Quand cabillaud rime avec chorizo
C'est devenu un classique de la cuisine et de la mienne en particulier. Il faut dire que le cabillaud s'accorde bien avec les épices chaudes du chorizo. Piment et paprika apportent la petite touche piquante à la chair délicate du poisson. Un plat simple mais qui fait le travail auprès des hôtes !
Dos de cabillaud au chorizo, fondue de poireaux, riz
Pour 4 personnes :
- 600/800 g de dos de cabillaud
- 220 g de riz sauvage
- 4 poireaux
- 50 g de chorizo soit env. 8 tranches
- 20 cl de crème fleurette
- 1 cs de crème crue
- du jus de citron
- 1 échalote
- du persil haché
- 50 g de beurre
- sel, poivre de Timut
Commencer par éplucher les poireaux, les émincer et les rincer.
Faire fondre le beurre dans une poêle. Y faire colorer le poireau. Saler, baisser le feu et couvrir. Laisser mijoter 30 mn jusqu'à ce que le poireau soit tendre.
Détailler le chorizo en dés. Les faire revenir quelques secondes dans une casserole. Ajouter la crème fleurette. Laisser infuser à feu doux pendant 15 mn env.
Préchauffer le four à 190° position chaleur tournante.
Placer le poisson dans un plat à rôtir. Saler, poivrer. Arroser de jus de citron. Parsemer de persil haché.
Enfourner pour 15 mn.
Pendant ce temps, cuire le riz.
Mixer la sauce. Filtrer si nécessaire. Incorporer la crème crue et réserver au chaud.
Récupérer le chorizo filtré, le faire éventuellement revenir dans une poêle jusqu'à ce qu'il croustille.
Servir le chorizo avec le croustillant de chorizo, la sauce, la fondue de poireaux et le riz.
Aujourd'hui, c'est poisson !
Cette semaine, je vous propose une petite recette improvisée un soir de semaine qui nous a beaucoup plu. J'avais envie d'un plat relevé et doux à la fois. Un petit coup d'œil dans le tiroir à épices et mon choix s'est porté sur la poudre de colombo antillais. Parfaite pour relever un dos de cabillaud ! L'autre secret de ce plat réside dans la cuisson : le poisson doit être à peine cuit, sa chair doit être opaline. N'hésitez pas à tester cette recette et à m'en faire un retour en commentaire !
Dos de cabillaud parfumé au colombo sur son lit de poireaux
4 pers. :
- 700 /800 g de dos de cabillaud
- 3 poireaux moyens
- 20 cl de crème fleurette
- 1 échalote
- 2 cuillerées à soupe de poudre de colombo antillais
- 10 g de beurre
- 1 cuillerée d'huile d'olive
- sel, poivre de Timut
Éplucher et émincer les poireaux. Les laver.
Dans une poêle, faire chauffer le beurre et l'huile.
Y jeter les poireaux. Les faire légèrement colorer puis saler (pour stopper la caramélisation), poivrer. Ajouter 1 cuillerée de poudre de colombo et la crème. Bien mélanger et laisser mijoter 5 autres minutes environ. Les poireaux doivent rester légèrement croquants.
Préchauffer le four à 190° à chaleur tournante.
Verser la fondue dans un plat à four.
Déposer les morceaux de cabillaud dessus.
Éplucher et ciseler l'échalote.
Répartir sur le poisson. Saler, poivrer, saupoudrer de colombo.
Enfourner pour 10 mn.
Si nécessaire, ajouter une cuillerée de crème crue dans la fondue de poireaux et bien mélanger.
Servir avec du riz basmati.
J-2 * Un Noël scandinave
Inutile de partir en Norvège, en Finlande ou en Suède pour voyager. En rouge et blanc, le réveillon se pare des couleurs et des saveurs scandinaves. God Jul !*
Le buffet traditionnel scandinave
Véritable corne d’abondance composé de plats froids et chauds servis selon un ordre précis en 4 services, le buffet salé est une tradition scandinave vivante, à la maison le soir de Noël, comme au restaurant le temps de l’Avent. On l’appelle Julbord, mais aussi smörgasbord en Suède, smorbrod en Norvège, koldtbord au Danemark, voileipapoyta en Finlande pour les autres occasions festives en dehors de Noël. Le poisson et le porc y tiennent une place importante. Un porc qui aurait été sacrifié car, selon une légende, il aurait dérangé le sommeil du petit Jésus en lui donnant des coups de groin pendant la nuit de Noël.
Premier et deuxième service : le poisson, roi des fêtes scandinaves
Pas un repas de fête ne comporte du poisson, Noël y compris. Le hareng, qui occupe une place de choix dans les pays scandinaves, inaugure traditionnellement le repas. On le sert mariné, accompagné d’une salade de pommes et betteraves, frit, fumé, saur avec une crème aigre douce, à la moutarde… S’ensuivent d’autres poissons froids : saumon poché froid, fumé, en gravlax…, anguille fumée, truite en gelée, œufs de morue à l’aneth... Hareng baltique, morue au lait, saumon salé et lavaret sont aussi sur les tables finlandaises. Une salade de concombres accompagne ces plats pour stimuler l’appétit.
Les secrets du gravlax
Cette recette de saumon d’origine suédoise est traditionnelle du smörgasbord. Il s’agit de filets de saumon cru, parfois légèrement fermenté, que l’on assaisonne de sel (environ 10% du poids du poisson), de sucre, de poivre blanc, d’aneth, mais aussi, selon les régions, de purée de betteraves, de baies roses, d’aquavit, de vodka ou de cognac. Le poisson marine au froid durant 2 à 3 jours. On le sert en tranches fines, avec du tunnbröd, un pain de seigle croustillant ou des pommes de terre, et une sauce à la moutarde et à l’aneth.
Troisième service : viandes et charcuteries du Grand nord
La troisième assiette est consacrée aux charcuteries et aux viandes froides du Grand Nord : saucisses de renne fumé, saucisson d’élan, veau en gelée, rosbif, langue à l’écarlate, pâté de foie de veau, fromage de tête de veau… Le tout est accompagné de plusieurs variétés de pains et de galettes dont le knäckebröd (fin pain craquant), d’un assortiment de fromages, de sauce à l’aneth et de pommes de terre vapeur.
Quatrième service : les plats chauds
Après les trois assiettes de plats froids, vient le moment de déguster les plats chauds. Viande et poisson sont de la fête, comme les traditionnelles köttbullar, des boulettes de viande mi-bœuf mi-porc, parfois de veau, servis avec de la confiture d’airelles ou encore le lutfisk, du cabillaud ou du colin séché puis trempé à la lessive de soude pour l’attendrir. Les Finlandais traitent la merluche de la même façon et l’appellent lipeäkala.
La tentation de Jansson
Le Janssons frestelse (la tentation de Jansson) est incontournable des plats chauds de Noël. Ce gratin de pommes de terre aux sprats, un petit poisson très bon marché en Scandinavie, ressemble quelque peu à notre gratin dauphinois. Les pommes de terre sont coupées en fines tranches et disposées en alternance avec des filets de sprats et des oignons émincés dans un plat à gratin. Le tout est couvert de crème fraîche puis passé au four jusqu’à ce que les pommes de terre soient tendres. Si vous ne trouvez pas de sprats, vous pouvez les remplacer par des anchois marinés.
Le jambon glacé, le plat de Noël
Même si de plus en plus de familles optent pour le rôti de dinde ou de renne, notamment en Laponie, le glasertjuleskinke (en suédois) ou joulukinkku (en finlandais) reste le plat principal typique du 24 décembre. Ce jambon saumuré et badigeonné de moutarde sucré est rôti doucement au four toute la nuit précédente. On l’accompagne de compote de pommes en Norvège, de pruneaux, de petits-pois et de moutarde en Finlande.
Le dessert typique, le riz au lait
Autrefois, lors des fêtes religieuses, les Scandinaves devaient se nourrir de plats blancs. Le riz au lait était donc indétrônable du réveillon scandinave. Il clôt aujourd’hui encore le repas de Noël. Selon la coutume, on y glisse une amande telle une fève dans notre galette des rois, présage de chance dans l’année à venir pour qui tombe dessus. La recette diffère légèrement d’un pays à l’autre.
En Finlande, le riisipuuro n’est pas sucré à la cuisson. On fait cuire du riz rond dans la même quantité d’eau bouillante (150 ml pour 150g par exemple) pendant 3 mn à découvert, le temps que le riz absorbe l’eau. On ajoute du beurre (10g environ) et 3 fois le volume de lait (450 ml). On fait cuire à feu doux 35 mn en remuant sans cesse jusqu’à ce que le riz devienne bien crémeux puis on laisse reposer 5 mn avant de servir. Chacun l’aromatise comme il l’aime (sucre, cannelle en poudre…).
Au Danemark, le risalamande est servi froid, agrémenté le 23 au soir, de beurre, de sucre et de cannelle, le 24, de crème chantilly et d’amandes hachées et accompagné de griottes au sirop tièdes. En Suède, le ris a la Malta ne contient pas d’amande. En Norvège, le riskrem est généralement servi avec un coulis de framboise.
Les autres douceurs de Noël
Pendant le temps de l’Avent, les Finlandais accompagnent le vin chaud de petites tartelettes en forme d’étoiles de mer. En Norvège, il est de tradition de confectionner le Julegrøt, une sorte de bouillie à base de beurre, de lait, de crème, de sucre et de farine, que l’on déguste avec le Julebrød ou pain de Noël, à base de froment, cardamome, sucre, beurre, lait, levure, œuf et raisins secs.
Les biscuits de Noël
Les Julesorter sont les sablés typiques de Norvège que l’on suspend volontiers dans le sapin. Une tradition qui n’est pas sans rappeler celle des Alsaciens. Durant les semaines précédents Noël, les Scandinaves préparent des Jødekaker (gâteaux juifs) aux amandes et à la cannelle, des Finskebrød (petits pains finnois) aux zestes de citron, amande hachée et sucre perlé, des Ingefaerkaker au gingembre, et des Sjokolademarmor, sablés marbrés au chocolat.
Le vin chaud
Le Glögg (glogi en finlandais) est préparé uniquement durant la période de Noël. Il se compose de vin rouge, parfois de vodka, parfumé de clous de girofle, de cardamome, de cannelle, de gingembre, de citron et de vanille. On le sert bien chaud avec des raisins et des amandes, du lussekatter (brioche au safran) ou du pain d’épices.
Côté déco...
A Noël, plus encore que le reste de l’année, émanent des maisons et les jardins scandinaves une ambiance apaisante et réconfortante. On privilégie les matériaux naturels et les décorations sobres. Le sapin trône en bonne place au centre du salon. S’y ajoutent traditionnellement la couronne de bienvenue sur la porte, celle de bougies de l’Avent (adventskrans) sur la table, le chandelier à sept branches électriques (adventsstake) aux fenêtres, le poinsettia, le Julbock (le bouc de Noël en paille) et les petites lanternes blanc, rouge, argent ou noir placées à l’intérieur comme à l’extérieur. Les étoiles et les cœurs ornent la maison.
* Joyeux Noël !
Déjà Pâques ? Mais qu'allons-nous manger ?
Je ne sais pas vous, mais, moi, j'ai l'impression qu'hier, c'était Noël. Et voilà que nous sommes déjà à Pâques. Pâques qui sonnent l'heure de l'agneau, du chocolat, mais aussi des produits de ce début de printemps : poisson et fruits de mer, comme la moussette, ce tourteau juvénile péché au large de nos côtes, ou encore les coquilles Saint-Jacques, les asperges, les radis et autres légumes nouveaux... J'adore !
L'agneau pascal
Mais pourquoi l'agneau vous dites-vous ? Simplement parce qu'il est le symbole de sacrifice et d’obéissance dans les religions juives et chrétiennes. Et cela tombe plutôt bien car c'est aussi à cette époque que l'agneau âgé de 4/6 mois commence à offrir une viande au meilleur d’elle-même. Enfin, l'agneau de lait ou bien celui nourri de compléments alimentaires car, pour ce qui est de l'agneau de pré-salé, c'est encore trop tôt. L'herbe n'est encore pas suffisante pour le nourrir correctement. Mieux vaut attendre l'été et jusqu'à Noël pour déguster cet agneau de plein air. Forcément, je vous conseille l'agneau élevé dans les prés-salés de la Baie du Mont-Saint-Michel et de l’Ouest Cotentin et vous invite à relire ce billet consacré à une éleveuse pas comme les autres.
Du lard ou du cochon
Si cette tradition d'agneau pascal remonte au Moyen-âge, dans nos campagnes, c’était plutôt le porc qui faisait son entrée pour Pâques. Couronné de lauriers et de fleurs, il était même béni lors de la messe de Pâques dans certains coins comme en Bresse. En Bourgogne, on le dégustait ce jour-là sous forme de jambon persillé, en Gascogne, de saucisson. Dans le Berry et en Touraine, on servait et on sert encore un pâté de Pâques, à base de porc et d’œufs durs, en croûte de pâte feuilletée ou brisée.
… Et des œufs !
Sans doute parce qu’il symbolise la vie et la renaissance, l’œuf devient une offrande pascal dès le XIIème siècle, puis l’apanage de la cour et de la noblesse jusqu’à la Révolution. On le grave, on le recouvre d’or… Jusqu’à l’invention du chocolat à croquer des frères Fry en 1847. Désormais, la bourgeoisie ne se contente plus de boire du chocolat, elle le croque, y compris à Pâques.
Il faut dire qu’après le Carême, les œufs se sont entassés dans les provisions des ménages et les offrir permet de les écouler. Raison pour laquelle aussi les gâteaux riches en œufs reviennent à Pâques. Brioche tressée en Lorraine, « campalini » (couronne surmonté d’œufs) en Corse, « pacaude » (galette briochée) en Vendée, « couve de Crest » (gâteau de pâte sablée en forme de nid parfumé aux écorces d’oranges) dans le Dauphiné ou encore « lamala » (génoise en forme d’agneau) en Alsace, aucune région n’échappe à son gâteau pascal. Et ça n’est pas pour nous déplaire !
Au menu
Verrines de moussette
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Saint-Jacques de Normandie Label Rouge en carpaccio
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Gigot d'agneau rôti au thym, gratin dauphinois et poêlée d'asperges vertes
ou
Skrei et saumon aux petits légumes
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Fromages et laitue
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Et vous qu'allez-vous préparez pour le déjeuner de Pâques ?
Joyeuses Pâques !
Rapide, facile et délicieux, qui dit mieux ?
Quand la marque Kritsen m'a proposé d'imaginer une entrée ou un plat avec de la truite fumée, j'ai accepté de relever ce défi avec grand plaisir. D'autant que j'ai reçu il y a quelques semaines un super moule dômes de Tupperware que j'avais hâte de tester en version salée (je vous proposerai d'ailleurs dans les jours qui viennent une recette sucrée avec ce même moule que nous avons adorée).
Connaissez-vous Kritsen ? Implanté en Bretagne, ce spécialiste du saumon fumé filiale du groupe norvégien Marine Harvest, vient de lancer sur le marché français de la truite fumée en deux versions : l'une élevée en mer, l'autre en eau douce en France. C'est celle-ci que j'ai utilisé et je dois avouer que, sincèrement, à l'oeil comme en bouche, c'est un très bon produit, avec une texture bien ferme, qui vaut largement les mauvais saumons fades et à la texture farineuse qu'on trouve parfois en GMS.
La marque m'a informée que, dans les deux cas, les truites fumées étaient tracées et contrôlées de la ferme marine à la réception, qu'elles étaient salées au sel sec pour préserver les qualités des poissons (texture, couleur, tenue de tranche), qu'elles étaient fumées par combustion lente de copeaux de bois de hêtre pendant plusieurs heures, que la matuiration était contrôlée par leurs affineurs pour favoriser un bon équilibre des saveurs. Je n'ai pas vérifié ces infos "en vrai" et vous rapporte donc ici simplement l'argumentaire de la marque.
La Truite de France, élevée en eau douce, est vendue en 2 plaques de 4 tranches au prix de 9,80€ environ. Je ne vois pas trop l'intérêt de cet emballage, si ce n'est qu'il encombre moins le frigo qu'un format 8 tranches classiques. Si j'achète 8 tranches, c'est que j'en ai besoin de 8. Si je n'en ai besoin que de 4, j'achète un paquet de 4. Toujours est-il que pour ceux qui souhaiterait en manger seulement 4 tranches, en deux fois dans un intervalle rapproché, ont tout intéret d'opter pour ce type de conditionnement.
Pour en revenir à la recette, comme je souhaitais préserver les saveurs et la texture agréable de la truite fumée, j'ai privilégié une cuisson de la farce seule puis un montage des dômes avec la truite fumée dans un second temps. Rien de compliqué pour une entrée qui fait son effet lorsque l'on a des invités.
Dômes de truite fumée à la mousse de poisson
Pour 6 personnes
- 6 tranches de truite fumée Kritsen
Pour la farce :
- 120 g de filet de poisson blanc (tacaud, cabillaud, sole...)
- 2 oeufs
- 60 g de crème fraîche
- 40 g de fromage frais à la ciboulette et à l'échalote La Mère
- curry en poudre
- Sel et poivre
Pour la sauce :
- 2 cuillerées à soupe de crème fraîche
- 2 cuillerées à soupe de fromage frais à la ciboulette et à l'échalote La Mère Loik
- 1 trait de jus de citron vert
Désarêter les filets et les mixer. Ajouter le reste des ingrédients de la farce et mélanger.
Verser dans les empreintes du moule à dômes. Faire cuire à 140° pendant 15/20 mn. Démouler et laisser refroidir.
Chemiser chaque empreinte du moule avec une tranche de truite fumée en laissant dépasser.
Déposer un dôme de mousse de poisson dans chaque, rabattre la truite pour fermer les dômes.
Placer au réfrigérateur au moins 2h.
Avant le repas, préparer la sauce en mélangeant les ingrédients au fouet pour leur donner une texture légèrement aérienne.
Démouler chaque dôme sur une assiette. Décorer de ciboulette, de mâche... Servir avec la sauce.
Par ici la bonne soupe !
Encore du poisson ??? Oui, je sais et je l'assume. J'adore les produits de la mer, c'est comme ça ! Lors de mon escapade dans les îles Lofoten en Norvège, j'avais craqué pour une soupe de skrei préparé par le chef norvégien Roy-Magne Berglund. En voici la recette. Je ne l'ai pas encore réalisée et vous la livre telle que le chef me l'a transmise. Cette soupe est parfaite en plat principal et fera une délicieuse entrée pour votre déjeuner de Pâques.
Soupe de poisson des Îles Lofoten selon Roy-Magne Berglund
Pour 5 à 6 personnes :
- 700 g de pavés de Skrei (ou cabillaud, lieu, saumon...)
- 2 belles poignées de pois gourmands
- 1 fenouil
- 1 petit concombre
- une botte de petits oignons ou de ciboules frais (avec les tiges)
- 2 ou 3 carottes nouvelles
- 1/2 bouteille de vin blanc sec (type Muscadet)
- 10 cl de vinaigre de vin blanc
- 125 cl de fond de poisson (cf préparation ci-dessous)
- 1 cuillerée à soupe de maïzena
- 50 cl de crème fleurette
- 100 g de crème fraîche (c'est-à-dire pasteurisée) ou, mieux, crue
- 5 cl de jus de citron
- 50 g de beurre demi-sel
- un bouquet d'herbes aromatiques : estragon, persil, ciboulette...
- 2 cuillerée à soupe d'oeufs de cabillaud ou de saumon saumurés
- sel, poivre
Porter le vin et le vinaigre à ébulltion, laisser réduire de moitié.
Mélanger la maïzena dans le fond de poisson froid. L'ajouter à la réduction en mélangeant bien.
Faire bouillir pendant 5 minutes.
Incorporer la crème fleurette et le jus de citron. Laisser chauffer. Assaisonner.
Mixer au blender ou au mixeur plongeant, tamiser si nécessaire. Réserver.
Eplucher les légumes. Couper les mange-tout en 2 ou 3, les autres en julienne. Les faire cuire séparement quelques minutes à la vapeur ou à l'eau de sorte à ce qu'ils restent croquants.
Découper les pavés en morceaux de 5 cm de côté environ.
Ajouter le poisson à la soupe. Laisser cuire 10/15 minutes. Le poisson doit rester opalin au coeur des morceaux.
Ajouter la crème épaisse, le beurre et les légumes. Laisser chauffer encorer quelques minutes.
Hors feu, ajouter les herbes lavées et ciselées et les oeufs de poisson. Servir bien chaud.
Fonds de poisson
- 1 oignon jaune
- 1 bulbe de fenouil
- 1 carotte
- 1 petit poireau
- 1/2 cuillerée à soupe de poivre noir entier
- 1/2 cuillerée à soupe de graines de fenouil
- 1/2 cuillerée à soupe de sel
1 feuille de laurier
1 cuillerée à café de thym séché
1/2 botte de persil
- 2,5 kg d'arêtes et de chutes de poisson blanc, rincés et lavés
- 2 cuillerées d'huile d'olive
Couper et saisir les légumes à l'huile d'olive.
Ajouter les épices, faire revenir 5 minutes à feu moyen.
Ajouter les arêtes et les chutes de poisson.
Verser de l'eau froide de sorte à couvrir le poisson sur 5 cm environ.
Porter à ébullition et écumer.
Laisser mijoter à feu doux environ 30 à 40 minutes.
Tamiser le tout pour garder uniquement le liquide.
Réduire le fond de moitié.
Congeler ou utiliser de suite.
Le Skrei, vous connaissez ?
Lorsqu'il y a 3 semaines, j'ai reçu une proposition de reportage en Norvège, autant vous dire que je n'ai pas mis longtemps à persuader la rédaction du magazine Papilles (d'autant que j'en suis la rédactrice en chef adjointe et qu'l ne restait donc que le rédacteur en chef à convaincre !) de mettre le sujet au sommaire du numéro d'avril (en vente dès le 9 mars aux caisses des supermarchés). Et c'est ainsi qu'il y a 10 jours je suis partie dans les Iles Lofoten à la rencontre d'un poisson pas comme les autres.
Après 24 heures de train, de métro, d'avions et de ferry, je suis enfin arrivée à ma destination finale, dans un petit village de pêcheur appelé Hennigsvær. L'impression de participer à l'émission "Rendez-vous en terre inconnue". Ce village est située sur une des nombreuses et minuscules îles de l'archipel des Lofoten. Des îles constituées principalement de montagnes qui donnent l'impresssion d'avoir les pieds dans l'eau. L'eau est d'une limpidité déconcertante d'ailleurs, limpide, glacée à certains endroits. Elle joue comme un miroir avec le reflet des montagnes et des maisons construites à flanc.
Le village de Hennigsvær, comme de nombreux autres, s'articule autour d'un port qui semble en être l'attraction principale, et de maisons en bois aux couleurs chatoyantes (rouges, jaunes...) construites au bord de l'eau, voire dessus, sur des pontons. Curieusement, le village semble déserté la journée. Je n'y ai vu quasiment personne. Ce n'est qu'à la tombée de la nuit, autrement dit vers 16 heures, que la lumière inonde ces maisons. Eh oui, les soirées sont très longues là-bas et le froid incite les habitants à rester cloitrer dans leurs maisons douillettes. Hormis les touristes qui sont sans doute les seules à sortir pour admirer une aurore boréale...
aurore boréale admirablement capturée par Jean-Blaise Hall
Pourtant dans ces villages, dans ces ports, la vie des pêcheurs bat son plein. Et plus encore à cette époque. Dans les eaux glacées et limpides de l’archipel des Lofoten, malgré le froid et le vent, les pêcheurs répondent néanmoins présents car l’appel du Skrei est plus fort que tout.
Le Skrei, un cabillaud migrateur d'exception
Chaque année, en janvier, des millions de cabillauds arctiques, guidés par leur instinct, quittent les eaux glacées de la mer de Barents pour migrer vers les côtes nord de la Norvège et, plus particulièrement, les îles Lofoten. C’est là, dans leurs fjords natals, que les cabillauds ayant atteint leur maturité et âgés de 5 à 8 ans, reviennent pour se reproduire. Les Norvégiens les appellent Skrei en référence au vieux norrois « skrida » qui signifie « j’avance ».
Pendant leur long périple de 2000 kilomètres à contre-courant au nord du cercle polaire, ces cabillauds migrateurs se nourrissent abondamment, de capelans et de krills (petites crevettes des eaux froides), et déploient un corps musclé et affuté, digne d’un d’athlète. C’est ce qui leur confère une chair blanc nacré, ferme, à la saveur incomparable et ce qui fait la différence avec les cabillauds sédentaires côtiers.
Une pêche traditionnelle préservée
Le Skrei est pêché depuis le Xème siècle. C’est dire si cette pratique est ancrée dans la région, façonnant les hommes, le territoire et l’économie locale. Tout le monde vit pour cette pêche, à commencer par les enfants qui guettent son arrivée ou encore les jeunes adolescents qui récupèrent, d’un geste habile, les langues des têtes des Skreis que la pêcherie leur met traditionnellement de côté, pour les vendre et se faire de l’argent de poche.
Jusqu’à ce que le poisson reprenne le chemin du nord vers la fin avril, les pêcheurs norvégiens embarquent chaque jour, dans de petits bateaux de 9 à 11 mètres, les « sjarks ». Comme leurs ancêtres les Vikings, les Norvégiens pêchent à la méthode traditionnelle, essentiellement à la ligne ou à la palangre. Une technique désormais fixée par les autorités norvégiennes tout comme la quantité de Skrei pêchée et le temps de pêche journalier afin de préserver l’espèce et l’environnement. C’est à ce prix que la Norvège peut se prévaloir d’une certification « pêche durable » par le MSC depuis 2010.
Le Skrei traité en frais
De retour au port, la pêche du jour est débarquée dans de petits ateliers de transformation comme celui de Kleppstad que j'ai visité et qui appartient au groupe Norway Seafoods. Cette société de pêche privée est spécialisée dans la découpe, le conditionnement et l'expédition du cabillaud en Europe, et plus particulièrement en Espagne et en France. Elle est propriétaire de bâteaux de pêche pour le cabillaud et signent des contrats avec les pêhceurs côtiers pour le Skrei. C'est elle qui exporte cabilauds et skreis à Rungis et dans nos supermarchés Leclerc, Carrefour et Intermarché.
Une fois déchargé du bâteau, le Skrei est sitôt rincé à l'eau très froide puis coupé, saigné, entaillé en deux à la main sur 2 ou 3 mm seulement pour ne pas coupé la poche d'oeufs, et éviscéré.
Les oeufs et le foie sont conservés et vendus à part. Les oeufs sont alors conservés dans leur poche et fumés ou conservés en boite et commercialisés sous le nom de 'caviar".
S'il a les qualités requises pour le label, le Skrei est alors conditionné puis expédié dans les 12 heures partout dans le monde. En début de saison, seulement 30% de Skrei obtiennent le label mais la quantité augmente chaque jour un peu plus.
Le label “Skrei de Norvège”, gage de qualité, de fraicheur et d’authenticité
Né en 2006, le label “Skrei de Norvège” est attribué par un organisme certificateur indépendant aux spécimens :
- ayant atteint l’âge adulte, minimum 5 ans ;
- de première qualité, sans défaut de pêche, avec une chair blanche et ferme, entaillés correctement à la main, saignés rapidement ;
- conditionnés moins de 12 heures après avoir été pêchés ;
- maintenus entre 0° et 4° de la pêche jusqu’à la livraison ;
- emballés posés ventre vers le bas dans les caisses, avec de la glace délicatement disposée autour du cou du poisson pour préserver les fibres et la texture du Skrei ;
- bénéficiant d’une traçabilité complète, indiquant notamment la zone de pêche et l’heure de réception du Skrei au site de transformation et d’emballage.
Ce ne sont qu’à ces conditions que les Skrei sortent des ateliers norvégiens avec l’étiquette du label.
Et sans label...
Les Skreis qui n'entrent pas dans la label sont alors vendus frais sous le nom « cabillaud de Norvège » ou bien séchés. Car les Iles Lofoten ont aussi une longue tradition dans ce domaine. On dit que c’est ici que l’on prépare les meilleures morues du monde.
D'ailleurs, les paysages en témoignent, ponctués d'immenses treillages en bois où sont mis à sécher les cabillauds. Une fois étêtés et vidés rapidement de leur sang, les poissons sont assemblés deux par deux par la queue et suspendus à ces treillages pour y sécher 3 à 4 mois au grand air où ils profitent ainsi du vent et du soleil. Ils finissent leur affinage plusieurs semaines dans un grenier aéré.
Le « stockfisch » perd 5 fois son poids mais se conserve 3 ou 4 ans. Il est consommé partout en Norvège, souvent mijoté pour le réhydrater, voire tel quel en snacking. C'est assez surprenant car on en trouve dans tous les magasins, vendus en sachets sous vide, en petites lamelles que les Norvégiens laissent fondre sur la langue. Testé mais non approuvé pour ma part !
L’Italie en est aussi le plus gros importateur. Les Portugais apprécient plutôt le bacalhau ou « saltfisch », c’est-à-dire le cabillaud salé et séché. Les têtes séchées sont réservées au Nigéria.
Le roi des poissons
Très apprécié des Norvégiens, le Skrei est également très recherché par les plus grands chefs du monde entier. Le plat norvégien traditionnel est le Skreimølje. Il s'agit de pavés et d'oeufs de Skrei cuits à l’eau et servis avec une sauce à la crème ou au beurre blanc et des pommes de terre en robe des champs. Ils peuvent être accompagnés de foie frit dans de l'huile de foie de morue.
Ce n'est pas ainsi que je l'ai préféré, surtout les oeufs, bien meilleurs fumés sur une tartine de pain croustillant, avec des échalotes et de la crème. Hummm !
Le chef norvégien Roy-Magne Berglund nous a cuisiné le Skrei à toutes les sauces : dans une "soupe" de crème fraiche, avec du lieu noir, des oeufs de saumon et des légumes croquants - une merveille -,
ou encore dans une bisque,
simplement rôti relevé d'un jus de viande et accompagné de purée de topinambours. Cuit à 38° à coeur, la chair s’effeuille délicatement, c'est fabuleux.
La langue, qui rappelle un peu la tripaille par son côté gélatineux, était frite en beignets. A grignoter comme des tapas. Mais mon coup de coeur, c'est la joue, si délicate, que le chef avait préparé comme un fish & chips avec une mayonnaise maison et une purée de pois. Délicieux !
Vous vous doutez bien qu'après de telles agapes, quand la saison est terminée, que les réserves sont épuisées, il est difficile d'attendre neuf mois pour apprécier de nouveau ce cabillaud extraordinaire qu’est le Skrei.
PS : désolée pour la qualité de certaines photos prises derrière les vitres d'un bus ou dans une ambiance trop sombre.
Un poisson vite préparé
Voilà une recette que je tiens de ma mère qui préparait ainsi les filets de poisson blanc le soir en semaine quand elle n'avait que peu de temps pour cuisiner.
Filets de cabillaud à la crème
Pour 4 personnes :
- 600g de filet de cabillaud (ou de lieu jaune, lieu noir...)
- 2 tomates
- 2 belles louches de crème
- 1 échalote
- du beurre
- sel, poivre
Faire revenir une échalotte émincée dans du beurre.
Y ajouter les filets de poisson et les quartiers de tomates. Faire dorer. Saler, poivrer.
Laisser cuire 10 mn à feu doux. Verser la crème. Laisser chauffer quelques minutes. Servir avec un riz nature.
L'aïoli, on en fait tout un plat
L'aïoli est un plat complet très apprécié les soirs de grosse chaleur estivale. L'aîoli est le nom de la sauce qui a donné son nom au plat. C'est normalement une mayonnaise sans oeuf avec uniquement de l'ail pilé et de l'huile d'olive. Comme il est assez long à réaliser, j'ai adopté depuis quelques années une version vite faite, bien faite qui nous ravit. Une occasion de manger les restes de l'égumes et, éventuellement, de moules. Que les puristes me pardonnent ;-)
Aïoli express
Par personne :
- 150 / 200 g de filets ou de dos de cabillaud
- 1 oeuf
- 1 carotte
- 1 pomme de terre
- 1 poignée de haricots verts, 1/2 courgette, 1/4 de fenouil... selon le marché de la semaine et les restes dans le frigo
- quelques moules déjà cuites
pour la mayonnaise à l'ail :
- 1 jaune d'oeuf
- 2 gousses d'ail
- 10 cl d'huile d'olive
- sel, poivre blanc
Faire cuire l'oeuf dur dans une casserole d'eau bouillante, 9 mn. L'écaler et laisser refroidir.
Laver, éplucher et couper en rondelles ou en bâtonnets les différents légumes.
Equeuter les haricots verts.
Cuire l'ensemble des légumes à la vapeur, séparemment. Réserver au chaud.
Dans un court-bouillon, faire pocher les filets de cabillaud 5 mn. Egoutter et réserver au chaud.
Pendant ce temps, préparer une mayonnaise classique. Ajouter les gousses d'ail pressées. Mélanger.
Lorsque tous les ingrédients sont cuits, servir avec la sauce.
Servir.