A refaire les yeux fermés !
Voilà une tourte que j'ai réalisée il y a maintenant un an, un soir sans grande inspiration. Je suis tombée sur cette recette par hasard sur le site d'Anne, Papilles et Pupilles. J'avais tout ce qu'il me fallait sous la main, c'était parfait ! Et je dois dire que cette tourte hyper simple à réaliser a connu un vif succès. Un vrai épate belle-mère ! Merci Anne, une fois encore, une recette simple et efficace qui m'a sauvé le repas !
Tourte au poulet et champignons de Paris bruns
Pour 5/6 personnes :
- 2 fonds de pâte feuilletée
- 450 g de blancs de poulet
- 500 g de champignons de Paris bruns (ou, encore meilleur, 1 bocal de champignons mix spécial volaille Borde)
- 15 cl de bouillon de volaille
- 15 cl de lait 1/2 écrémé
- 50 g de beurre
- 25 g de farine
- 1 gros oignon
- 2 cs de moutarde
- 1 œuf
- du thym
- sel, poivre
Éplucher et ciseler l’oignon. Emincer les champignons. Couper le poulet en gros dés.
Dans une poêle, faire colorer le poulet dans 25g de beurre bien chaud 7-8 mn. Débarrasser.
Dans la poêle non lavée, faire revenir les champignons salés et parsemés de thym, pendant 10 mn. Débarrasser.
Faire fondre le reste de beurre. Faire revenir, doucement, sans coloration, les dés d’oignon, une dizaine de minutes à feu moyen.
Ajouter la farine, mélanger et laisser cuire 1/2 mn.
Verser le bouillon petit à petit en mélangeant bien. Une fois le roux épaissi, ajouter le lait toujours en mélangeant pour éviter les grumeaux. Poursuivre la cuisson jusqu’à obtention d’une béchamel un peu épaisse.
Incorporer la moutarde, le poulet et les champignons.
Préchauffer le four à 210° en chaleur statique.
Beurrer et fariner un moule à tarte en tôle.
Abaisser un fond de pâte feuilletée.
Répartir la préparation. Déposer la 2e abaisse de pâte. Souder les 2 abaisses. Dorer le dessus avec l'œuf battu.
A l’aide d’un couteau, faire un trou d'un cm au centre de la tourte pour que la vapeur s’échappe.
Enfourner sur la grille du bas pendant 20 mn puis baisser à 180°C et poursuivre la cuisson 20 mn. La tourte est cuite si le dessous est bien rigide.
Démouler la tourte et servir avec une laitue.
Des petits biscuits pour l'Avent
A l'instar des bredele alsaciens, les vanillekipferl sont des petits biscuits autrichiens en forme de croissants, traditionnellement confectionnés à Noël. Il s'agit de sablés, légers et friables, au bon goût de vanille. Un délice ! Et en plus, la recette de Christophe Felder est hyper simple et rapide à réaliser.
Vanillekipferl ou petits croissants sablés à la vanille
Pour une quarantaine de biscuits :
- 35 g de sucre en poudre
- 1 gousse de vanille (ou 1/2 cc de vanille en poudre qui n'est autre que de la gousse entière broyée))
- 120 g de beurre pommade
- 140 g de farine
- 60 g d’amandes en poudre
Pour la finition :
- 60 g de sucre glace
- 1/4 cc de vanille en poudre
Préchauffer le four à 180°.
Mixer le sucre et la gousse coupée en tronçons.
Tamiser.
Dans le bol du robot muni de la feuille (ou un saladier), déposer le sucre vanillé et le beurre pommade. Mélanger.
Ajouter ensuite la farine et la poudre d’amandes. Mélanger de nouveau jusqu'à obtenir une pâte homogène.
La façonner en boule. Diviser en 4 morceaux.
Fariner le plan de travail. Rouler, à la main, chaque morceau de pâte en boudin régulier.
Couper en tronçons de 2 cm. Les former en croissants et les déposer sur une tôle pâtiossière recouverte d'une feuille de papier sulfurisé ou un Silpat.
Cuire 15 mn environ.
Pendant ce temps, mélanger le sucre glace et la vanille en poudre restants.
Laisser refroidir et rouler les vanillekipferl bien froids dans le sucre glace vanillé.
Retrouvez d'autres recettes de biscuits par ici : http://www.magcuisine.fr/archives/2007/08/18/6164273.html
On fond pour les fondants
Voilà des petits gâteaux parfaits pour le goûter ou un café gourmand, accompagnés d'une boule de glace à la vanille et d'une salade d'oranges par exemple.
Fondants chocomarrons
Pour 12 pièces :
- 100 g de chocolat noir à pâtisser
- 50 g de beurre demi-sel
- 2 œufs
- 200 g de crème de marron
Préchauffer le four en chaleur tournante à 180°.
Casser le chocolat en morceaux dans une jatte. Ajouter le beurre en morceaux.
Les faire fondre 2 x 30s au four à micro-ondes.
Bien mélanger.
Casser les œufs dans un bol et les fouetter.
Les incorporer au chocolat.
Ajouter la crème de marron.
Répartir dans des moules à muffins.
Faire cuire pendant 15 mn.
Sortir et laisser tiédir. Démouler.
Et si on s'occupait du petit-déjeuner de demain ?
En ce dernier week-end de l'Avent, je vous propose de réaliser des muffins anglais, ces petits pains très moelleux délicieux tartinés de beurre ou de marmelade... d'orange, of course ! La recette, extraite de la chaine Youtube JustinCooking, est très simple. Au point que je me demande encore pourquoi avoir attendu si longtemps pour se lancer ! D'ailleurs, pour être tout à fait honnête, c'est ma fille Alice qui les a réalisés la première fois et a réitéré avant-hier pour notre plus grand plaisir hier matin !
Muffins anglais
Pour 10 muffins environ :
- 450 g de farine (T45)
- 250 ml de lait
- 50 ml d’eau tiède
- 30 g de beurre pommade
- 5 g de sel
- 1 sachet de levure de boulanger déshydratée
- qs de semoule de blé dur fine
- huile
Commencer par réhydrater la levure dans de l'eau tiède (attention, pas trops chaude, sinon elle meurt). Laisser reposer 10 mn.
Mélanger la farine et le sel dans le bol du robot (ou une jatte).
Incorporer le lait tiède et la levure.
Pétrir au robot muni d'un crochet, une dizaine de minutes, ou à la main, jusqu'à ce que la pate soit homogèene et se détache des parois du bol.
Ajouter le beurre pommade et pétrir de nouveau jusqu'à ce que la pâte soit souple et non collante.
Laisser lever la boule de pâte dans un saladier recouvert d'un torchon pour éviter tout courant d'air, pendant 1h30 à 2h dans un endroit tiède (le radiateur ou le poêle sont parfaits, mais le plan de travail fait l'affaire s'il fait bon dans la cuisine).
Dégazer la pâte avec le poing. La déposer sur le plan de travail fariné. L'aplatir et la diviser en 10 pâtons de 80 g environ.
Former les pâtons en boule : les aplatir avec le poing puis replier les bords au centre, les retourner et les bouler (façonner en boule avec le plat des mains). Chaque boule doit être ferme, lisse et sans creux en-dessous.
Parsemer d'un peu de semoule en la faisant adhérer.
Déposer les boules sur une tôle pâtissière, semoule en-dessous.
Les badigeonner d'un peu d'huile à l'aide d'un pinceau. Parsemer de semoule.
Aplatir légèrement les muffins.
Couvrir et laisser doubler 40 à 50 mn.
Faire chauffer une poêle en tôle ou à revêtement anti-adhésif. Y déposer des muffins et faire cuire à couvert, à feu moyen, 6 à 8 mn de chaque côté.
Procéder de la même façon pour tous les muffins.
NB : La cuisson à couvert permet de faire gonfler les muffins grâce à la vapeur dégagée.
Délice de l'été
De retour de Lorraine, je n'ai pas pu m'empêcher de succomber à la traditionnelle tarte aux mirabelles. Et je me suis rendu compte que je n'avais jamais publié la recette de cette pâte légèrement briochée que je tiens de la tante de mon mari et qui s'accorde à merveille avec les fruits à noyaux. La voici donc. Merci Nicole !
Tarte aux mirabelles
Pour une tarte de 28 cm de diamètre /10 personnes
- 250 g de farine
- 1/2 sachet de levure chimique
- 60 g de sucre
- 50 g de beurre pommade
- 6 cs (soit 60/70 g) de lait
- 1 œuf
- 1 kg (environ 100) de mirabelles
Mélanger tous les ingrédients (sauf les mirabelles) et travailler de sorte à obtenir une pâte homogène.
La laisser lever une demi-heure au moins (la pâte peut attendre une journée au frais).
Préchauffer le four à 220° (position classique).
Abaisser la pâte au rouleau en ayant pris soin de fleurer de farine le plan de travail.
Garnir un moule à tarte de la pâte.
Couper et dénoyauter les mirabelles, sans les séparer en deux.
Les déposer à champs sur toute la surface de la pâte.
Enfourner la tarte sur la grille du bas du four pour 25/30 minutes.
Laisser tiédir avant de déguster.
*****
PS : cette recette m'a été donnée avec de la levure chimique mais je pense qu'il faudrait utiliser de la levure de boulanger comme le veut la pâte levée. J'essaierai un jour....
Retrouvez également la tarte fine aux mirabelles et à la crème d'amande ainsi que toutes les recettes à base de mirabelles en cliquant sur le tag #mirabelle ci-dessous.
C'est la pleine saison des abricots !
Ce week-end, j'ai testé une recette publiée par Jean-François Gaudry sur Instagram. Forcément, je ne me refais pas, je n'ai pas pu m'empêcher de revoir les proportions ! La quantité de beurre et de sucre me semblait en effet trop importante. J'ai donc réduit tout ça et le résultat est très bien ainsi. Le gâteau est léger et bien fruité et met en valeur l'abricot, même pas trop mûr. Et même sans levure, que j'avais oubliée d'incorporer dans la pâte ! La recette préconisait également de chemiser un plat de papier sulfurisé mais ça n'est absolument pas nécessaire. Pourquoi se compliquer la vie ? Voici donc la recette telle que je l'ai réalisée.
Moelleux aux abricots
Pour 8/10 personnes
- 130 g de farine
- 100 g de poudre d'amande
- 180 g de sucre + 1 cs pour le moule
- 180 g de beurre pommade + 1 noix pour le moule
- 4 œufs
- 600 g d'abricots frais dénoyautés
Préchauffer le four à 180° en chaleur tournante.
Mélanger rapidement tous les ingrédients, selon l'ordre ci-dessus.
Ajouter les oreillons d'abricots. S'ils sont gros, les couper en morceaux.
Beurrer et sucrer un moule à gratin.
Verser la pâte.
Enfourner pour 35 mn.
Laisser refroidir dans le plat et servir éventuellement accompagné d'une boule de glace à la vanille.
Bon 14 juillet à tous !
Petites douceurs en ces temps difficiles
Voilà 18 jours que nous sommes confinés à cause du Coronavirus. Quasiment 3 semaines que nous devons nous occuper, notamment en cuisinant car c'est finalement un passe-temps bien agréable. Espérons que ce confinement ne dure pas trop longtemps car on risque de ne ressembler à rien !
Fondants poire-chocolat
Pour 6 fondants :
- 1 ou 2 poires Conférence (selon la taille)
- 100 g de chocolat noir pâtissier
- 75 g de beurre demi-sel
- 2 œufs
- 2 cs de sucre
- 1/2 cs de farine
Préchauffer le four en chaleur tournante à 200°C.
Casser le chocolat en morceaux.
Le faire fondre avec le beurre 1 mn au four à micro-ondes.
Ajouter le sucre et la farine, bien mélanger.
Battre les oeufs dans un bol.
Les incorporer à l'appareil.
Verser dans les moules en silicone.
Peler et détailler les poires en petits dés. En ajouter une cuillerée dans chaque moule.
Enfourner 15 mn. Démouler et laisser tiédir ou refroidir sur une volette avant de déguster.
Le meilleur, c’est le beurre !
Avec le printemps qui pointe le bout de son nez, le beurre entre dans sa pleine saison. Celle où les arômes herbacés et floraux sont décuplés. Et dire qu'à coup de margarine et d’huile d’olive, on a voulu, en quelques années, nous faire croire que le beurre n’avait rien à faire dans notre alimentation. Pourtant, il n’en est rien car cette matière grasse ne manque ni d’atouts, ni d’attraits en cuisine. La preuve par 12.
Apparu au XVème siècle dans la cuisine française, ce n’est qu’à la Renaissance que le beurre s’affirme dans les pâtisseries et les sauces, remplaçant le pain dans le roux. Comme le souligne l’historien et chercheur Patrick Rambourg*, « le beurre et le lard sont les matières grasses les plus employées de la cuisine des Lumières, loin devant l’huile d’olive rare dans la cuisine du Grand Siècle, à l’exception du monde méditerranéen ».
Un triomphe de quelques siècles avant sa décadence tout aussi triomphante à partir des années 1970-80 lorsque le beurre est décrété ennemi public n°1, face à l’huile d’olive, qui inspire une cuisine saine et légère. Or, pour la première fois en 2012, une équipe de scientifiques chapeauté par le Dr Frédéric Tessier** a démontré que le beurre chauffé n’est pas mauvais pour la santé. De quoi rassurer les inquiets, clouer le bec aux sceptiques et redonner toutes ses lettres de noblesse à cet incontournable de la gastronomie française !
1. C’est un produit noble, issu d’un savoir-faire ancestral
Consommé depuis au moins 4500 ans, le beurre est fabriqué selon le même procédé depuis tout ce temps. 100% naturel, il est fait uniquement de lait : il en faut 22 litres pour obtenir 1 kg de beurre.
La crème, issue du lait, passe en baratte traditionnelle ou enbutyrateur (la technique industrielle) pour y subir un choc mécanique et thermique et séparer ainsi le gras (sous forme de petits grains jaunes) du babeurre, ce petit-lait aigre appelé ribot par les Bretons ou guinse par les Ch’tis.
Lavés à l’eau pure, les petits grains sont ensuite malaxés, à la main ou en machine, jusqu’à l’obtention d’une texture soyeuse et homogène, éventuellement salé au sel fin ou aux cristaux de sel, puis façonnés en plaquettes.
D'ailleurs, saviez-vous qu'un beurre demi-sel contient entre 0,5 et 3% de sel, un beurre salé plus de 3% ?
2. Il offre une belle palette de goûts
Simple dans sa fabrication, le beurre en est pour autant complexe. Selon la saison et l’alimentation des vaches, sa couleur, son odeur et ses saveurs changent. Ivoire en hiver, le beurre devient jaune d’or au printemps et en été car l’herbe consommée par les vaches est plus riche en carotène et chlorophylle que le fourrage. On dit même qu’il compte 216 arômes différents. Pas étonnant que les trois AOP françaises captivent autant les cuisiniers et les pâtissiers : les beurres d’Isigny, de Charentes-Poitou et de Bresse offrent des saveurs herbacées et florales rehaussées de notes de noisette liées à une lente maturation biologique des crèmes.
En-deça du goût, le beurre varie aussi à l'oeil selon la saison. Un aspect qui ne vaut malheureusement pas pour tous les beurres, selon qu’ils sont fabriqués à la main ou non, à partir de crèmes crues, pasteurisées, congelées…
3. Cru ou pasteurisé, c'est selon
Fabriqué à partir de crème crue, le beurre cru est un produit fragile, qui ne se conserve pas longtemps, mais c’est sans aucun doute, le plus riche en goût.
Beurre extra-fin et beurre fin sont tous les deux réalisés à partir de crème pasteurisée, ce qui permet d’éliminer les micro-organismes indésirables et de les conserver plus longtemps. La législation impose que le beurre extra-fin soit fabriqué dans les 72h après la collecte du lait, avec une crème non congelée et barattée dans les 48h maximum.
En revanche, le beurre fin peut contenir 30% de crème congelée. Du coup, il ne subit pas forcément les variations de saison et peut contenir du lait de terroirs différents selon les zones de collecte de lait. Avec lui, pas de surprise : c’est un produit constant et uniforme.
4. Il est moins calorique que l’huile
Aujourd’hui encore, 43% des consommateurs français pensent que le beurre est plus gras que l’huile. Beaucoup préfèrent cuisiner à l’huile ou à la margarine qu’au beurre. Pourtant, le beurre n’est composé que de 82% de matières grasses, comme la margarine, contre 100% pour l’huile.
1 noix de beurre = 10g = 75Kcal
1 cuillérée à soupe d’huile = 10g = 90Kcal
Pour rappel,
-
le beurre tendre est un beurre classique comportant 82% de MG, retraité pour qu’il soit facile à tartiner
-
le beurre allégé, fabriqué à partir de crème allégée et pasteurisée, contient 60 à 65% de MG et supporte très mal la cuisson
-
les spécialités laitières contiennent de 39 à 41% de MG et n’ont donc pas droit à l’appellation beurre
De quoi revoir ses aprioris !
5. C’est un atout pour la santé
Les diététiciens sont aujourd’hui unanimes : en quantité raisonnable, le beurre est indispensable dans une alimentation saine et équilibrée. Pourquoi ? Parce qu’il contient plus de 400 acides gras différents : 65% d’acides gras saturés (ce qui, en excès, se traduit par du cholestérol), 30% mono-insaturés et 5% polyinsaturés, les fameux oméga 3. Des matières grasses essentielles au fonctionnement de nos cellules, qui apportent à notre corps une part de l’énergie dont il a besoin, et qui permettent au beurre d’être très digeste et rapidement absorbé par l’organisme.
En plus, le beurre contient de la vitamine D – qui est indispensable à la fixation du calcium sur les os et joue un rôle sur l’immunité –, E – l'alliée du coeur car anti-inflammatoire – et A – nécessaire pour la croissance et la vision, barrière contre les infections et certaines agressions et facteur d’une belle peau. D’ailleurs, le beurre est la seule matière grasse à contenir naturellement de la vitamine A et 20 g de beurre par jour couvrent près de 30 % de nos besoins journaliers.
6. C’est un texturant hors pair
« Clarifié, composé, manié, mousseux, noisette, noir, pommade, aromatisé, le beurre est l’allié des pâtissiers et l’atout des cuisiniers », relève Frédérick e. Grasser Hermé***. On a peut-être tendance à l’oublier, mais le beurre est un ingrédient indispensable pour lier les roux, émulsionner les sauces, rôtir les viandes, rissoler les pommes de terre, dorer les tartes …
Nourries à l’herbe fraiche, les vaches donnent un lait plus gras, au fourrage, un lait plus maigre. Selon le terroir, la saison et l’alimentation, le beurre n’a donc pas les mêmes qualités. En pâtisserie, son choix est alors primordial :
- Un beurre sec (beurre d’hiver, de Poitou-Charentes, de Picardie) possède une texture ferme et extensible, un point de fusion haut (entre 34 et 38°) et constant capable de résister à l’échauffement des tourages et à la température de travail, un développement régulier à la cuisson. Ce beurre, équivalent du beurre « de tourage » des professionnels, est parfait pour le feuilletage.
- Au contraire, un beurre gras (beurres de printemps, de Normandie, de Bretagne) ramollit plus vite et ne supporte pas aussi bien la chaleur parce qu’il a un point de fusion plus bas (25/30°). Mais ce beurre, équivalent du beurre « d’incorporation », est idéal pour des brioches bien levées et des crèmes au beurre aérées.
Dans tous les cas, la pâtisserie nécessite un produit traditionnel à 82% de MG. Pas moins. Exit les beurres allégés et les spécialités laitières !
7. A chaque pâtisserie, une texture
On ne le sait pas forcément mais la texture même du beurre a une conséquence dans son usage.
- Un beurre bien froid permet d’obtenir du craquant, du croustillant. Idéal pour réaliser une pâte à tarte. Pour cette raison, une pâte ne doit pas être trop travaillée, que ce soit à la main et plus encore au robot, afin de ne pas chauffer le beurre.
- Le beurre fondu procure une texture dense et une mâche en bouche. Parfait pour les madeleines. Le bémol, c’est qu’elles peuvent alors manquer de moelleux. Un souci que le célèbre pâtissier Philippe Conticini corrige avec un complément d’huile. Le beurre de cacao apporte d’ailleurs aussi ce moelleux.
- Le beurre pommade, au contraire, provoque une émulsion, d’où une texture plus aérée mais moins dense qu’avec du beurre fondu. Il est donc remarquable pour une génoise.
- Quant au beurre noisette, fondu et chauffé lentement pour faire brunir les protéines et le lactose qui lui confèrent des arômes puissants de noisettes torréfiées, c’est l’ingrédient phare des financiers.
8. C'est un capteur d’arômes exceptionnel
Le beurre est un aliment sans pareil pour capter les arômes des ingrédients qui l’accompagnent et mieux les révéler. La preuve : une gousse de vanille dans de l’huile d’olive, et ce sont les arômes d’olive qui prédominent ; dans le beurre, ce sont ceux de la vanille qui l’emportent.
Demi-sel, le beurre exhausse davantage encore le goût du cacao. Incontournable dans un moelleux au chocolat.
9. L'eau protège le beurre cuit
Avant tout, il faut savoir que le beurre incorporé dans une préparation cuite au four à plus de 130° (ce qui est le cas d’un gâteau par exemple) ne s’altère pas, car il est protégé par l’amidon de la farine contenu dans la préparation et la vapeur d’eau dégagée.
En revanche, le beurre qui chauffe seul est plus vulnérable. On en a d'ailleurs tous fait le constat en cuisine : une fois le beurre fondu (à 40°), il grésille et s’arrête (à 100° quand l’eau s’est évaporée), devient noisette (120°), puis noirci (130°)… et brûle irrémédiablement.
Certains livres affirment qu’il suffit d’ajouter de l’huile dans le beurre pour l’empêcher de brûler. Quelle hérésie !
En réalité, pour augmenter le temps de cuisson du beurre, il suffit de l’allonger avec de l’eau lorsqu’il n’en contient plus. Ajouter à ce moment la viande, le poisson ou les légumes (qui contiennent eux-mêmes de l'eau) permet ainsi d’abaisser la température mais n’est parfois pas suffisant. Le mieux est donc d’y incorporer un peu de beurre, de cidre, une infusion de légume… et ce, autant de fois que nécessaire tout au long de la cuisson.
10. Clarifié, le beurre peut cuire sans brûler
L'autre solution, c'est d'utiliser du beurre clarifié. En effet, en supprimant le lactose et les protéines du beurre, celui-ci supporte des cuissons jusqu’à 180° sans brûler ! Pour cela, il suffit de faire fondre le beurre dans une casserole à feu très doux et sans remuer. Otez la mousse qui se forme en surface puis versez le corps gras avec délicatesse dans un autre récipient en laissant au fond le petit lait. Le beurre ainsi clarifié se conserve 3 à 4 semaines au frais.
11. Brûlé, il n’est pas aussi néfaste qu'on le prétend
Comme tous les aliments brûlés, le beurre devient acide, âcre et immangeable ! Pourtant, d’après les expériences du Dr Tessier, même chauffé à 180°, le beurre contient une quantité de molécules néfastes pour la santé bien inférieures à celles que l’on trouve dans les poudres de cacao, les céréales du petit-déjeuner, le café instantané, le pain ou la viande.
Donc, quand bien même il arriverait que l’on consomme du beurre brûlé (mais quelle idée farfelue vu que ça n'était pas très agréable au goût !), inutile de s’affoler : il n’est ni toxique, ni cancérigène… CQFD.
12. Le beurre noir, un abus de langage
L’aile de raie au beurre noir n’a jamais été un plat contenant du beurre brûlé, à moins d’être un piètre cuisiner ! D’ailleurs, contrairement à ce qu’on entend parfois, ce plat n’a jamais été interdit en restauration : il n’existe aucun décret, aucune loi à ce sujet.
En réalité, il s’agit d’un beurre noisette décuit à l’acidité des câpres. Or, lorsque l’eau contenue dans le beurre s’évapore, les caséines et le lactose (protéines et sucres du lait) chauffent et brunissent : c’est la fameuse réaction de Maillard. Additionné de vinaigre, le beurre prend une couleur brun-noir, tout simplement ! Alors pourquoi se priver de ce mets délicat ?
* Patrick Ramboug, historien et chercheur spécialiste de la cuisine et de la gastronomie, auteur entre autres de Manger gras. Lard, saindoux, beurre et huile dans les traités de cuisine du Moyen-âge au XXème siècle, article paru en 2009
** étude réalisée en 2012 par l’Institut Polytechnique LaSalle-Beauvais pour le CNIEL (Centre National Interprofessionnel de l’Economie Laitière)
*** Frédérick e. Grasser Hermé, Le beurre, dix façons de le préparer, Les éditions de l’Epure, 2009
Variation autour du gâteau au yaourt
Réalisée sans trop savoir ce que j'allais y mettre, cette variante de gâteau au yaourt s'est révélée très gourmande. Mes ados n'ont même pas eu la patience d'attendre que le gâteau refroidisse et en n'ont fait qu'une bouchée !
Gâteau au yaourt, aux noix et pépites de chocolat
- 1 yaourt nature
- 3 œufs
- 100 g de sucre (soit 1 pot à yaourt car il y a les pépites de chocolat qui apporte aussi du sucre)
- 150 g de farine (soit 2,5 pots à yaourt)
- 50 g de poudre de noix (soit 1/2 pot à yaourt)
- 50 g de beurre pommade (soit 1/2 pot à yaourt)
- 2 cs de pépites de chocolat
- 5 g de levure chimique (soit 1/2 sachet)
Allumer le four en chaleur tournante à 180°.
Travailler le beurre pommade et le sucre à la maryse ou au batteur plat du robot pâtissier, de sorte à obtenir une crème.
Dans un bol, mélanger la farine, la poudre de noix et la levure.
Ajouter le yaourt et 1 œuf. Mélanger.
Incorporerle mélange de poudre et les 2 oeufs en alternance, tout en mélangeant. Ajouter les pépites de chocolat.
Verser l'appareil dans un moule.
Enfourner pour 30 mn.
Démouler et laisser refroidir.
Bouchées à la reine ou l'art d'accommoder les restes
Si j'apprécie beaucoup les bouchées à la reine traditionnelle au ris de veau, j'ai également un faible pour celles à la poule. Du point de vue du goût d'une part, mais aussi de leur praticité et rapidité d'éxecution. Il suffit d'un petit reste de poule au blanc, de feuilletés tout prêts (à achter chez votre boulanger ou en supemarché - même si la composition n'est pas toujours terrible) et le tour est joué. En moins de 20 mn, votre dîner est prêt ! Et pourquoi ne pas recycler la dinde de Noël pour ce soir ?
Bouchées à la reine (restes de poule)
Pour 4 personnes
- 4 feuilletés
- des restes de poule au blanc : une escalope, une cuisse, une patte suffisent largement, 2 carottes, 25 cl de sauce env.
- une poignée d'emmental râpé
- 300g de champignons
- 30g de beurre
- persil
- sel, poivre
Laver et couper les champignons. Faire fondre le beurre dans une sauteuse. Lorsqu'il est bien chauffer, y faire revenir les champignons. Assaisonner et ajouter le persil. Laisser cuire 10 mn.
Pendant ce temps, allumer le four à 180° et y glisser les feuilletés pendant 10 minutes, le temps de les réchauffer.
Détailler les morceaux de poule et les carottes en cubes. Les mélanger à la sauce, ajouter l'emmental et la poêlée de champignons. Réchauffer le tout à feu modéré.
Sortir les feuilletés du four. Les remplir de garniture bien chaude et servir de suite ou remettre au four à 100° env. pour les maintenir au chaud.
NB : les feuilletés peuvent être garnis d'un reste de poulet ou encore de dinde. Il suffit alors de préparer une sauce blanche, voire une sauce suprême.