
Faire revenir les échalotes, les pommes et les morceaux de pintade dans le beurre bien chaud (séparemment si la cocotte n'est pas assez grande).
Quand ils sont dorés, arroser avec le Calvados et flamber. Saler, poivrer.
Verser le cidre, couvrir et laisser cuire 40 mn environ.
Quand les morceaux de pintade sont cuits, les retirer de la cocotte, ainsi que 4 moitié de pomme et les réserver au chaud.
Ajouter la crème et réduire le tout (jus de cuisson, crème et pommes) à l'aide d'un mixer plongeant.
Déposer les pommes et la pintade dans la sauce,, parsemer de persillade et réchauffer si nécessaire.
Servir bien chaud.
Un plat délicat et léger pour finir l'année
Je vous ai confié en début du mois que j'avais eu un véritable coup de coeur pour un plat de poisson dégusté à La Villa Loiseau des Sens, l'omble de fontaine. Voici ici une version automnale de cette recette, imaginée en exclusivité par le chef Shoro Ito. Je l'en remercie beaucoup.
Omble de fontaine bio de Crisenon, légumes racine, pomme granny smith et champignons
Pour 4 pers. :
- 2 pièces d’omble de fontaine*
- 200 g de céleri-rave pour la purée
- 4 radis
- 1 betterave jaune
- 120g de boulgour
- 180g de champignons de saison
- 1 gousse d'ail
- 180g de thym haché
- huile d'olive
- 50g de beurre
Pour la sauce au cidre :
- 1 branche de céleri
- 1 échalote
- 7 cl de vinaigre de cidre
- 10cl de vin blanc
- 18cl de fumet de poisson
- ½ pomme granny smith
Purée de céleri :
Tailler 150g de céleri-rave en cubes et les faire suer à l’huile d’olive.
Ajouter de l’eau à hauteur et cuire à couvert jusqu’à ce qu’ils deviennent fondants puis mixer.
Légumes glacés et boulghour :
Suer à l'huile d'olive les radis, les betterave jaunes et les 50g de céleri-rave taillé en cylindres, séparément dans des casseroles. Ajouter un verre d’eau par casserole et laisser cuire jusqu’à une cuisson croquante.
Cuire le boulgour avec 2 fois son volume d’eau.
Sauter les champignons avec du beurre, de l’ail et 100g de thym haché.
Sauce :
Blanchir la branche de céleri dans l’eau bouillante salée puis rafraichir dans un bac remplis d’eau et de glaçons.
Suer l’échalote émincée dans une noix de beurre bien chaude. Déglacer au vinaigre de cidre et vin blanc. Réduire de moitié.
Ajouter le fumet de poisson et le laisser réduire pendant 10 minutes.
Passer au chinois et rectifier l’assaisonnement avec jus de citron et sel.
Tailler la branche de céleri et la ½ pomme en brunoise, les ajouter à la sauce.
Poêler l’omble coté peau pendant 2 à 3 minutes, dans une noix de beurre.
Laisser reposer 5 minutes puis passer 1 minute au four à 120 degrés.
Dressage :
Faire deux petits tas de boulgour alignés.
Disposer les morceaux d’omble en les faisant dépasser sur le boulgour.
Déposer les champignons et la brunoise sur le boulgour et l’ombre.
Disposer la purée de part et d’autre de l’omble, et répartir la sauce sur l’omble.
*PS : L'omble de fontaine n'est autre que la truite mouchetée (Salvelinus fontinalis). Elle peut être remplacée par une truite sauvage.
Je vous souhaite une excellente soirée de Saint-Sylvestre
*J-4* Un cidre chaud pour se réchauffer...
Pas de doute, l’hiver est là. En attendant des jours meilleurs, la cheminée crépite dans la maison. Les plaids en fourrure sont toujours sur les canapés pour nous réchauffer. De retour d'une petite balade dans notre jolie campagne normande et nos plages désertées, on débouche une bouteille de cidre fermier qu'on laisse infuser avec des épices. Ah la première gorgée de cidre chaud ! Un plaisir simple à partager...
Cidre chaud
- 1/2 bouteille de cidre brut de Normandie
- 1/2 orange bio
- 1 cuillérées à soupe de sucre roux
- 1 bâton de cannelle
- 1 clou de girofle
- 25 ml de Calvados AOP
Laver et couper l’orange en rondelles.
Dans une casserole, mélanger tous les ingrédients et porter à ébullition.
Aux premiers frémissements, baisser le feu au minimum et laisser infuser une dizaine de minutes
Servir bien chaud avec quelques sablés normands.
A la pêche aux coques, je veux y aller, Maman !
Notre journée à Montmartin sur Mer ce dimanche s'est finalement avérée bien fructueuse. Avec le soleil et la douce brise qui s'annonçait en début d'après-midi, l'envie a été grande d'aller faire une petite balade digestive sur la plage. Et comme la mer se retirait, on a vite improvisé une pêche aux coques. De quoi nous régaler au dîner !
Comme nous n'en avions pas une quantité énorme, nous ne pouvions pas nous substenter à 4 de simples coques marinières. Dans un risotto, le plat était tout trouvé. Et pourquoi pas un risotto de pâtes pour changer ? Coquillettes, cidre fermier, crème fraiche et coques... : les ingrédients du succès !
Risotto de coquillettes aux coques
- coques
- 250g de coquillette
- 75g de beurre
- 2 échalotes
- 2 verres de cidre
- 2 bonnes cuillérées à soupe de crème crue ou mascarpone (ou les deux)
- poivre
- pluches de cerfeuil
Faire dégorger les coques dans de l'eau 3 fois 30 mn dans une eau propre à chaque fois, en prenant soin de retirer les coques de l'eau à la main et non en renversant le récipient d'eau et de coques (au risque de remettre tout le sable déposé au fond de l'eau dans les coquillages).
Eplucher et ciseler les échalotes.
Dans un faitout, faire revenir une échalote dans une noix de beurre. Ajouter les coques et 1 verre de cidre.
Porter à ébullition et laisser les coques s'ouvrir (5 mn environ).
Oter les coques. En décortiquer la moitié et les réserver au chaud.
Filtrer le jus pour enlever les résidus de sable. L'idéal est d'en obtenir trois fois le volume de pâtes crues. A défaut, ajouter du bouillon de légumes, du fumet de crustacés ou de l'eau. Réserver le jus au chaud.
Dans une casserole, faire revenir la seconde échalote dans une noix de beurre.
Ajouter les coquillettes et laisser revenir à feu moyen.
Verser le dernier verre de cidre de façon à recouvrir tout juste les pâtes. Mélanger.
Laisser cuire à feu moyen, sans couvrir, en remuant de temps en temps.
Quand le cidre est absorbé, ajouter une louche de jus filtré chaud.
Poursuivre la cuisson sur feu doux pendant 12 minutes (se reporter au paquet de pâtes pour connaître le temps de cuisson) tout en ajoutant le jus, louche après louche, dès que celui-ci est absorbé. A chaque louche, donner quelques tours de cuiller.
En fin de cuisson du risotto, ajouter la crème et le beurre restant. Mélanger vivement, rectifier l’assaisonnement.
Ajouter les coques, le cerfeuil et servir aussitôt.
Le cidre, star de la chandeleur !
Le cidre est LA boisson préférée des Français pour l'Épiphanie comme la Chandeleur. Selon un sondage mené par l'Observatoire des moments de convivialité, 1 Français sur 2 accompagne sa galette des rois et ses crêpes avec du cidre.
Et ça tombe bien car le cidre est aussi la boisson phare de Normandie et comme je suis chauvine... Depuis ma plus tendre enfance, il berce mes repas. Chez mes grands-parents et plus encore, mon arrière grand-mère, le cidre était à chaque repas sur la table, comme l'eau. C'était la boisson du quotidien qu'on allait chercher dans une cruche, à l'énorme tonneau qui trônait dans la cave en terre battue. Dans mes souvenirs, c'était un cidre assez dur qu'on coupait d'un peu d'eau. Le dimanche et les jours de fête, en revanche, on sortait les bouteilles de cidre bouché. Celui-ci était bien meilleur. J'adorais son pétillant et ce petit goût de pomme.
Depuis quelques années, nous consommons régulièrement du cidre bouché fermier de Normandie à la maison. Fruité et rafraichissant l'été, il accompagne les repas galettes et convient bien à la cuisine, plus particulièrement, aux plats mijotés.
De Normandie et d'ailleurs
Le cidre français est principalement originaire de Normandie et de Bretagne. Il est également bien présent dans une partie des Pays de Loire et des régions Nord-Picardie. Quelques bassins traditionnels s'ajoutent à cette liste comme le Pays d'Othe, la Savoie (fabriqué avec un mélange de pommes et de poires) ou le Pays basque et, autrefois très répandu dans tout l'hexagone, le cidre peut encore se trouver, à petite échelle, dans de nombreux villages de toute la France. Si bien que notre pays compte environ 10 000 producteurs de fruits à cidre et 500 cidriers qui, chaque année, élaborent plus de 100 millions de litres.
Deux IGP (Indications Géographiques Protégées), le « Cidre de Bretagne » et le « Cidre de Normandie », ont été mises en place à la fin des années 90 et reconnues par la Commission Européenne en 2000. Il existe aussi deux zones sous AOC (Appellation d’Origine Contrôlée) : le Pays d'Auge (Normandie) et la Cornouaille (Bretagne).
A noter qu'il existe également en Normandie un cousin du cidre, le poiré. Il est à la poire ce que le cidre est à la pomme, une boisson pétillante aux teintes dorées et au goût légèrement fruité malheureusement méconnue, mais dont l’AOC « poiré de Domfront » fait la fierté de la région normande. Il faut attendre près de dix ans pour récolter les premières poires et près de 50 ans pour atteindre la pleine production. Mais une fois que l’arbre a atteint son âge adulte, sa production peut s’étaler pendant plus d’un siècle et dépasser certaines années 500 kg par arbre. La longévité de l'arbre est exceptionnelle. Il n'est pas rare de trouver des poiriers de plus de 300 ans ! Pour le fabriquer, une dizaine de variétés de poires spécifiques entre dans sa composition.
Un goût de terroir
La typicité du cidre est issue à la fois des variétés de pommes utilisées et des modes d’élaboration. Il existe plus de mille variétés de pommes à cidre en France, qui se distinguent notamment par leurs saveurs très marquées, le terroir et le climat.
Pour autant, on peut constater que les cidres de Normandie présentent une couleur variant du "jaune clair" à la teinte "orangée foncée". Ils sont généralement de couleur assez soutenue du fait de la prédominance de variétés de fruits riches en polyphénols qui s'oxydent fortement au moment du cuvage de la pulpe. Ils se caractérisent par des arômes puissants, variés, avec une dominante fruitée (pomme, agrume, pêche, abricot) et fleurie (anis, tilleul, rose) accompagnée d'une pointe sucrée (cacao, caramel, miel). La composition variétale des vergers normands conduit à des cidres à dominante de saveur douce et douce-amère.
Les cidres de Bretagne se caractérisent par une couleur qui varie du "jaune paille" à la teinte "brun acajou" selon la composition variétale locale et le terroir et par des arômes riches, charpentés et rustiques, aux notes fruitées et fleuries, enrichies d'arômes de maturation (notes épicées). Selon les catégories de cidre, les caractères sucre, amertume, acidité et astringence présentent un équilibre spécifique propre à chaque fabricant de cidre de Bretagne en fonction des mélanges variétaux et du savoir-faire.
A côté de ces cidres "jaunes", un petit nouveau a fait son arrivée chez certains cidriers : le cidre rosé. Il est élaboré avec, entre autre, une variété de pomme à la chair naturellement rouge qui lui apporte une robe délicatement rosée, un nez de fruits rouges et des notes fruitées et acidulées.
Un savoir-faire unique
Quel que soit le lieu de fabrication, le cidre est fabriqué en 4 étapes :
- Le pressage
Les pommes sont ramassées au début de l'automne. Triées et lavées, elles sont broyées (le terme « râpés » est aussi utilisé), puis pressées pour en extraire un jus.
- La fermentation
Le jus issu du pressage, appelé moût, est ensuite clarifié. Débarassé d'une bonne partie de ses impuretés, il est placé dans une cuve où va commencer la fermentation, environ 48h après le pressage. Les impuretés présentes vont alors s’associer et monter progressivement dans la cuve sous la poussée des bulles issues de la fermentation. La fermentation va permettre au sucre, contenu dans le moût, de se transformer en alcool pour développer les arômes du cidre (arômes de fruits, de fleurs, caramel, agrumes, boisé, épices...).
Selon le type de cidre souhaité, le producteur doit interrompre la fermentation pendant le processus, avant d'arriver à son terme. Seule l'expérience lui permet de maîtriser cette fermentation.
- L'assemblage
Commme pour les vins, le maître de chai assemble des jus issus de variétés de pommes différentes, parmi les quatre familles principales : douces, douces-amères, amères et acidulées. Réalisé par chaque cidrier et issu d’un savoir-faire unique, l’art des assemblages donne au cidre son caractère.
- La mise en bouteille
Le cidre est mis en bouteille dès lors que le stade de fermentation souhaité est atteint, entre deux semaines et plusieurs mois. Une fermentation plus ou moins longue donnera naissance à un cidre plus ou moins alcoolisé et plus ou moins sucré. C'est ce qui distingue les cidres doux, demi-sec et brut.
Les catégories de cidre
Souvent associées au taux d’alcool, les mentions "doux", "demi-sec" ou "brut" font en fait surtout référence à la teneur en sucre résiduel de la boisson. Pour obtenir un cidre brut, il faut pousser la fermentation plus loin qu'un cidre doux, afin que davantage de sucres se transforment en alcool. C'est pourquoi un cidre brut est moins riche en sucres mais plus en alcool qu'un cidre doux.
Concrètement, un cidre brut contient 28 g de sucre/ litre et titre environ 5 à 6 % d'alcool, un cidre demi-sec de 28 à 42 g/litre et titre environ 3 à 4 % d'alcool, un cidre doux + de 42g/litre et titre moins de 3 % d'alcool.
Peu alcoolisé, fruité et frais en bouche, le cidre doux est idéal nature pour accompagner des repas légers et le goûter. Certains l'apprécient à l'apéritif ou en entrée, avec des crudités et salades composées. On peut également imaginer sa belle rondeur sur un gibier. Pour ma part, comme je le trouve trop sucré, je le préfère au dessert, avec les pâtisseries, les tartes, les salades de fruits et les sorbets, notamment à base d’orange ou de citron pour rééquilibrer l’acidité.
Le cidre demi-sec offre de grandes possibilités d'associations : pratiquement tout le repas peut s'y accorder, de l'entrée au fromage et au dessert ; pour ceux qui recherchent un cidre ayant une pointe de douceur et un peu plus de fruité que le cidre brut, c'est la solution idéale pour accompagner les mêmes plats.
Moins sucré, le cidre brut est très désaltérant et se marie à de nombreux plats. Servi bien frais, il est très apprécié à l’apéritif. Il accompagne parfaitement les poissons de rivière et de mer. Il souligne à la perfection la note iodée des fruits de mer. On le déguste aussi avec bonheur avec les volailles, le lapin, le bœuf, le veau, le foie gras et toutes les viandes en sauce dans lequel il se glisse volontiers. Enfin, le cidre brut convient parfaitement aux fromages (notamment le Camembert, le Livarot et le Pont-l'évêque) et forme une belle alliance avec les fruits rouges et le chocolat.
A ces trois types s’ajoute le cidre traditionnel, de fabrication artisanale, qui titre à 5° d’alcool, voire plus, et présente un léger trouble naturel qui lui donne du "corps". Plus acidulé, moins pétillant et peu sucré, il sublime du gibier, un pigeon ou un faisan. Il fait également merveille avec des fromages à fort caractère (Camembert, chèvre, Livarot, Brie ou Roquefort).
Les conditionnements
On distingue le cidre de table et le cidre bouché. Le premier est destiné à la consommation quotidienne. Comme tous les cidres, il doit avoir un titre alcoométrique volumique total de 5 %Vol. minimum (somme du titre alcoométrique volumique acquis, indiqué sur l'étiquette, et de la teneur en alcool potentielle, compte tenu de la quantité de sucre restant) et se décline en versions doux, brut, demi-sec ou traditionnel.
Le cidre bouché, quant à lui, est un peu plus alcoolisé et doit présenter une effervescence minimale (teneur minimum en gaz carbonique réglementée). Il est conditionné en bouteille champenoise, fermée par un bouchon du type champignon, tenu par un muselet. Plus complexe du point de vue des assemblages et du travail investi dans la fabrication, le cidre bouché développe plus d'arômes qu'un cidre de table.
Bouché ou de table, le cidre se conserve debout dans un endroit frais. On le sert de préférence, entre 7 et 9°, voire moins si on recherche une fraîcheur intense pour étancher sa soif. Contrairement au vin, le cidre ne se bonifie pas vraiment en vieillissant. Mieux vaut le boire dans les 2 ans maximum.
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Retrouvez nos recettes de pâte à crêpe ici, ici, là et là. Et celles des confitures, de la sauce au chocolat ou de celle au caramel là.
Des abats qui n'en sont pas !
Malheureusement méconnue, la joue de porc est pourtant un morceau onctueux et bon marché dont le soyeux n’a pas de pareil.
Bien que ce soit un muscle, elle est considérée comme un abat car fait partie de la tête. C'est la raison pour laquelle elle se vend chez le tripier. Néanmoins, on la trouve aussi bien chez le charcutier que le boucher bien achalandé.
C’est une viande maigre qui ne nécessite pas de préparation particulière mais une cuisson longue : la joue aime mijoter tout doucement en cocotte (1h30 environ). On l’arrose de cidre, de vin, de bière ou d’un simple bouillon. On l’accompagne de carottes, de champignons, de pommes de terre, de fèves, de tomates, d’artichauts, de fenouil. Ou encore de fruits : pommes, poires, figues ou pêches. Comptez 3 jours par personne, éventuellement 4 pour la gourmandise !
La recette que je vous propose fleur bon les parfums de Normandie et pour cause : cidre, pommes et pomme de terre s'y joignent avec délice.
Joues de porc au cidre et aux deux pommes
pour 4 personnes :
- 12 à 16 joues de porc
- 2 belles pommes rustiques (reine des reinettes)
- 8 petites pommes de terre type rattes
- 1 oignon
- 1 bouteille de cidre bouché de Normandie
- 25g de beurre
- 1 cs d'huile neutre (pépins de raisin)
- 1 cs de fond de veau déshydraté (facultatif)
- qqs brins de persil
- sel, poivre
Peler les pommes. Les couper en quartiers.
Laver les pommes de terre.
Eplucher et ciseler l'oignon.
Dans une cocotte en fonte, faire chauffer le beurre et l'huile.
Y faire revenir l'oignon, les pommes et les joues de porc de tous côtés.
Saler, poivrer.
Ajouter éventuellement le fond de veau (donne de l'onctuosité à la sauce), les pommes de terre et le persil.
Verser suffisamment de cidre pour qu'il recouvre le tout.
Porter à ébulltion puis baisser le feu et couvrir.
Laisser mijoter à feu doux 1h30.
Servir sans attendre.
La seiche, une bonne antisèche pour un dîner !
La seiche est un être bien curieux et, à dire vrai, assez répugnant ! Ce mollusque céphalopode peut mesurer entre 10 et 40 cm de long. Sa tête porte des bras courts munis de ventouses, son corps possède un flotteur interne (le fameux os de seiche) et deux grands tentacules.
Présente sur toutes les côtes du littoral français, la seiche se pêche au chalut de fond ou au filet, d'octobre à mars époque où elle est la plus abondante.
En Normandie, la seiche adulte est pêchée aux casiers au large de la côte ouest du Cotentin, lorsqu'elle y migre, entre avril et mai.
En cuisine, la seiche est très souvent confondue avec son cousin le calmar, ou calamar. D'ailleurs, selon les régions, on les nomme indiféremment encornet, chipirons, supions ou encore sépioles.
C'est qu'au rayon surgelés, voire sur certains étals de poissonniers, seiche et calmar sont présentés vidés et dépouillés, sous forme de "blanc". D'où la confusion.
Inutile de vous dire que seiche comme calmar sont bien meilleurs achetés frais, entiers et non nettoyés. Bien sûr, il vous faut alors prendre le temps de les vider et de les rincer, à moins que votre poissonnier ne vous le fasse !
Pour ma part, je me débrouille très bien avec les calmars. Il suffit de couper la tête au ras des yeux, de couper et de récupérer les tentacules et de tirer sur la tripaille qui se trouve à l'intérieur. On ne garde que les tentacules et le corps détaillé en carrés ou en lanières, le reste se jette. On lave, on sèche et c'est tout !
Pour la seiche, j'avoue que l'os et le sépia (vous savez, ce liquide noir, cette "encre", qui lui permet de se dissimuler pour prendre la fuite) m'impressionnent encore et j'ai peur de ne pas être à la hauteur de ce drôle d'animal ! Du coup, Sylvie, ma poissonnière (enfin ce n'est pas la mienne, mais je l'ai adoptée !), en plus de me donner chaque semaine une idée de recette, me prépare les blancs. Sympa, non ?
La chair blanche et ferme des seiches et calmars s'accomode de préparations très simples. A la méridionale, juste poêlée avec de l'ail, du persil, mais aussi de la tomate, des poivrons..., la seiche se fait également douce, cuisinée à la normande, au cidre ou au pommeau et à la crème fraiche. Elle peut être proposée en entrée ou en plat, servie alors avec du riz blanc ou des pommes de terre à la vapeur.
Autre atout de taille : la seiche comme les calmars cuisent très rapidement (2/3 minutes à la plancha ou à la poêle). Ils apprécient aussi des cuisssons longues et douces (1h). Entre les deux, ils durcissent et deviennent caoutchouteux.
Blancs de seiche à la normande
pour 4 personnes, en plat principal :
- 900g de blanc de seiche
- 1 échalote
- 1 verre de cidre bouché
- 200g de crème fraiche
- 1 càc de fumet de poisson déshydraté
- 30g de beurre demi-sel
- sel, poivre
Oter la fine membrane qui recouvre les blancs de seiche. Bien les laver sous un filet d'eau. Découper en lanières d'env. 1 x 5 cm.
Eplucher et hacher finement l'échalote.
Dans une poêle, faire fondre le beurre. Lorsqu'il mousse bien (et avant qu'il ne devienne noisette), jeter l'échalote et les blancs de seiche. Les saisir rapidement (à feu vif).
Saler peu, poivrer.
Verser le cidre et porter à ébullition.
Couvrer et laisser mijoter 45 à 60 minutes à feu doux.
Ajouter alors la crème fraiche et le fumet de poisson. Bien mélanger pour obtenir une sauce onctueuse.
Servir.
La sèche s'enivre de douceurs normandes
Mollusque pêché aux larges de la côte ouest du Cotentin, la seiche s'accomode volontiers de crème fraiche et de cidre.
Retrouvez la recette de Seiche à la normande ici.
Ah quel délice !
Le lapin aux pruneaux fait partie de ces plats qui me rappellent inévitablement ma grand-mère. Une odeur qui embaume la maison, des couleurs qui éveillent les papilles, un mélange de pruneaux, de carottes et de cidre qui apporte une saveur sucrée à la chair du lapin, moelleuse et fondante... Hummm, rien que de l'écrire j'en ai l'eau à la bouche et une envie soudaine de tremper un morceau de pain dans la cocotte !
Ma grand-mère préparait son civet avec de l'eau ou du bouillon (c'est qu'à la campagne, on faisait attention aux dépenses et, alors que, depuis quelques années, on a tendance à cuisiner ces plats mijotés traditionnels au vin, beaucoup d'entre eux étaient préparés à l'eau). Pour ma part, j'ai choisi de le faire au cidre, pour gagner en saveurs, parce que, contrairement à elle, je n'ai ni lapin de ma production, ni carottes de mon jardin.
Lapin aux pruneaux
- 1 lapin
- 200g de lard fumé
- 1 gros oignon
- une dizaine de pruneaux
- 3 carottes (ou, au moins 2 par personne, si vous décidez de ne pas ajouter de légumes en accompagnement)
- 50 cl de cidre brut ou bouché de Normandie
- 2 cuillères à soupe de farine
- un bouquet garni
- un peu d'huile
- 50g de beurre
- sel, poivre
Découper le lapin en morceaux.
Eplucher et émincer l'oignon. Eplucher et détailler en rondelles les carottes.
Détailler le lard en lardons.
Dans une cocotte, faire fondre la matière grasse. Y faire colorer le lapin de tout côté. Retirer et réserver.
Faire revenir les lardons, l'oignon et les carottes. Remettre le lapin.
Saler, poivrer. Singer la viande (saupoudrer de farine). Recouvrir de cidre.
Ajouter les pruneaux (dénoyauités ou non) et le bouquet garni.
Laisser mijoter 1 bonne heure et demi (un couteau doit transpercer les carottes) et déguster.
souvenir de Bretagne
Ah les galettes ! Qui n'a jamais passé de vacances en Bretagne ne peut comprendre ce délicieux souvenir d'un dîner dans une crêperie ! L'odeur en ouvrant la porte si caractérisque d'une crêpe "complète", le parfum d'une bolée de cidre, les couleurs brillantes du beurre qui fond sur la galette chaude... Hummm... A s'en lécher les babines !
Pâte à galette
- 1 livre de farine de sarrasin
- 1 oeuf
- 10g de sel
- 1 cuillère d'huile (éviter celle d'olive, pas très locale !)
- de l'eau
Casser l'oeuf dans une jatte. Le battre à la fourchette. Ajouter le sel et l'huile, puis la farine de sarrasin.
Ajouter un peu d'eau froide et bien mélanger avec la main ouverte (elle fait office de cuillère en mieux !).
Petit à petit, délayer avec de l'eau tout en soulevant l'ensemble pour aérer la pâte.
Sur le bilig (ou galettoire) ou dans une crêpière, légèrement graissée (au beurre ou à l'huile), verser une petite louche de pâte et l'étaler rapidement à l'aide du rozell (ou non d'ailleurs !), d'un geste sûr de la main. Laisser cuire à feu moyen, puis retourner la galette avec une spatule.
Une fois cuite, la garnir, la plier en carré ou toute autre forme de votre choix et servir. Avec une bolée de cidre, bien sûr !
Garnitures pour le plaisir des papilles
- l'indémodable "complète" : jambon, oeuf miroir*, crème fraiche, emmental rapé, auxquels on ajoute des tranches de tomates ou des champignons pour une version "super complète" ;
- la locale : andouille de Guéméné et crème fraiche ;
- sa version viroise (parce que c'est pas très loin et que les galettes y sont aussi très prisées !) : andouille de Vire et crème fraiche, avec en plus des pommes revenues au beurre ou des lamelles de camembert ;
et toutes les déclinaisons farfelues :
- la Vallée d'Auge : pommes et camembert ;
- la Savoyarde : pommes-de-terre sautées, lardons, oignons et reblochon ;
- la Chavignole : chèvre et lardons ;
- la nordique : saumon fumé, crème fraiche et citron ;
- la provençale : thon et ratatouille ;
- la soubise : à la purée d'oignons
- la Flamande : à la fondue de poireaux
et plus simplement, la beurre - sucre, si gourmande pour finir le repas.
La garniture complète avec oeuf miroir
Pour réussir parfaitement la cuisson de l'oeuf, à savoir la blanc bien cuit et le jaune encore coulant, il existe un truc !
Répartir le blanc d'oeuf sur la galette étalée dans la crêpière.
Laisser prendre à feu doux.
Déposer ensuite une petite tranche de jambon, une cuillérée de crème fraiche au centre.
Recouvrir d'emmental râpé.
Creuser légèrement et laisser chauffer quelques minutes.
Déposer ensuite le jaune d'oeuf dans le nid. Saler, poivrer.
Rabattre les bords de la galette, sans couvrir complètement le jaune et sans le crever.
Laisser cuire encore quleques minutes à feu doux et servir.