Marre des crêpes au sucre ou à la confiture ? Vite faite, cette aumonière en jette avec trois fois rien. Vous m'en direz des nouvelles...

Aumonière aux pommes sautées, sauce au caramel au beurre salé
Pour 4 pers. :
- 4 crêpes non sucrées (mais avec un peu de Calvados pour parfumer la pâte)
- 4 petites pommes de type Reinette ou Gala
- 40 g de beurre demi-sel
- 40 g de sucre
- 6 cl de crème fleurette
Préparer les crêpes et les réserver au chaud (sous une feuille de papier aluminium).
Peler les pommes et les couper en lamelles.
Faire fondre 25g de beurre dans une poêle (c'est en fonte est parfaite, elle va apporter une jolie couleur dorée aux pommes). Faire dorer les pommes sur les deux faces et laisser cuire quelques minutes jusqu'à ce qu'elles soient tendres.
Vider la poêle et réserver les pommes au chaud.
Chauffer la crème au micro-ondes.
Verser le sucre dans la poêle et laisser fondre jusqu'à ce qu'il se transforme en un beau caramel doré.
Hors du feu, décuire en ajoutant le reste de beurre en parcelles (15g). Bien mélanger en remettant la poêle sur le feu si nécessaire.
Verser la crème sur le caramel et bien mélanger pour obtenir une jolie sauce.
Réchauffer les pommes dans le caramel et répartir le tout au centre des 4 crêpes chaudes.
Ramener les bords pour les fermer en aumonière. Maintenir avec un pic et servir de suite.

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Et pour tout savoir en quelques mots sur la Chandeleur, c'est par ici...
Et sur le cidre, par là !
Lorsque les températures flirtent avec le 0°, qu'il est bon de humer les odeurs d'un bouillon d'inspiration asiatique, de se réchauffer avec ce doux breuvage, de s'évader avec ces saveurs exotiques... Si, comme moi, vous avez toujours (ou presque) sous la main un bon bouillon de boeuf ou de poule maison, quelques crevettes, du gingembre haché (merci à Jacob Perkins, l'inventeur du congélateur !) et du vermicelle de riz ou de blé, vous avez de quoi préparer ce délicieux plat d'hiver.

Bouillon aux crevettes

Pour 4 personnes :
- 1l de bouillon de boeuf ou de poule maison
- 12 à 20 crevettes cuites ou crues (selon la taille)
- 1 oignon
- 1 carotte
- 1 cc de gingembre haché (surgelé c'est très bien)
- 1 cs d'huile de cajou (j'aime beaucoup celle d'Emile Noël)
- 60g de vermicelles de riz ou 50g de Sômen Shimabara de Nagasaki "Rivières de Perles" (pâtes à base de farine de blé, d’eau de source, de sel du terroir et d’huile de coton, allongées à la main sur de 1,1 mm de diamètre - à acheter en épiceries asiatiques, épiceries fines ou sur le site nishikidori)
- qs de coriandre fraiche
Eplucher et émincer très finement l'oignon. Eplucher et tailler en julienne la carotte.
Décortiquer les crevettes cuites.
Dans un sautoir, faire revenir sans colorer l'oignon, la carotte et le gingembre haché dans l'huile bien chaude.
Lorsque les légumes commencent à s'attendrir, verser le bouillon et laisser mijoter à feu doux 20 bonnes minutes.
Ajouter les crevettes et la poignée de vermicelles de riz ou de sômen et laisser cuire le temps indiqué sur le paquet de ces derniers (généralement 60 à 90 secondes).
Servir bien chaud avec des feuilles de coriandre fraiche et éventuellement des mini-nems aux crevettes (ceux de Picard parfumés à la coriandre sont sympas).
PS : l'idéal est d'utiliser des crevettes crues (mais elles ne sont pas toujours faciles à trouver). Les faire revenir dès le départ avec les légumes, les retirer au moment où on ajoute le bouillon et les réincorporer en même temps que les pâtes.
Découvert en 2009, le restaurant L'Atelier du peintre à Colmar est aujourd'hui encore un refuge gourmand et, même, divin. Niché en plein coeur du vieux Colmar, le restaurant, tenu par l'excellent Loïc Lefebvre, a fait peau neuve il y a 2 ans. Dans une ambiance sobre et raffinée, la cuisine du chef verdunois (et non breton comme je l'avais cru à ma première visite) charme, envoûte, vous transporte, sans trop en faire pour autant. Un équilibre entre la création et l'authenticité en quelque sorte.



Ce soir là de décembre,le chef éveille notre curiosité avec une chips de perles du Japon, crème de thon et caramel d'agrumes, un bonbon de sardines, chou-fleur et câpres et un cône de crème de comté, noix et curry. Ces amuses-bouches accompagnent un Crémant d'Alsace Chardonnay 2015 nature de Dopff au Moulin, gras, rond et sec à la fois.


Le bouillon aux châtaignes (torréfiées au four sur un lit d'échalotes) qui suit est extraordinairement parfumé au nez comme en bouche, sans masquer pour autant les ravioles coulantes de cèpes, figues et poires pickles, le jambon bellota et le cèpe confit. Mais où Loïc Lefebvre puise-t-il son inspiration, où va-t-il chercher de telles idées ? Étonnant ! Et plus encore avec le Pinot Gris AOC Alsace Grand Cru Furstentum 2010 du Domaine Bott-Geyl.


Le dos de bar sauvage rôti est fondant et conserve sa jutosité grâce à une cuisson maîtrisée. Il est souligné par une émulsion iodée et une embeurrée de pommes de terre aux huîtres, à la fois crémeuse et légère. L'élégance et la fraicheur du plat fait écho au Riesling AOC Alsace Grand Cru Rangen 2017 du Domaine Schoffit, servi avec.


L'assiette de fromages locaux sélectionnés par le fromager Jacky Quesnot de Colmar est parfaite. Le Gewurztraminer AOC Alsace Grand Cru Sonnenglanz 2010 du Domaine Bott-Geyl, est une pépite. Mais ce vin de surmaturité aux notes de pamplemousse, même s'il s'associe à merveille avec le munster, s'apprécierait davantage en fin de repas, après le dessert, tant il est généreux.

Pour finir, les fuseaux croustillants à la noix de pécan surprennent eux aussi par tant de légèreté. Désucré au maximum, ce dessert est soutenu par des touches de sirop d'érable dont le côté sucré est cassé par un sorbet à la citronnelle. Sublime avec le Pinot gris Sélection de Grains Nobles AOC Alsace Grand Cru Rangen 2002 "Clos Saint-Théobald" du Domaine Schoffit.




Les vignerons alsaciens, présents à ce dîner organisé par le CIVA, ont su dénicher les grands crus qui s'accordaient à merveille à cette cuisine juste, équilibrée où les saveurs se mêlent mais ne se font pas d'ombre. En 2009, j'étais persuadée que ce jeune chef aurait rapidement un macaron Michelin. Aujourd'hui, je suis convaincue que le 2e macaron va suivre. Chapeau l'artiste !

L'atelier du Peintre *
1 rue Schongauer - 68000 Colmar
tél.: 03 89 29 51 57
www.atelier-peintre.fr
La semaine dernière, un ami nous a offert un plein panier de champignons de Paris produits à quelques kilomètres de là : les champignons Lou. Vous connaissez sans doute cette marque commercialisée en supermarché. Derrière, se cache une petite entreprise familiale productrice de champignons frais, située dans un petit village breton (mais tout près de la Normandie), Poilley (35). Créée en 2009, cette champignonnière nouvelle génération n'en finit pas de grandir : sur 8000m2 poussent des champignons de Paris, des portobellos, des shiitakés, des pleurotes, des bella rosés (champignons bruns) en conventionnel ou en BIO (certification ECOCERT). En saison, Lou vend aussi des cèpes, des trompettes de la mort, des pieds de mouton, des girolles et des chanterelles.
Mais revenons-en à nos champignons. Certains étaient vraiment très gros. Je me suis dit qu'ils seraient parfaits pour le dîner, farcis comme les légumes d'été. Eh bien, franchement, c'est loin d'être photogénique, mais nous nous sommes régalés. A refaire sans hésiter !

Champignons farcis à la viande
Pour 4 personnes :
- 10 gros champignons de Paris frais "Les Gourmands" de Lou (soit 750g)
- 300g de boeuf haché
- 250g de chair à saucisse nature (poitrine et gorge de porc hachées)
- 1 oignon rouge
- 1 oeuf
- 1 demi-verre de lait
- persil frais ou surgelé
- qs d'huile
- 1 petit verre de riz basmati
- qs d'emmental râpé
- sel, poivre
Verser le riz dans un plat à gratin.
Eplucher et ciseler l'oignon. Si nécessaire, hacher le persil.
Couper délicatement (sans casser le chapeau) le pied des champignons.
Vider grossièrement les chapeaux.
Les réserver.
Hacher pieds et lamelles.
A la poêle, faire revenir l'oignon et le hachis de champignons sans coloration dans de l'huile bien chaude un petit quart d'heure.
Ajouter les deux viandes et le persil et poursuivre la cuisson 5 minutes. Bien saler, poivrer.
Ajouter l'oeuf battu et le lait. Bien mélanger pour obtenir une farce amalgamée.
Préchauffer le four en chaleur tournante à 200°.
Remplir chaque chapeau de champignons de cette farce. Les déposer dans le plat, sur le riz.
Les parsemer d'emmental râpé. Ajouter un petit fond d'eau.
Enfourner pour 40 minutes. Bien surveiller la cuisson et, si nécessaire, ajouter un peu d'eau pour que le riz puisse bien cuire.


Comme le veut la coutume, je vous adresse mes meilleurs voeux pour cette nouvelle année.
Qu'elle soit heureuse, sincère et gourmande, comme cette pavlova aux fruits exotiques que nous avons dégustée hier soir !

(cliquez sur la photo pour retrouver la recette)
Je vous souhaite à toutes et à tous un joyeux Noël !

A la maison, nous apprécions beaucoup le risotto. Je le décline à l'envi selon la saison et les circonstances. A quelques jours de Noël, je vous propose une version chic et festive qui s'apprécie lors d'un dîner entre amis ou le lendemain de Noël, avec le reste de champagne et le bouillon de cuisson de la dinde.

Risotto au Champagne, poires et au Sbrinz AOP
- 50 g Sbrinz AOP (à défaut, du parmesan)
- 300 g de riz arborio
- 1 oignon
- 15 cl de champagne
- 1 litre de bouillon de légumes ou de poule
- 2 poires (selon la saison Louise Bonne d'Avranches, comice, conférence)
- 4 brins de cerfeuil
- 2 cuillérées à soupe d’huile d’olive
- Sel, poivre
Peler et émincer l’oignon. Rincer le riz. Laver et éplucher les poires. Les couper en petits cubes. Les réserver.
Dans une sauteuse, faire chauffer l’huile. Y faire revenir l’oignon sans coloration.
Ajouter le riz et remuer jusqu’à ce qu’il devienne translucide. Ajouter le champagne et le bouillon, louche par louche tout en remuant, jusqu’à ce que les liquides soient complètement évaporés.
Lorsque le riz est al dente, ajouter les dés de poire et remuer délicatement.
Parsemer de Sbrinz AOP. Décorer de cerfeuil. Déguster sans attendre.
La semaine dernière, je suis allée en Alsace à la rencontre de 14 vignerons pour découvrir leurs belles bouteilles pour les fêtes. Je vous ai déjà parlé de ces vins exceptionnels mais pas toujours reconnus à leur juste valeur. Les Grands crus ont été à l'honneur et parmi eux, quelques pépites que je vous invite à déguster sans plus attendre... Si vous avez l'occasion de vous rendre dans cette jolie région, ne manquez pas de suivre la Route des vins d'Alsace et de leur rendre visite.

©CIVA

Pour commencer le repas, en accompagnement d'aspic d'oeuf de caille et de saumon, de gougères, de sapins de Noël feuilletés, de tourtes aux escargots ou de veau et foie gras, de tuiles de comté aux griottines, de verrines de foie gras au confit de figue et à la crème de balsamique ...
Crémant Emotion Paul Buecher
Une cuvée haut de gamme qui s'inscrit dans la charte Excellence du Crémant d'Alsace, avec une dominance de Chardonnay (45%), uniquement de la cuvée (c'est-à-dire le coeur du jus au pressurage) et 24 mois de lattes minimum. Frais, équilibré, pétillant. 12€, Paul Buecher, Wettolsheim
Crémant Chardonnay 2015, Dopff au Moulin
Un crémant brut, nature, sans liqueur, ni soufre ajouté, gras, rond et sec à la fois. 14,90€, Domaine Dopff au Moulin, Riquewhir
Crémant Domaine Maurice Griss
Une majorité de pinot blanc, moins de 5g de sucre pour un vin tonique, fin et frais, aux arômes de fleurs blanches. Contrairement à ce que son nom indique, le Domaine Maurice Griss est géré par des femmes vigneronnes : il y a eu Marguerite, aujourd'hui Josiane, sa fille, et demain, Marion, la nièce. Leurs vins sont d'un excellent rapport qualité / prix, surtout pour les Grands crus. 8,40€, Domaine M. Griss, Ammerschwirr

Avec un velouté de marrons ou de butternut...
Riesling Boland de Turckheim 2015, Paul Buecher
Un vin doux, rond et gras, aux saveurs de fruits mûrs, avec seulement 4g de sucre. 10,80€, Paul Buecher, Wettolsheim

Avec un foie gras mi-cuit...
Gewurztraminer Grand cru Kaefferkopf 2015 Domaine Maurice Griss
Pas trop sucré, avec de jolies notes de fruits jaunes, ce vin de très grande qualité ouvre l'appétit et accompagne à merveille un foie gras sans plomber le palais pour le reste du repas. 13,90€, Domaine M. Griss, Ammerschwirr

Avec des fruits de mer, une terrine d'huîtres, un carpaccio de Saint-Jacques, un poisson...
Riesling Grand cru Rangen 2017, clos Saint Théobald, Domaine Schoffit
Un vin puissant, élégant et rafraichissant, très agréable sur un poisson, Domaine Schoffit, Colmar
Riesling Grand cru Kessler 2014, Domaine Schlumberger
Un grand vin de gastronomie perlant et vif, aux saveurs d'agrumes et avec une belle longueur, qui se marie très bien avec le poisson cru et le fromage de chèvre. 22,60€, Domaine Schlumberger, Guebwiller
Sylvaner Grand cru Zotzenberg 2009, Domaine Boeckel
Un Sylvaner au nez d'agrumes, puissant, ample et bien équilibré, qui se marie aussi bien avec un foie gras poêlé, que des fruits de mer, des poissons, de la volaille, des fromages doux. Domaine Boeckel, Mittelbergheim

Avec une viande blanche ou une volaille...
Riesling Grand cru Kaefferkopf 2016, Domaine Maurice Griss
Ne vous fiez pas à son prix, ce vin gastronomique, rond et ample, avec de belles notes minérales, est d'un très grande qualité. Il accompagne les huîtres comme les viandes blanches. 14,70€, Domaine M. Griss, Ammerschwirr
Pinot gris Grand cru Furstentum 2010, Domaine Bott-Geyl
Un vin aux notes de fruits confits, avec beaucoup de personnalité, qui accompagne les saveurs d'automne, les viandes blanches et les volailles en sauce, les risottos... 25€, Domaine Bott-Geyl, Beblenheim
Avec le fromage...
Pinot gris Grand cru Kitterlé 2010, Domaine Schlumberger
Un bel équilibre, entre la rondeur et les notes de fruits jaunes au départ, et la fraicheur en fin de bouche. Ce vin se révèle avec un foie gras, une salade landaise, un plat exotique, un fromage persillé ou en dessert. 28,05€, Domaine Schlumberger, Guebwiller

Avec un entremets mangue-fruits de la passion, une bûche chocolat au lait mangue passion, une pavlova aux fruits exotiques...
Gewurztraminer Grand cru Sonnenglanz 2010 Domaine Bott-Geyl
Un vin de surmarité aux notes de pamplemousse et de fleurs blanches, avec beaucoup de personnalité, qui s'apprécie aussi bien avec des fromages de caractère, un fois gras poêlé, de laz cuisine thaï ou indienne, ou tel quel en fin de soirée. Un très bon rapport qualité / prix. 28€, Domaine Bott-Geyl, Beblenheim
Riesling Sélection de Grains Nobles 2014, Paul Buecher
Un nez aromatique agréable, en bouche, des saveurs de fruits exotiques contrebalancées par une fraicheur due à une acidité assez élevée. 38€, Domaine Paul Buecher, Wettolsheim
Riesling Cuvée Eric 2015, Domaine Schlumberger
Fruité, légèrement minéral, ce riesling excelle avec un dessert aux fruits exotiques comme avec de la cuisine thaï. Un bijou tel quel, en fin de soirée. 40€, Domaine Schlumberger, Guebwiller
Retrouvez d'autres accords mets et vins en cliquant ici.

©CIVA
Voilà un plat très rapide et ultra facile à préparer et qui, à condition de choisir de bons ingrédients, a toute sa place sur les tables de fête et dans les dîners chics. Ce plat m'a été inspiré d'une recette d'Hélène Darroze pour la crème AOP d'Isigny. J'espère qu'il vous plaira.

Pavés de saumon crème gribiche
Pour 4 personnes :
- 4 pavés de saumon de 150 g ou 1 filet de 600 g (peau et arêtes enlevés)
- 8 petites pommes de terre à chair ferme (type rattes, Roseval...)
- 200 g de crème crue de Normandie (à défaut de crème pasteurisée AOP d'Isigny)
- 20g de câpres
- 40g de cornichons
- 1 citron (zeste et jus)
- 1 échalote
- 20 brins de ciboulette
- sel, poivre de Timut
Préchauffer le four en chaleur tournante à 180°.
Couper éventuellement le filet de saumon en pavés. Les placer dans un plat à four. Saler, poivrer. Enfourner pour 8/10 mn (selon l'épaisseur des pavés).
Laver les pommes de terre. Les faire cuire à l'eau, dans l'autocuiseur, 6 mn (à partir du sifflement).
Couper en lamelles les câpres et les cornichons.
Hacher finement l'échalote et la ciboulette.
Presser le citron et prélever des zestes.
Dans un bol, mélanger la crème avec les câpres, les cornichons, l'achalote et la ciboulette. Ajouter le jus et le zeste du citron. Assaisonner.
Servir le saumon et les pommes de terre bien chauds, accompagnés de la crème gribiche.
Réputés pour donner la migraine, les vins d'Alsace souffrent injustement d'une mauvaise image. En France en tout cas. Méconnus du grand public, ils ont pourtant de sérieux atouts que les amateurs savent reconnaître depuis longtemps. Aujourd’hui, le vignoble alsacien se situe parmi les plus belles et grandes régions de production françaises. Je vous amène donc à la découverte de ce vignoble riche en beaux breuvages...
Disons-le de suite, le vignoble alsacien est gâté par la nature. Il bénéficie d’un climat semi-continental ensoleillé, chaud et sec grâce à la barrière naturelle des Vosges qui le protège des influences océaniques et lui assure l’une des pluviométries les plus faibles de France (500 à 600 mm d’eau par an). Vous avez sans doute remarquer lors de vos vacances qu'il y fait très chaud en été, mais très froid en hiver. Parfait pour les vignes ! A l'automne, les journées chaudes et les nuits fraîches contribuent à une maturation lente et prolongée des raisins. De quoi favoriser le développement d’arômes complexes et la préservation d’une acidité mûre qui donne de la fraîcheur aux vins.

7 cépages principaux & des dizaines de goûts différents
Complexe, c'est sans doute l'ajectif qui caractérise le mieux le vignoble alsacien. Contrairement aux autres régions viticoles, les vins d'Alsace doivent principalement leur nom aux cépages, mais pas seulement ! On dénombre 7 cépages principaux, 2 assemblages et 2 mentions, majoritairement des blancs, qui varient des plus secs et frais aux plus opulents et corsés.
Les vins blancs frais et secs :
Vin sec, croquant, intensément fruité. Sa délicatesse ouvre l'appétit à l'apéritif.
Vin vif, léger et désalterant, au fruité discret. Sa vivacité naturelle allège les plats gourmands et souligne les saveurs iodées.
Vin tendre, printanier, à la fois délicat et souple. Le pinot blanc égaie les petits plats de tous les jours.
Vin souple, agréable. L'Edelzwicker n'est pas un cépage mais un assemblage de cépages blancs de l’AOC Alsace - historiquement issus de la même parcelle -, sans indication ou contraintes de proportion. Les cépages peuvent être vinifiés ensemble ou séparément. La mention du nom de cépage sur l’étiquette reste facultative, celle du millésime aussi. Aujourd'hui en voie de disparition, ce vin était bu en toute simplicité au quotidien.
Vin frais, équilibré et convivial. Le Gentil correspondait dans les années 20 à un assemblage de cépages provenant d’une même parcelle. Remis au goût du jour ces dernières années, ce vin fait désormais l’objet d’une Charte Interprofessionnelle. Cet assemblage doit être constitué au minimum de 50% de Riesling, Muscat, Pinot Gris et/ou Gewurztraminer, le reste étant composé de Sylvaner, Chasselas et/ou Pinot Blanc. Avant assemblage, chaque cépage doit être vinifié séparément et doit avoir obtenu l’agrément AOC Alsace. Le Gentil doit faire mention du millésime.
Vin élégant, subtil et frais, finement aromatique. Le riesling sublime les recettes les plus élaborées.
Les vins blancs puissants et intenses :
Vin généreux, ample et étoffé. Son caractère enveloppant et velouté est parfait avec les plats savoureux.
Vin puissant, exubérant, d'une grande complexité aromatique (plus de 300 arômes). Ses nuances exotiques et épicées rehaussent les plats de caractère.
Les vins blancs moelleux et liquoreux :
Vins rares, élaborés à partir de baies récoltées en sur-maturité, naturellement riches, d’une grande complexité aromatique. Leur puissance accompagnent des mets de tempérament, de l'entrée au dessert, et s'accrodent remarquablement bien avec la saveur des fruits exotiques.
Vins liquoreux, élaborés à partir de baies enrichies par la pourriture noble et récoltées à la main, intenses et remarquables. S'ils accompagnent parfaitement les desserts, ces vins se suffisent aussi à eux-mêmes.
Créées en 1984, ces deux mentions peuvent compléter, sur l'étiquette, les appellations "Alsace" ou "Alsace Grand Cru".
Les vins rosés et rouges, légers ou corsés :
Autre particularité du vi àgnoble alsacien : un seul cépage, le pinot noir, donne des vins rosés ou rouges...
Vin léger, croquant et désaltérant
Vin frais et finement fruité
Vin charpenté, corsé, intensément fruité.

Guebwiller
Voici donc, dans les grandes lignes, les caractéristiques de chacun de ces cépages, assemblages et mentions. Néanmoins, il faut garder à l'esprit que les arômes d'un même cépage peuvent être totalement différents, en fonction de la maturité des raisins, du millésime et, surtout, du terroir. Selon qu'ils soient situés en plaine, en bordure de montagne, en altitude dans la colline vosgienne, les 15500 hectares de vignobles alsaciens présentent en effet des sols très différents, du granit au calcaire, en passant par l’argile, le schiste, le grès..., qui jouent sur les cépages, apportent des arômes typiques et offrent ainsi une grande variété de terroirs. En fonction de la localisation des vignes, un même cépage peut être très différent (plus ou moins fruité, plus ou moins sec...) d'un domaine à l'autre.
C'est d'ailleurs un avantage pour les viticulteurs qui possèdent un vignoble très morcelé ; ils cultivent ainsi plusieurs variétés de sols et de terroirs et peuvent offrir une gamme très large de vins. Si bien qu'il est impensable d'affirmer, par exemple, que LE Riesling est frais et sec, qu'on aime ou pas LE guewurztraminer, LE pinot gris... Car il existe autant de vins d'Alsace que de parcelles.
C'est la raison pour laquelle les viticulteurs alsaciens ont créé des noms de terroirs, de communales ou encore de lieux-dits. De quoi compliquer un peu plus le vignoble alsacien !

Turckeim
3 grandes AOC & des dizaines de dénominations
Aujourd'hui, les vins d'Alsace sont consacrés grâce à 3 AOC : l’AOC Alsace depuis1962, l’AOC Alsace Grand Cru depuis 1975 et l’AOC Crémant d’Alsace depuis 1976.
- L'AOC Alsace représente à elle seule plus de 70 % de la production dont 90 % de vins blancs. Comme nous l'avons vu, ces vins peuvent être issus d’un seul cépage, qui peut être indiqué sur l’étiquette, ou issus d’un assemblage de plusieurs cépages. Aux 7 cépages principaux sont également autorisés le Chasselas, l'Auxerrois et le Savagnin rose.
Les vins de l’AOC Alsace sont toujours vendus dans la bouteille type « vin du Rhin », appelée « flûte d’Alsace », qui leur est réservée par la réglementation. Depuis 1972, ils sont obligatoirement mis en bouteilles dans leur région de production.
Pour les vins présentant une typicité particulière et répondant à un niveau d’exigence supérieur, le nom de l’AOC peut être complété, depuis octobre 2011, par une dénomination géographique communale ou un nom de lieu-dit.
Pour les "Communales", 13 communes ou entités intercommunales ont fait l’objet d’une délimitation stricte et peuvent être indiquées sur l’étiquette en complément de l’AOC Alsace : Bergheim, Blienschwiller, Côtes de Barr, Côte de Rouffach, Coteaux du Haut-Koenigsbourg, Klevener de Heiligenstein, Ottrott, Rodern, Saint-Hippolyte, Scherwiller, Vallée Noble, Val Saint-Grégoire, Wolxheim.
Les "Lieux-dits" mettent en avant des caractères particuliers issus du terroir, en appliquant des règles de production plus strictes encore que pour les communales. Les vins issus de ces lieux-dits expriment plusieurs nuances : au fruité du cépage se mêle la minéralité particulière du terroir.
- Remarquant très tôt les spécificités que certains lieux dits conféraient à la culture de leur vigne et à leurs vins, les vignerons alsaciens ont dès le IXème siècle, fait référence à la notion de Grands Crus. Aujourd'hui, l'AOC Alsace Grand cru compte 51 terroirs délimités selon des critères géologiques et climatiques stricts. Ces lieux-dits d'exception ont été reconnus en 2011 comme autant d’appellations distinctes, alors qu'ils étaient jusque là englobés dans la seule AOC Alsace Grand Cru. Les vins issus de ces terroirs d'exception représentent près de 5 % de la production totale du vignoble.
Les Grands crus sont vendangés obligatoirement à la main. Quatre cépages sont généralement admis dans les appellations Grands Crus : le Riesling, le Muscat, le Pinot Gris et le Gewurztraminer. Trois exceptions viennent cependant déroger à cette règle : les assemblages de cépages sont ainsi autorisés dans l’Altenberg de Bergheim et le Kaefferkopf tandis que le Sylvaner est admis dans le Zotzenberg.
L’étiquette mentionne obligatoirement l’une des 51 appellations comportant le nom du lieu-dit ainsi que le millésime. Elle indique généralement aussi le cépage, sauf lorsqu’il s’agit de vins d’assemblage.

Et le crémant d'Alsace dans tout ça ?
Là encore, on peut parler de crémantS tant il en existe de différents. Ces vins effervescents sont élaborés selon la méthode traditionnelle, à partir d’un cépage unique, affichant son nom sur l’étiquette, ou de l’assemblage harmonieux de plusieurs d’entre eux, chacun contribuant à l’équilibre subtil de la cuvée :
- Le Pinot Blanc est le principal cépage des Crémants d’Alsace blancs. Il leur confère fraîcheur et délicatesse.
- Le Riesling offre des Crémants aux notes vives et fruitées, pleines d’élégance et de noblesse.
- Le Pinot Gris apporte richesse et charpente.
- Le Chardonnay distille des notes fines et légères.
- Le Pinot Noir est le seul cépage à produire des Crémants d’Alsace rosés. Il est également à l’origine des Blancs de Noirs (la pellicule du Pinot Noir est sombre mais sa pulpe est blanche), pleins de charme et de finesse.
Les Crémants millésimés, souvent affinés plus longtemps, développent un caractère vineux avec des notes beurrées et brioché.
Le Crémant d’Alsace est devenu aujourd’hui le premier vin mousseux à AOC consommé à domicile en France, après les Champagnes. L'AOC Crémant d'Alsace représente un quart de la production de Vins d'Alsace.

Vendredi, je vous donnerai un accord mets/vins avec ma sélection coup de cœur de Grands Crus.