Vite, profitons des dernières moussettes de la saison !
S'il y a bien quelque chose à ne pas louper ici dans la Manche, c'est bien la saison de la moussette ! Un peu comme celle des coquilles Saint-Jacques à l'automne, ce rendez-vous annonce le printemps. Mais savez-vous ce qu'est la moussette ? Il s'agit de l'araignée juvénile que l'on pêche au large des côtes de la Manche et de la Bretagne entre mars et mai. Elle possède une chair délicate que les fins connaisseurs s'arrachent ! On la déguste juste cuite, avec une bonne mayonnaise maison. Cela fait notre dîner, même si, il faut bien l'avouer, ce n'est pas la quantité de chair qui nous rassasie, mais davantage le temps que l'on met à la décortiquer et la manger ! Surtout, on ne jette pas la carapace qui nous permettra de réaliser une délicieuse bisque pour un prochain dîner !
Bisque de moussette
Pour 4 personnes :
- les carcasses de 3 moussettes
- 2 bonnes cuillérées de concentré de tomate
- 2 bonnes cuillérées de crème crue ou fraiche
- 25 g de beurre
- 25 g de farine
- 1 oignon
- 1 échalote
- 1 gousse d'ail
- thym, laurier
- qs d'huile d'olive
- sel, piment d'espelette
Eplucher et ciseler l'oignon et l'échalote. Dans un plat à sauter, faire chauffer l'huile. Y faire colorer l'oignon, l'échalote et les carcasses de moussette pendat 10 mn.
Ajouter le thym, le laurier, l'ail épluché et le concentré de tomate, puis mouiller à hauteur avec de l'eau. Laisser cuire à petite ébullition 45 mn.
Passer la préparation au chinois. Porter le fumet à ébullition et faire réduire un peu.
Dans un bol, réaliser un beurre manié avec amalgament le beurre et la farine à la fourchette. L'ajouter progressivement au fumet tout en fouettant, afin d'obtenir une texture plus épaisse. Filtrer ou passer au chinois pour retirer les grumeaux restants.
Incorporer la crème. Rectifier l'assaisonnement et servir bien chaud avec des croûtons maison.
PS : le beurre manié peut être remplacé ou tout ou en partie par une pomme de terre cuite à l'eau et écrasée.
Bonus : Comment cuire des moussettes ?
Déposer les moussettes encore vivantes dans un faitout.
Verser un fond d'eau (contrairement à l'araignée, le corps ne doit pas être immergé).
Ajouter du gros sel et une lichette de vinaigre blanc pour empêcher les pattes de se détacher durant la cuisson.
Porter à ébullition et laisser cuire 15 mn.
Sortir du faitout et laisser refroidir.
Aujourd'hui, c'est poisson !
Cette semaine, je vous propose une petite recette improvisée un soir de semaine qui nous a beaucoup plu. J'avais envie d'un plat relevé et doux à la fois. Un petit coup d'œil dans le tiroir à épices et mon choix s'est porté sur la poudre de colombo antillais. Parfaite pour relever un dos de cabillaud ! L'autre secret de ce plat réside dans la cuisson : le poisson doit être à peine cuit, sa chair doit être opaline. N'hésitez pas à tester cette recette et à m'en faire un retour en commentaire !
Dos de cabillaud parfumé au colombo sur son lit de poireaux
4 pers. :
- 700 /800 g de dos de cabillaud
- 3 poireaux moyens
- 20 cl de crème fleurette
- 1 échalote
- 2 cuillerées à soupe de poudre de colombo antillais
- 10 g de beurre
- 1 cuillerée d'huile d'olive
- sel, poivre de Timut
Éplucher et émincer les poireaux. Les laver.
Dans une poêle, faire chauffer le beurre et l'huile.
Y jeter les poireaux. Les faire légèrement colorer puis saler (pour stopper la caramélisation), poivrer. Ajouter 1 cuillerée de poudre de colombo et la crème. Bien mélanger et laisser mijoter 5 autres minutes environ. Les poireaux doivent rester légèrement croquants.
Préchauffer le four à 190° à chaleur tournante.
Verser la fondue dans un plat à four.
Déposer les morceaux de cabillaud dessus.
Éplucher et ciseler l'échalote.
Répartir sur le poisson. Saler, poivrer, saupoudrer de colombo.
Enfourner pour 10 mn.
Si nécessaire, ajouter une cuillerée de crème crue dans la fondue de poireaux et bien mélanger.
Servir avec du riz basmati.
Un peu de soleil au dîner
Avec le confinement, les légumes frais ne se bousculent pas longtemps dans le frigo. Heureusement, les bocaux et le congélateur peuvent nous sauver la mise. C'est le cas avec ces pâtes farcies. J'ai choisi des conchiglioni que j'avais encore dans le placard, mais cela aurait pu être des cannellonis ou des plaques de lasagnes roulées.
Conchiglioni farcis aux épinards, ricotta et Serrano
Pour 4 pers. :
- 40 conchiglioni (soit env. 220 g)
- 400 g d'épinards surgelés (j'aime beaucoup les épinards "feuilles préservées" de Bonduelle)
- 250 g de ricotta
- 60 g de jambon Serrano
- 200 g de sauce tomate à la provençale
- parmesan
- 1 cs d'huile d'olive
- sel, poivre
Faire cuire les conchiglioni dans 2,5 l d'eau salée selon le temps indiqué sur le paquet.
Faire chauffer l'huile dans une poêle. Y faire revenir les épinards jusqu'à évaporation totale de l'eau. Saler, poivrer.
Débarrasser dans une jatte.
Émincer très finement le jambon.
L'ajouter aux épinards. Y incorporer la ricotta et le parmesan râpé. Bien mélanger.
Assaisonner si nécessaire.
Égoutter les pâtes, les laisser tiédir.
Répartir la sauce tomate dans 4 plats à gratin (ou assiettes creuses).
Farcir les pâtes une à une.de l'appareil aux épinards. Les déposer dans les plats. Parsemer de parmesan râpé.
Faire gratiner sous le grill (éventuellement la position chaleur tournante/grill à 200°).
Servir de suite.
Apéro !
Après plusieurs semaines de confinement, nous rêvons tous de nous réunir en famille ou entre amis. Malheureusement, il faudra sans doute attendre encore plusieurs jours avant de pouvoir ressortir de chez soi. Pour autant, rien de nous empêche de trinquer à la vie entre nous. Et puis aujourd'hui, je fête mes 47 ans, donc apéro !!!
Préparer un cocktail qui fait l'unanimité n'est pas si simple. Pourtant, il en est un qui généralement plait à tous : le punch planteur. C'est donc l'apéritif idéal pour un repas de famille. Celui que je vous propose est peu alcoolisé et permet de ne pas avoir la tête qui tourne avant de passer à table et de profiter pleinement de la soirée.
Punch planteur
Pour 50 pers. :
- 4 l de jus d'orange
- 2 l de nectar de goyave
- 2 l de nectar d'ananas
- 3 l de rhum blanc
- 1 verre de sirop de sucre de canne
- 1 gousse de vanille
Mélanger tous les ingrédients dans un grand récipient.
Laisser reposer quelques heures avant de déguster bien frais.
PS : Vous pouvez ajouter quelques fruits frais : tranches d'orange, dés d'ananas... Dans ce cas, présentez le cocktail dans une jatte, un bocal (le mien est un bocal à poissons rouges !) et servez à la louche.
Petites douceurs en ces temps difficiles
Voilà 18 jours que nous sommes confinés à cause du Coronavirus. Quasiment 3 semaines que nous devons nous occuper, notamment en cuisinant car c'est finalement un passe-temps bien agréable. Espérons que ce confinement ne dure pas trop longtemps car on risque de ne ressembler à rien !
Fondants poire-chocolat
Pour 6 fondants :
- 1 ou 2 poires Conférence (selon la taille)
- 100 g de chocolat noir pâtissier
- 75 g de beurre demi-sel
- 2 œufs
- 2 cs de sucre
- 1/2 cs de farine
Préchauffer le four en chaleur tournante à 200°C.
Casser le chocolat en morceaux.
Le faire fondre avec le beurre 1 mn au four à micro-ondes.
Ajouter le sucre et la farine, bien mélanger.
Battre les oeufs dans un bol.
Les incorporer à l'appareil.
Verser dans les moules en silicone.
Peler et détailler les poires en petits dés. En ajouter une cuillerée dans chaque moule.
Enfourner 15 mn. Démouler et laisser tiédir ou refroidir sur une volette avant de déguster.
Cuisine de placard
En ces temps de confinement, la cuisine avec des produits frais peut s'avérer compliquée. C'est donc l'occasion de vider placards et congélateur et de faire preuve d'imagination.
Pour ma part, rien d'original avec ce plat mais il est néanmoins toujours très apprécié. Ce soir-là, je l'ai servi avec un mélange de riz basmati et lentilles corail acheté chez Mademoiselle Vrac, mais nous n'avons pas du tout été convaincus. Les lentilles se désagrègent et rendent le riz très farineux. Un simple riz basmati aurait été préférable.
Curry de crevettes
Pour 4 pers. :
- 500 g de crevettes
- 20 cl de crème de coco
- 10 cl de crème fleurette
- 1 oignon
- 1 cuillerée à soupe de pâte de curry Madras
- 1 cuillerée à café de gingembre ciselé surgelé
- huile de noix de cajou toastés
Décortiquer les crevettes.
Ciseler l'oignon.
Faire chauffer l'huile dans une poêle.
Y faire revenir l'oignon et le gingembre.
Ajouter la pâte de curry de Madras et les deux crèmes.
Bien mélanger et laisser mijoter 2 mn.
Ajouter les crevettes, laisser réchauffer 1 à 2 mn.
Ajouter la coriandre ciselée et servir de suite.
Le meilleur, c’est le beurre !
Avec le printemps qui pointe le bout de son nez, le beurre entre dans sa pleine saison. Celle où les arômes herbacés et floraux sont décuplés. Et dire qu'à coup de margarine et d’huile d’olive, on a voulu, en quelques années, nous faire croire que le beurre n’avait rien à faire dans notre alimentation. Pourtant, il n’en est rien car cette matière grasse ne manque ni d’atouts, ni d’attraits en cuisine. La preuve par 12.
Apparu au XVème siècle dans la cuisine française, ce n’est qu’à la Renaissance que le beurre s’affirme dans les pâtisseries et les sauces, remplaçant le pain dans le roux. Comme le souligne l’historien et chercheur Patrick Rambourg*, « le beurre et le lard sont les matières grasses les plus employées de la cuisine des Lumières, loin devant l’huile d’olive rare dans la cuisine du Grand Siècle, à l’exception du monde méditerranéen ».
Un triomphe de quelques siècles avant sa décadence tout aussi triomphante à partir des années 1970-80 lorsque le beurre est décrété ennemi public n°1, face à l’huile d’olive, qui inspire une cuisine saine et légère. Or, pour la première fois en 2012, une équipe de scientifiques chapeauté par le Dr Frédéric Tessier** a démontré que le beurre chauffé n’est pas mauvais pour la santé. De quoi rassurer les inquiets, clouer le bec aux sceptiques et redonner toutes ses lettres de noblesse à cet incontournable de la gastronomie française !
1. C’est un produit noble, issu d’un savoir-faire ancestral
Consommé depuis au moins 4500 ans, le beurre est fabriqué selon le même procédé depuis tout ce temps. 100% naturel, il est fait uniquement de lait : il en faut 22 litres pour obtenir 1 kg de beurre.
La crème, issue du lait, passe en baratte traditionnelle ou enbutyrateur (la technique industrielle) pour y subir un choc mécanique et thermique et séparer ainsi le gras (sous forme de petits grains jaunes) du babeurre, ce petit-lait aigre appelé ribot par les Bretons ou guinse par les Ch’tis.
Lavés à l’eau pure, les petits grains sont ensuite malaxés, à la main ou en machine, jusqu’à l’obtention d’une texture soyeuse et homogène, éventuellement salé au sel fin ou aux cristaux de sel, puis façonnés en plaquettes.
D'ailleurs, saviez-vous qu'un beurre demi-sel contient entre 0,5 et 3% de sel, un beurre salé plus de 3% ?
2. Il offre une belle palette de goûts
Simple dans sa fabrication, le beurre en est pour autant complexe. Selon la saison et l’alimentation des vaches, sa couleur, son odeur et ses saveurs changent. Ivoire en hiver, le beurre devient jaune d’or au printemps et en été car l’herbe consommée par les vaches est plus riche en carotène et chlorophylle que le fourrage. On dit même qu’il compte 216 arômes différents. Pas étonnant que les trois AOP françaises captivent autant les cuisiniers et les pâtissiers : les beurres d’Isigny, de Charentes-Poitou et de Bresse offrent des saveurs herbacées et florales rehaussées de notes de noisette liées à une lente maturation biologique des crèmes.
En-deça du goût, le beurre varie aussi à l'oeil selon la saison. Un aspect qui ne vaut malheureusement pas pour tous les beurres, selon qu’ils sont fabriqués à la main ou non, à partir de crèmes crues, pasteurisées, congelées…
3. Cru ou pasteurisé, c'est selon
Fabriqué à partir de crème crue, le beurre cru est un produit fragile, qui ne se conserve pas longtemps, mais c’est sans aucun doute, le plus riche en goût.
Beurre extra-fin et beurre fin sont tous les deux réalisés à partir de crème pasteurisée, ce qui permet d’éliminer les micro-organismes indésirables et de les conserver plus longtemps. La législation impose que le beurre extra-fin soit fabriqué dans les 72h après la collecte du lait, avec une crème non congelée et barattée dans les 48h maximum.
En revanche, le beurre fin peut contenir 30% de crème congelée. Du coup, il ne subit pas forcément les variations de saison et peut contenir du lait de terroirs différents selon les zones de collecte de lait. Avec lui, pas de surprise : c’est un produit constant et uniforme.
4. Il est moins calorique que l’huile
Aujourd’hui encore, 43% des consommateurs français pensent que le beurre est plus gras que l’huile. Beaucoup préfèrent cuisiner à l’huile ou à la margarine qu’au beurre. Pourtant, le beurre n’est composé que de 82% de matières grasses, comme la margarine, contre 100% pour l’huile.
1 noix de beurre = 10g = 75Kcal
1 cuillérée à soupe d’huile = 10g = 90Kcal
Pour rappel,
-
le beurre tendre est un beurre classique comportant 82% de MG, retraité pour qu’il soit facile à tartiner
-
le beurre allégé, fabriqué à partir de crème allégée et pasteurisée, contient 60 à 65% de MG et supporte très mal la cuisson
-
les spécialités laitières contiennent de 39 à 41% de MG et n’ont donc pas droit à l’appellation beurre
De quoi revoir ses aprioris !
5. C’est un atout pour la santé
Les diététiciens sont aujourd’hui unanimes : en quantité raisonnable, le beurre est indispensable dans une alimentation saine et équilibrée. Pourquoi ? Parce qu’il contient plus de 400 acides gras différents : 65% d’acides gras saturés (ce qui, en excès, se traduit par du cholestérol), 30% mono-insaturés et 5% polyinsaturés, les fameux oméga 3. Des matières grasses essentielles au fonctionnement de nos cellules, qui apportent à notre corps une part de l’énergie dont il a besoin, et qui permettent au beurre d’être très digeste et rapidement absorbé par l’organisme.
En plus, le beurre contient de la vitamine D – qui est indispensable à la fixation du calcium sur les os et joue un rôle sur l’immunité –, E – l'alliée du coeur car anti-inflammatoire – et A – nécessaire pour la croissance et la vision, barrière contre les infections et certaines agressions et facteur d’une belle peau. D’ailleurs, le beurre est la seule matière grasse à contenir naturellement de la vitamine A et 20 g de beurre par jour couvrent près de 30 % de nos besoins journaliers.
6. C’est un texturant hors pair
« Clarifié, composé, manié, mousseux, noisette, noir, pommade, aromatisé, le beurre est l’allié des pâtissiers et l’atout des cuisiniers », relève Frédérick e. Grasser Hermé***. On a peut-être tendance à l’oublier, mais le beurre est un ingrédient indispensable pour lier les roux, émulsionner les sauces, rôtir les viandes, rissoler les pommes de terre, dorer les tartes …
Nourries à l’herbe fraiche, les vaches donnent un lait plus gras, au fourrage, un lait plus maigre. Selon le terroir, la saison et l’alimentation, le beurre n’a donc pas les mêmes qualités. En pâtisserie, son choix est alors primordial :
- Un beurre sec (beurre d’hiver, de Poitou-Charentes, de Picardie) possède une texture ferme et extensible, un point de fusion haut (entre 34 et 38°) et constant capable de résister à l’échauffement des tourages et à la température de travail, un développement régulier à la cuisson. Ce beurre, équivalent du beurre « de tourage » des professionnels, est parfait pour le feuilletage.
- Au contraire, un beurre gras (beurres de printemps, de Normandie, de Bretagne) ramollit plus vite et ne supporte pas aussi bien la chaleur parce qu’il a un point de fusion plus bas (25/30°). Mais ce beurre, équivalent du beurre « d’incorporation », est idéal pour des brioches bien levées et des crèmes au beurre aérées.
Dans tous les cas, la pâtisserie nécessite un produit traditionnel à 82% de MG. Pas moins. Exit les beurres allégés et les spécialités laitières !
7. A chaque pâtisserie, une texture
On ne le sait pas forcément mais la texture même du beurre a une conséquence dans son usage.
- Un beurre bien froid permet d’obtenir du craquant, du croustillant. Idéal pour réaliser une pâte à tarte. Pour cette raison, une pâte ne doit pas être trop travaillée, que ce soit à la main et plus encore au robot, afin de ne pas chauffer le beurre.
- Le beurre fondu procure une texture dense et une mâche en bouche. Parfait pour les madeleines. Le bémol, c’est qu’elles peuvent alors manquer de moelleux. Un souci que le célèbre pâtissier Philippe Conticini corrige avec un complément d’huile. Le beurre de cacao apporte d’ailleurs aussi ce moelleux.
- Le beurre pommade, au contraire, provoque une émulsion, d’où une texture plus aérée mais moins dense qu’avec du beurre fondu. Il est donc remarquable pour une génoise.
- Quant au beurre noisette, fondu et chauffé lentement pour faire brunir les protéines et le lactose qui lui confèrent des arômes puissants de noisettes torréfiées, c’est l’ingrédient phare des financiers.
8. C'est un capteur d’arômes exceptionnel
Le beurre est un aliment sans pareil pour capter les arômes des ingrédients qui l’accompagnent et mieux les révéler. La preuve : une gousse de vanille dans de l’huile d’olive, et ce sont les arômes d’olive qui prédominent ; dans le beurre, ce sont ceux de la vanille qui l’emportent.
Demi-sel, le beurre exhausse davantage encore le goût du cacao. Incontournable dans un moelleux au chocolat.
9. L'eau protège le beurre cuit
Avant tout, il faut savoir que le beurre incorporé dans une préparation cuite au four à plus de 130° (ce qui est le cas d’un gâteau par exemple) ne s’altère pas, car il est protégé par l’amidon de la farine contenu dans la préparation et la vapeur d’eau dégagée.
En revanche, le beurre qui chauffe seul est plus vulnérable. On en a d'ailleurs tous fait le constat en cuisine : une fois le beurre fondu (à 40°), il grésille et s’arrête (à 100° quand l’eau s’est évaporée), devient noisette (120°), puis noirci (130°)… et brûle irrémédiablement.
Certains livres affirment qu’il suffit d’ajouter de l’huile dans le beurre pour l’empêcher de brûler. Quelle hérésie !
En réalité, pour augmenter le temps de cuisson du beurre, il suffit de l’allonger avec de l’eau lorsqu’il n’en contient plus. Ajouter à ce moment la viande, le poisson ou les légumes (qui contiennent eux-mêmes de l'eau) permet ainsi d’abaisser la température mais n’est parfois pas suffisant. Le mieux est donc d’y incorporer un peu de beurre, de cidre, une infusion de légume… et ce, autant de fois que nécessaire tout au long de la cuisson.
10. Clarifié, le beurre peut cuire sans brûler
L'autre solution, c'est d'utiliser du beurre clarifié. En effet, en supprimant le lactose et les protéines du beurre, celui-ci supporte des cuissons jusqu’à 180° sans brûler ! Pour cela, il suffit de faire fondre le beurre dans une casserole à feu très doux et sans remuer. Otez la mousse qui se forme en surface puis versez le corps gras avec délicatesse dans un autre récipient en laissant au fond le petit lait. Le beurre ainsi clarifié se conserve 3 à 4 semaines au frais.
11. Brûlé, il n’est pas aussi néfaste qu'on le prétend
Comme tous les aliments brûlés, le beurre devient acide, âcre et immangeable ! Pourtant, d’après les expériences du Dr Tessier, même chauffé à 180°, le beurre contient une quantité de molécules néfastes pour la santé bien inférieures à celles que l’on trouve dans les poudres de cacao, les céréales du petit-déjeuner, le café instantané, le pain ou la viande.
Donc, quand bien même il arriverait que l’on consomme du beurre brûlé (mais quelle idée farfelue vu que ça n'était pas très agréable au goût !), inutile de s’affoler : il n’est ni toxique, ni cancérigène… CQFD.
12. Le beurre noir, un abus de langage
L’aile de raie au beurre noir n’a jamais été un plat contenant du beurre brûlé, à moins d’être un piètre cuisiner ! D’ailleurs, contrairement à ce qu’on entend parfois, ce plat n’a jamais été interdit en restauration : il n’existe aucun décret, aucune loi à ce sujet.
En réalité, il s’agit d’un beurre noisette décuit à l’acidité des câpres. Or, lorsque l’eau contenue dans le beurre s’évapore, les caséines et le lactose (protéines et sucres du lait) chauffent et brunissent : c’est la fameuse réaction de Maillard. Additionné de vinaigre, le beurre prend une couleur brun-noir, tout simplement ! Alors pourquoi se priver de ce mets délicat ?
* Patrick Ramboug, historien et chercheur spécialiste de la cuisine et de la gastronomie, auteur entre autres de Manger gras. Lard, saindoux, beurre et huile dans les traités de cuisine du Moyen-âge au XXème siècle, article paru en 2009
** étude réalisée en 2012 par l’Institut Polytechnique LaSalle-Beauvais pour le CNIEL (Centre National Interprofessionnel de l’Economie Laitière)
*** Frédérick e. Grasser Hermé, Le beurre, dix façons de le préparer, Les éditions de l’Epure, 2009
Variation autour du gâteau au yaourt
Réalisée sans trop savoir ce que j'allais y mettre, cette variante de gâteau au yaourt s'est révélée très gourmande. Mes ados n'ont même pas eu la patience d'attendre que le gâteau refroidisse et en n'ont fait qu'une bouchée !
Gâteau au yaourt, aux noix et pépites de chocolat
- 1 yaourt nature
- 3 œufs
- 100 g de sucre (soit 1 pot à yaourt car il y a les pépites de chocolat qui apporte aussi du sucre)
- 150 g de farine (soit 2,5 pots à yaourt)
- 50 g de poudre de noix (soit 1/2 pot à yaourt)
- 50 g de beurre pommade (soit 1/2 pot à yaourt)
- 2 cs de pépites de chocolat
- 5 g de levure chimique (soit 1/2 sachet)
Allumer le four en chaleur tournante à 180°.
Travailler le beurre pommade et le sucre à la maryse ou au batteur plat du robot pâtissier, de sorte à obtenir une crème.
Dans un bol, mélanger la farine, la poudre de noix et la levure.
Ajouter le yaourt et 1 œuf. Mélanger.
Incorporerle mélange de poudre et les 2 oeufs en alternance, tout en mélangeant. Ajouter les pépites de chocolat.
Verser l'appareil dans un moule.
Enfourner pour 30 mn.
Démouler et laisser refroidir.
Yaourts maison : pourquoi tourner autour du pot ?
Je ne sais pas si vous l'avez remarqué mais les yaourts maison font leur come back dans nos frigos. Il est vrai qu’une fois le geste (re)trouvé, ils sont si simples et tellement meilleurs que la plupart de leurs homologues industriels. Alors vous vous lancez ?
Signe des temps, confectionner ses yaourts est bel et bien dans la tendance. Il faut dire que le plaisir est grand de savoir ce qu’on y trouve, de faire un geste pour la planète (moins de pots, moins de transport…) mais aussi de réaliser de belles économies puisqu’il ne suffit que d’un litre de lait entier et d’un bon yaourt nature ou de ferments lactiques achetés en pharmacie ou en grande surface pour réaliser 8 pots. Pour peu qu’on ait des enfants, réputés grands consommateurs de laitages, cela se ressent vite dans le porte-monnaie.
Pour autant, si les yaourts semblent simples à confectionner, encore faut-il réussir à faire prendre ce lait. Autrement dit que deux des bactéries présentes dans celui-ci, Lactobacillus bulgaricus et Streptococcus thermophilus, se multiplient. Le secret ? De la chaleur (mais pas trop) et une courte nuit de repos. Avec un peu d’expérience, vos yaourts seront les meilleurs !
Matériel utile
-
un thermomètre à sonde
-
une casserole
-
un fouet
-
un ramequin
-
selon la méthode choisie, une yaourtière électrique ou manuelle ou bien un récipient type cocotte avec 8 pots en verre ou en terre avec couvercle (à défaut, du film étirable), ou encore un bocal de 1l avec fermeture à joint type Le Parfait et un lainage (bonnet, couverture…)
Deux ingrédients seulement
Pour 8 yaourts :
-
1 litre de lait entier, cru de préférence (à défaut du lait pasteurisé, stérilisé UHT ou frais microfiltré, mais la fermeté et le goût s’en ressentent), de vache, de chèvre, de brebis ou même de soja.
-
1 dose de ferments lactiques en poudre ou 1 cuillerée à soupe de yaourt nature entier prélevé dans le fond du pot (du yaourt en contact avec de l’air, et le ferment dure moins longtemps)
Attention aux dates de péremption ! Plus le lait et le yaourt sont frais, meilleure est la fermentation.
Du lait fermier ou industriel ?
Parce qu’il est traité, le lait industriel ne procure pas le goût intense du lait fermier qui n’a subi aucun traitement. La texture du yaourt n’est pas la même non plus. Avec du lait demi-écrémé industriel, les yaourts sont plus liquides qu’avec du lait entier. Un constat qui ne vaut pas pour le lait fermier cru. Vous pouvez tout à fait l’écrémer partiellement ou totalement, vos yaourts sont toujours aussi fermes qu’avec du lait entier.
Comment écrémer du lait fermier ?
Il vous suffit de verser le lait dans un saladier et de le laisser reposer 24h. La fleur de crème remonte à la surface. Ôtez-la à l’aide d’une cuillère et conservez-la au frais. Un délice avec des escalopes ou des fraises !
Quel ferment choisir ?
La première fois, vous avez le choix entre des ferments lactiques en poudre ou du yaourt nature du commerce. Ensuite, il vous suffit de conserver 1 cuillerée à soupe de yaourt maison.
Le yaourt doit être un vrai yaourt (du lait fermenté avec les bactéries streptococcus thermophilus et lactobacillus bulgaricus vivantes) et non un produit pasteurisé, ni même au bifidus actif (avec du bifidobacterium lactis) ou autres. Vérifiez sur l’emballage que la mention y figure. Ce yaourt ne peut être utilisé que 5 ou 6 fois, jusqu’à ce que votre production devienne trop acide et de consistance un peu gluante. A ce moment, il est temps de reprendre un nouveau yaourt ou un nouveau ferment.
Celui-ci s’achète en pharmacie (marque Yalacta) ou dans des boutiques de produits diététiques et bios. Il s’agit d’une culture de bactéries pures et vivantes. Une même souche peut être utilisée des dizaines de fois, pendant presqu’une année. Au moins 500 yaourts peuvent être réalisés avec. La marque Alsa en propose aussi en grande surface, mais la qualité est très inférieure et la prise des yaourts – curieusement – difficile à assurer sans yaourtière électrique.
1ère étape : réhydratation obligatoire !
Délayez le ferment en poudre avec un peu de lait. Réservez-le 1 heure à température ambiante.
2e étape : l’ensemencement du lait
Il s’agit là d’ajouter les ferments lactiques au lait pour lui apporter l’acidité nécessaire à sa conservation. Mais pas à n’importe quelle température. Si le lait est en dessous de 40°, les ferments ne se développent pas et rien ne prend, au-dessus de 60°, les ferments meurent et le lait tourne. Vérifiez donc bien la température du lait à l’aide du thermomètre avant de l’ensemencer.
Portez-le à ébullition (entre 96 et 99°).
Faites aussitôt redescendre la température à 90° en baissant le feu et laissez chauffer à cette température pendant 15 mn environ. C’est le temps nécessaire pour dénaturer les bactéries du lait et obtenir ainsi des yaourts bien fermes. De temps en temps, faites mousser le lait en le fouettant pour empêcher la formation d’une peau à la surface.
Laissez-le ensuite refroidir à 55° environ. Si vous utilisez la yaourtière électrique ou le four, vous pouvez descendre jusqu’à 50° car l’incubation se fait à 45°.
Mélangez alors un verre de lait refroidi avec le yaourt ou le ferment réactivé et reversez immédiatement le tout dans le reste de lait. Mélangez bien au fouet avant de remplir les pots individuels ou le bocal.
Zut, une peau s’est formée à la surface du lait !
Pas de panique ! Filtrez le lait ensemencé à travers une fine passoire, avant de mettre en pots.
Et si je veux des yaourts aromatisés ?
Vous pouvez tout à fait parfumer le lait chaud avec du sucre (4 cuillérées à soupe environ), du miel, un sirop ou des essences de fruits, une gousse de vanille (dans ce cas, vous la laisser infuser lorsque le lait chauffe), des zestes d’agrumes, du café, du chocolat en poudre, de la cannelle, de la pâte de pistache... Attention, le lait aromatisé ne peut pas servir à réensemencer une prochaine tournée de yaourts, sauf si c’est le même parfum. Pensez à verser du lait ensemencé nature dans un pot avant d’aromatiser le reste.
Sinon, pour varier les plaisirs, déposez au fond de chaque pot, quelques dés de fruits au sirop ou bien une cuillérée de confiture, de lemon curd, de crème de marron, de confiture de lait... avant de verser le lait ensemencé. A préparer avant de faire chauffer le lait.
3e étape : l’incubation
Une fois ensemencé et emprésuré, le lait doit reposer, sans bouger, entre 4 et 15 heures à une température constante de 45° environ. Ni mouvements, ni vibrations : quelle que soit la méthode utilisée, c’est la règle d’or pour ne pas rater la prise.
- Inratable, la yaourtière électrique permet de garder la préparation à bonne température et à l’abri des courants d’air pendant le temps nécessaire à l’incubation. Selon le modèle, l’appareil est sous tension environ une heure et conserve la chaleur (45°) le reste du temps.
- Au four, ça marche aussi ! Déposez vos pots dans la lèchefrite et enfournez en mode étuve ou chaleur tournante à 50/55° (pour une température réelle d’environ 45°, à vérifier avec un thermomètre) pour 3 heures. Sans ouvrir la porte, vous poursuivez la fermentation 4 heures, four éteint.
Pour diminuer le temps de marche du four, vous pouvez ajouter de l’eau chaude dans la lèchefrite, éteindre le four au bout de 30 mn et laisser les yaourts dedans encore 4 à 6 heures.
- + écolo, la yaourtière d'autrefois (un récipient en alu avec couvercle), une glacière, une marmite, une cocotte en fonte... Exposez le récipient au soleil l’été, auprès d’un radiateur en hiver ou bien isolez-le avec un lainage. Sur le même principe, vous pouvez également opter pour de simples bocaux en verre à fermeture à joint (type Le Parfait) placés sous des bonnets ! Idéalement les yaourts doivent rester 3 heures à 55°; l’inertie thermique et l’isolation font le reste.
Variation autour du temps d’incubation
La durée de fermentation varie selon l’appareil, le ferment utilisé, la température ambiante dans la cuisine… : avec l’habitude, on acquiert une certaine maîtrise ! Mais d’une manière générale, plus les yaourts sont au chaud longtemps, plus ils sont fermes, mais plus il développe une certaine acidité. L’idéal est de préparer les laitages le soir ; le lendemain matin, ils sont prêts.
Entreposez-les ensuite au moins 2 heures au réfrigérateur, avant de les consommer. N’oubliez pas de mettre de côté une cuillerée à soupe de yaourt qui servira de souche pour la fournée suivante !
Du petit-lait se forme à la surface des yaourts. Pourquoi ?
Parce qu’ils ont fermenté trop longtemps. Pareil s’ils sont trop acides. La prochaine fois, réduisez le temps d’incubation.
Mes yaourts ne prennent pas. Que dois-je faire ?
S’ils ne sont pas pris, c’est que la température ambiante est trop fraîche. Poursuivez l’incubation d’une heure ou plus, à la chaleur du soleil, de la lumière du four éteint, d’un bain d’eau chaude, d’une seconde couverture ou du four à 50°.
Combien de temps les yaourts maison se conservent-ils ?
Si les pots sont fermés par un couvercle ou du film étirable, les yaourts se gardent jusqu’à 4 semaines au réfrigérateur sans problème.
Un gratin de pâtes vite fait, bien fait !
Avec mon nouveau travail et la nuit qui tombe encore tôt, difficile de cuisiner et de prendre de bonnes photos de petits plats en ce moment. J'espère que je retrouverai bientôt le temps et l'énergie de me remettre aux fourneaux. En attendant, hier soir, j'ai préparé ce petit gratin de pâtes délicieusement réconfortant et j'en avais bien besoin.
Des penne, des restes de fromage bien (trop) faits, quelques champignons..., bref, ce que j'avais sous la main ! Parfait pour le dîner !
Gratin de penne aux fromages
Pour 4 pers. :
- 320 g de penne
- 200 g de lardons
- 200 g (soit 115 g égouttés) de champignons de Paris en conserve
- 1/2 oignon
- 100 g de restes de fromage (camembert, pont-l'évêque, tomme de Savoie...)
- 20 cl de crème fleurette
- emmental râpé
- persil haché
- 30 g de gros sel, poivre
Éplucher et ciseler l'oignon.
Dans une petite poêle, faire revenir l'oignon, les lardons et les champignons égouttés une dizaine de minutes. Parsemer de persil et poivrer.
Faire boullir 3 l d'eau avec le gros sel.
Faire cuire les pâtes une dizaine de minutes (voir le temps de cuisson sur le paquet).
Allumer le four, position grill.
Ôter la peau des fromages, détailler en cubes.
Dans une casserole, faire chauffer la crème et le fromage jusqu'à ce que ce dernier soit bien fondu. Poivrer.
Égoutter les pâtes. Les verser dans un plat à gratin.
Ajouter le mélange lardons-champignons et la sauce au fromage. Bien mélanger.
Parsemer d'emmental râpé.
Passer sous le grill env. 5 mn jusqu'à ce le dessus soit bien doré et servir de suite.