L'Obione bouscule le Littré !
Audacieux, voilà comment je qualifierais Sébastien Godefroy. Aux fourneaux du restaurant La Sélune à Ducey pendant quelques années, le temps d'être distingué par Gault et Millault, le jeune chef de 36 ans a repris, en septembre dernier, le Littré, une institution avranchinaise qu'il a entièrement transformé ces dernières semaines pour en faire un lieu qui lui ressemble.
Finis les tentures sombres d'un autre temps, les meubles régionaux, les tables qui s'accumulent dans les trois salles de l'établissement... Sans pour autant faire table rase du passé, l'Obione (c'est aujourd'hui son nouveau nom, en référence à une herbe hollophile des prés-salés) dépoussière les lieux. Le plafond de verre art déco, les moulures, les anciens miroirs et les cheminées en marbre côtoient désormais les murs gris et kakis, les fauteuils de velours bleus, rose fuchsia et verts, les appliques en forme de singes, les suspensions filaires, la claustra, les mange-debouts... Un espace salon cosy chic accueillera des apéritifs dînatoires (avec possibilité de privatiser la pièce pour 8 à 15 personnes).
L'établissement qui n'avait pas changé depuis des années se veut dans l'air du temps, n'en déplaise aux nostalgiques. Une audace pleinement assumée par Sébastien Godefroy qui souhaitait un restaurant à l'image de ses assiettes.
Et, de ce côté-là aussi, il y a de l'audace ! Ce midi-là, le menu Vent des grèves offre 3 amuses-bouches originaux : servis au salon, rillettes de canard, madeleine à l'encre de seiche et craker nous mettent en appétit sans rassasier.
Le maquereau de la Manche façon gravlax, pomme verte (en brunoise et en gelée) et herbes sauvages est léger, parfumé et très rafraichissant. Un sponge-cake, signature du chef qui le glisse aussi bien dans ses assiettes sucrées que salées, apporte du corps à l'ensemble. Le cidre des vergers de la retenue de la cuve d'Etienne Leroy s'accorde à merveille avec.
La poitrine de cochon du Val de Sée est parfaitement grillée. Elle est accompagnée d'un jus au miel et épices, de fèves et d'un houmous de cacahuètes, surprenant sur le papier mais très agréable en bouche et d'une grande finesse.
Le dessert joue avec raffinement sur des textures lactées : en mousse, en crème, en biscuit. Cela fond, cela croustille et très léger.
Déjà testée en décembre dernier, la cuisine de Sébastien Godefroy m'avait paru trop complexe, comme si le chef voulait montrer tout ce qu'il appréciait au point d'en faire peut-être un peu trop. Mais, ce déjeuner aux saveurs printanières m'a enchanté. Savoureux, il fait la part belle aux produits locaux, surprend sans dérouter et appelle à revenir !
Service simple et attentionné. Bonne idée d'avoir retiré les nappes qui nécessite d'être parfaitement repassées, mais d'avoir choisi de très beaux ronds de serviette en passementerie artisanale. Ce sont les détails qui font la différence.
La devise du chef est de penser qu'on peut se faire plaisir sans dépenser une fortune et c'est réussi. Ce menu à 28€ est d'un bon rapport qualité-prix. Les autres menus oscillent entre 16 et 45€.
Bravo Chef et bonne route !
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Obione Restaurant
8, rue du Dr Gilbert 50300 Avranches
02 33 58 01 66
Fb @obionerestaurant
Il y a du n'oeuf pour Pâques !
Il est grand temps d'acheter les chocolats qui seront parsemés dans le jardin le 21 avril prochain ! Voici ma sélection...
Fritures exquises
On craque pour ces crevettes, tortues et petits poissons en chocolat noir et au lait que l’on pêche au rayon épicerie de Picard. 4,95€ (140g / 35 pièces environ), en magasins et sur le site, Picard
Mini prix, maxi plaisir
Réalisés à base de chocolat noir ou de chocolat au lait, les moulages allient tout le savoir-faire et la qualité de Révillon Chocolatier. Oeuf 2,99€ (70g), poule, 4,99 € (120g), en GMS, en boutique et sur le site, Révillon
Tout bios !
De délicieux petits oeufs bio au chocolat au lait avec un coeur fondant au caramel beurre salé, dans leur boîte en métal, fabriqué dans les ateliers Belledonne. 8,95 € (160 g), en magasin bio, Belledone
Un panel de saveurs
Garantis sans huile de palme, les petits œufs en chocolat Leonidas s'avalent sans compter ! Avec 19 saveurs différentes, difficile de choisir. Qui pourra d'ailleurs résister au Cookies & Cream au lait, la nouveauté 2019 qui mélange à merveille le croquant du cookie au cacao, une onctueuse crème et une coque au chocolat au lait ? 24,60€ (la boîte de 500g), en boutiques et sur le site, Leonidas
Bien garni
Comment ne pas craquer pour le majestueux moulage Oeuf Rocher De Neuville ? À la fois brut et délicat avec sa couverture originale 100% pur beurre de cacao, il est garni de fritures et petits oeufs et se décline en deux versions, noir et lait, agrémentées de noisettes caramélisées. Garanti sans huile de palme, ni colorants E171/ E172. 19,60 € (170 g), en boutiques et sur le site, De Neuville.
Pastoral
Voilà une pièce originale et colorée, parfaite pour la décoration de la table de Pâques. Au plaisir des yeux, son mélange de saveurs chocolatées alliera plaisir gustatif, à apprécier en famille ou entre amis au dessert. 11,90€ (150g), en boutique et sur le site, Réauté Chocolats
Baroque
Paré de motifs baroques et de bleu canard, cet œuf royal singulier saura surprendre les sens des adultes gourmands ! Il recèle un assortiment varié de délicieux petits œufs colorés en chocolat au lait ou noir, subtilement fourrés au praliné, parfois agrémentés d’éclats d’amandes ou de crêpe dentelle. 39,90€ (250g), en boutiques et sur le site, Comtesse du Barry
Un air marin
Il en jette l'oeuf de Pâques de la Maison Le Roux ! En chocolat de Madagascar, noir, 70% de cacao ou au lait, 45% de cacao, il est garni d'une friture traditionnelle en forme de coquillages et petits poissons, aux saveurs chocolat noir et chocolat au lait. L'œil bleu, 35€ (200g), en boutiques uniquement, Maison Le Roux
Loiseau sort de sa coquille !
Dans ce délicieux oeuf en chocolat blond aux saveurs caramélisées et biscuitées, est enfermé un petit oiseau en chocolat noir des Caraïbes 66%, qui cherche à sortir. A vous de briser délicatement la coquille avec le maillet en chocolat (à déguster ensuite, bien sûr !). 25€ (450g), à commander sur le site, Bernard Loiseau
Joli comme un coeur
Cette année, Pierre Marcolini réinterprète sa signature chocolat fétiche, le coeur, et propose des oeufs Jolis Coeurs chocolat noir ou lait garnis de petits oeufs pralinés. 49€ (500g), 39€ (250g), en boutique et sur le site, Pierre Marcolini
Et pour assurer le déjeuner pascal sans trop se prendre la tête, que diriez-vous de ces nouveautés ?
Ultra gourmand
Sous une couche de mousse vanille Bourbon de Madagascar raffinée à la crème fraîche, se cache un coeur de caramel tendre vanillé, un onctueux crémeux noisette parsemé de morceaux de noisette croquants et une dacquoise amandes, le tout reposant sur un croustillant praliné. 14,90€ (625g / 8 parts), en magasins et sur le site, Thiriet
Délicieusement Art Déco
Ce demi-oeuf glacé pour 6 personnes sera du plus bel effet sur votre table avec son décor de palmiers stylisés en velours. Il est si beau qu’il va être difficile de le découper… Quoiqu'on aurait tort de se priver de ce délicieux mariage d’un biscuit mi-cuit et d’une sauce au chocolat et caramel, d’une crème glacée à la vanille avec des éclats de noix de pécan et d’une crème glacée au chocolat. 13,50 € (560g / 6 parts), en magasins et sur le site, Picard
J’vous ai apporté des bonbons
Parce que les roses sont périssables, on eut un jour l’excellente idée de les cristalliser. Et de confire les fruits frais. La Provence s’en est fait la spécialité que la confiserie Florian, dernière du pays niçois, perpétue depuis un demi-siècle.
La confiserie est installée dans les Gorges du Loup depuis 1949. Des visites guidées y sont organisées toute l’année. ©Florian
A quelques kilomètres de Grasse et de Saint-Paul de Vence, nichée entre le torrent des Gorges du Loup et la montagne de l’arrière-pays, la confiserie Florian vit au rythme des fruits et des fleurs de la région, dans les effluves de sirop de sucre et de miel. C’est que la Provence jouit d’un extraordinaire verger baigné de soleil toute l’année ou presque.
Les confitures et les fruits confits régalent les papes d’Avignon qui leur donnent leur essor dès le XIVème siècle. À partir de la Révolution, Apt devient même la marmite des confitures sèches et des fruits confits du Lubéron et figure, encore aujourd’hui, comme le premier producteur au monde de fruits confits, exportant 70% de sa fabrication dans 60 pays du monde. Et que dire des amandes de Provence dont la qualité est reconnue dès le XIXème siècle et qui a donné naissance aux nougats et aux calissons ? Ou encore des fleurs qui ont fait la renommée des parfums de Grasse et ont permis à un certain Monsieur Nègre, confiseur grassois, d’inventer les pétales cristallisés dans les années 1850, lui qui était déjà à l’origine des bonbons acidulés ?
La confiserie des Gorges du Loup s’en fait la spécialité dès sa création. On est en 1949, et c’est Georges Fuchs, fils du directeur de la parfumerie Fragonard jusqu’alors implantée dans ces bâtiments, qui rachète les cuves à confiture en cuivre et les terrines en terre cuite de la fameuse Confiserie Nègre et lance cette maison. Témoin de cette époque mythique, la confiserie familiale (aujourd’hui dirigée par les petits-enfants de Georges) travaille encore des tonnes de fruits et de fleurs fraiches.
L’art de cristalliser les fleurs fraiches
En déambulant dans l’atelier des fleurs cristallisées, on est envahi par un doux parfum de violette. Il s’agit de la Victoria de Tourrettes sur Loup. Fraîchement cueillies le matin par les producteurs locaux, les fleurs sont triées et nettoyées à la main, une par une. Puis elles sont mélangées à de la gomme arabique, de la sève d’acacia qui sert de colle et d’épaississant, avant d’être roulées délicatement dans du sucre glace. Vient alors le moment de les sécher en étuve.
Très délicates, les fleurs sont travaillées uniquement à la main. ©Florian
Il faut environ 5 jours pour que le cœur de la fleur soit bien sec. Les violettes sont ensuite baignées une demi-journée dans un mélange d’eau, de sucre et de colorants naturels : le sucre candi. Puis de nouveau égouttées et mises à sécher sur des grilles. Deux jours plus tard, elles se sont cristallisées au contact de l’air.
Leur couleur, restée intacte, et leur forme ne bougeront plus. 500 kg de violettes sont ainsi transformées jusqu’en mars. Puis ce sera la rose Tango de Vence et la verveine du Plan de Grasse : 2 tonnes de fleurs de l’une et 150 kg de feuilles du second seront cristallisés jusqu’en septembre. Tous seront vendus tels quels ou entreront dans la composition de douces créations comme les tablettes de chocolat, le nougat et les calissons.
Les fleurs cristallisées se dégustent telles quelles, comme un bonbon.
Elles s’apprécient aussi dans une coupe de champagne pour le parfumer subtilement. ©Florian
Au royaume des fruits confits
Dans l’atelier des fruits, les agrumes sont rois toute l’année. En ce moment, ce sont la mandarine de Vallauris, l’orange amère de Tourrettes sur Loup et le citron de Menton qui, sous les mains des confiseurs, sont délicieusement confits et glacés. D’avril à septembre, ce sera le tour du pamplemousse de Nice, puis d’octobre à janvier, de la bergamote et de la clémentine de Menton et des cédrats de Corse et d’Italie. Sans oublier tout l’été, les fruits du verger : abricots, pêches et Reine-claude du Languedoc Roussillon, Bigarreau d’Apt, figues blanches de Vence et de Solliès-Pont, melons de Cavaillon…
La fabrication des fruits confits est un travail délicat de patience et de précision. Le but est de remplacer, par osmose, l’eau contenu dans le fruit par du sucre. D’abord passé à la vapeur à 110° pour être ramolli, le fruit est plongé dans un sirop de sucre à plusieurs reprises, en augmentant à chaque fois la teneur en sucre et la température du sirop, sans en altérer ni le goût, ni la structure.
La confiserie Florian produit environ 10 tonnes de clémentines confites par an.©Florian
Les clémentines, produit phare de la maison, sont ainsi plongées 3 minutes tous les 2 jours pendant 45 jours. Dernière étape, et non des moindres, le glaçage, réalisé au fur et à mesure des besoins, qui permet de former une fine pellicule qui protègera le fruit pendant 7 à 9 mois. Au lieu d’être glacés, certains fruits confits sont plongés dans du chocolat. A l’instar des fameuses orangettes dont le peintre Matisse était un sérieux client.
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Confiserie Florian
Le Pont du Loup - 06140 - Tourrettes-sur-Loup
C'est le printemps !
Même si les températures sont loin d'être clémentes le matin, l'envie est grande de faire entrer les légumes croquants dans l'assiette. Parce que, je ne sais pas pour vous, mais je finis par me lasser des plats d'hiver. Rien de tel qu'un buddha bowl, donc !
Comment ça vous ne connaissez pas les buddha bowls ??? Mais si, vous savez, ces salades composées qu'on n'appelle plus ainsi car ça n'est pas assez tendance ! Pour celles et ceux qui auraient hiberné quelques temps, ce sont des salades servies dans un bol qui mêlent céréales, légumes, fruits, légumineuses et oléagineux, éventuellement poisson, poulet ou œuf, et qui jouent avec les aliments crus et cuits, chauds et froids.
Mais, quitte à surfer sur la vague du "végé", autant que ce soit en plus responsable. J'ai donc imaginé un buddha bowl composé d’ingrédients de saison, triés sur le volet auprès de producteurs locaux (de Normandie donc) en agriculture bio :
- du quinoa produit dans le Perche plutôt qu’en Bolivie,
- de la mâche, des carottes et des betteraves anciennes qui poussent dans les mielles de la Manche,
- des châtaignes grillées (congelées depuis l'automne dernier) et des noisettes, de mon jardin car les pois chiches et les noix de cajou n'y poussent pas,
- et, pour relever le tout, une sauce au vinaigre de cidre maison.
J’aurais pu y ajouter un potimarron, du chou, un œuf mollet, une escalope de poulet ou même des lamelles de gigot d’agneau de pré-salé. Ce qui est malin, c'est que, présentés ainsi, les légumes de fin d'hiver passent mieux. Alors, tendance, mon buddha bowl normand ?
Buddha bowl de fin d'hiver
Pour 2 pers. :
- 60 g de quinoa blanc
- 2 carottes
- 1 betterave chioggia
- 10 châtaignes grillées
- 50 g de mâche
- 2 noisettes concassées
- 1 cs de vinaigre de cidre
- 3 cs d'huile de noisettes
- 1 cc de moutarde
- sel, poivre
Faire cuire le quinoa 12 mn, dans un grand volume d'eau bouillante salée. L'égoutter, le réserver au chaud.
Peler les carottes et la betterave.
Couper une carotte en morceaux. Faire cuire dans un beurre bien chaud, 15 mn à couvert, avec du sel et du poivre. Réserver au chaud.
Réchauffer les châtaignes 5 mn au four, à 180°.
Râper la seconde carotte.
Détailler la betterave à la mandoline.
Préparer la sauce vinaigrette.
Répartir le quinoa, les carottes cuites, les châtaignes, les carottes râpées, la mâche, les rondelles de betteraves. Verser la vinaigrette. Parsemer de noisettes.
Dîner improvisé auprès de la cheminée
Avec la tempête qui sévit depuis quelques jours, l'envie est grande de se blottir devant la cheminée. Et quand le frigo est vide ou presque, rien de mieux qu'une omelette cuite au feu de bois. On peut la faire nature, la garnir de pommes de terre, de fromage, de lard, de saumon fumé... un peu comme les omelettes à la carte de la Mère Poulard au Mont Saint-Michel. Sans oublier l'omelette au sucre que l'on déguste en dessert ou au petit-déjeuner. Désolée pour la qualité des photos mais les prises de vue le soir à la lumière articielle, ça n'est pas idéal.
Omelette soufflée au feu de bois
Pour 4 personnes :
- 8 oeufs
- une belle noix de beurre
- sel, poivre
Préparer le feu pour avoir de belles flammes (on se fiche de la braise, on ne grille pas de la viande !).
Casser les oeufs dans le bol du robot pâtissier (Kitchen aid pour ma part).
Saler, poivrer.
Battre pendant 15 bonnes minutes de sorte à ce que les oeufs aient triplé, voire quadruplé, de volume (voire plus).
Faire fondre le beurre à la poêle. Lorsqu'il mousse, verser les oeufs et faire cuire à la flamme jusqu'à ce que le dessous soit bien pris et que le dessus reste encore bien baveux.
Servir de suite avec une salade verte.
PS : vous pouvez tout à fait réaliser cette omelette sur la gazinière ou les plaques électriques. Vous aurez une belle omelette soufflée (comme sur la 1ère photo) mais n'aurez pas le goût de feu de bois si particulier.
Des additifs, pour quoi faire ?
Aspartame, E105, lécithine de soja, E496, glutamate, cochenille…, la liste des additifs sur nombre d’emballages alimentaires a de quoi vous laisser perplexe. Mais derrière tous ces noms barbares, que se cache-t-il vraiment ? Pourquoi utiliser des additifs ? Présentent-ils des risques pour notre santé ?
Dès la Haute-Antiquité, le sel de mer était utilisé pour la conservation des viandes et des poissons. Les égyptiens ont été les premiers à utiliser la gomme de caroube pour épaissir leurs mets. Au XVIIème, les Japonais découvraient le pouvoir gélifiant d’une algue, l’agar-agar... Depuis toujours, l’usage de substances pour conserver ou donner de la texture est donc ancré dans nos pratiques culinaires. Une utilisation sans conséquences à des époques où l’on cuisinait des produits du jardin, des viandes de l’éleveur d’à côté et des conserves maison. Mais avec l’essor de l’alimentation industrielle dans nos foyers, les consommateurs ingurgitent en trop grande quantité des additifs alimentaires, certes autorisés mais pourtant dénoncés comme toxiques par de plus en plus de spécialistes.
Pourquoi utiliser des additifs ?
Selon le Syndicat national des producteur d’additifs et d’ingrédients de la chaine alimentaire (le SYNPA), les additifs permettent de produire en grande quantité, à moindre coût (en suppléant des ingrédients naturels plus onéreux), de palier aux allergies alimentaires (en substituant notamment le gluten, le sucre, les œufs) ou encore de transporter certaines denrées sur de longues distances sans qu’elles ne perdent leur aspect appétissant jusque dans notre assiette.
A quoi servent-ils exactement ?
Ajoutés intentionnellement aux aliments au cours de leur préparation, les additifs alimentaires jouent un rôle technologique ou nutritionnel.
- Les conservateurs, les antioxydants et les gaz d’emballage garantissent la qualité sanitaire des produits en ralentissant notamment leur oxydation (l’acide citrique) ou en bloquant le développement des micro-organismes pathogènes (l’acide fumarique).
- Les colorants, les édulcorants, les exhausteurs de goût, les acidifiants, les correcteurs d’acidité et les arômes (environ 2500) améliorent leur aspect et leur goût pour les rendre plus appétissants.
- Les épaississants, les gélifiants, les émulsifiants ou les poudres à lever leur apportent une texture particulière, plus de viscosité, de consistance, d’onctuosité ou de volume.
- Les agents d’enrobage, les affermissants (pour des fruits et légumes fermes et craquants), les antiagglomérants et les stabilisants protègent les textures et les couleurs dans le temps.
« E », ça veut dire quoi ?
Ce fameux E signifie Europe. Il est suivi de trois chiffres qui permettent d’identifier plus facilement les additifs alimentaires autorisés ou interdits dans les pays européens. Pour identifier leur rôle, 26 catégories ont été établies : E 100 pour les colorants, E 200 pour les conservateurs, E 300 pour les agents antioxydants, E 400 pour les agents de texture, E 500 pour les acides, E 600 pour les exhausteurs de goût, E 900 pour les édulcorants...
Autorisés mais pas forcément innofensifs...
Sur les 320 additifs autorisés en Europe, des rapports scientifiques internationaux ont aujourd’hui prouvé que 169 étaient nocifs pour notre santé et qu’une centaine est jugée pour certains experts comme inoffensifs, pour d’autres dangereux. Il faut dire que certains additifs autorisés ont des effets toxiques démontrés, en général chez l’animal, à des doses élevées. Les industriels doivent donc limiter leur quantité dans les aliments. C'est la fameuse dose journalière recommandée.
Seuls 77 additifs peuvent être considérés comme inoffensifs car aucun effet secondaire n’est connu à ce jour ou bien aucune étude ne prouve le contraire.
Un arôme naturel, c’est vraiment naturel ?
Oui et non. On l’appelle « naturel » car il provient d’une ou plusieurs matières premières naturelles, d’origine végétale, minérale ou animale. On obtient cet arôme par des méthodes physiques, microbiologiques ou enzymatiques : extraction, concentration, distillation, torréfaction, fermentation… Du coup, il contient des solvants d’extraction, des émulsifiants et des conservateurs, des substances pas vraiment naturelles donc, mais qui ne sont pas mentionnées dans la liste des ingrédients. Un constat que l’on peut d’ailleurs faire avec l’ensemble des additifs naturels (colorants, édulcorants, gélifiants…). Par ailleurs, on peut tout à fait créer un goût de tomate sans tomate mais avec arômes issu de produits naturels comme des molécules de choux verts, de pommes de terre cuites, de sucre brun, de feuilles vertes et de framboises. On parle alors d’« arôme naturel de tomate » même s’il ne provient pas de ce fruit.
Et les arômes artificiels alors ?
Par souci d’économie, les industriels fabriquent des arômes dits « artificiels » par synthèse chimique qui sont entièrement composés de molécules chimiques reproduisant le goût et/ou l’odeur des végétaux. C’est le cas de la vanilline. Cet arôme très puissant que l’on extrait de la gousse de vanille est très rare puisqu’un kg de vanille ne contient que 25g de vanilline. Du coup, la « vanilline naturelle » est assez peu utilisée dans l’industrie alimentaire, remplacée par de la « vanilline artificielle », synthétisée à partir de dérivés de pétrole.
Des additifs contenant des OGM, c’est possible ?
Oui, malheureusement. Tous les additifs « naturels » peuvent provenir de végétaux génétiquement modifiés. C’est souvent le cas du sorbitol et du manitol qui, lorsqu’ils ne sont pas synthétiques, sont obtenus à partir de maïs génétiquement modifiés. Ou encore de cette fameuse lécithine de soja, un émulsifiant que l’on trouve dans la majorité des aliments le, qui peut être issue de soja génétiquement modifié.
C’est quoi ce stabilisant E407 dans la crème liquide ?
Du carraghénanes, un épaississant et gélifiant d’origine naturelle. On l’obtient en chauffant à haute température des algues rouges et après traitement avec certains acides. Longtemps considéré comme inoffensif, on sait aujourd’hui qu’il peut provoquer des allergies, affaiblir le système immunitaire et, à terme, diminuer l’assimilation des minéraux essentiels. Il est d’ailleurs dénoncé en Grande-Bretagne comme étant l’un des additifs les plus dangereux depuis 2007 où il n’est plus utilisé dans les laits infantiles.
Dans le même registre, l’agar-agar, les gommes arabique, xanthane, de guar, la farine de graines de caroube et la gélatine sont tous d’origine naturelle mais peuvent provoquer des réactions allergiques cutanées et respiratoires, des crises d’asthme, des troubles digestifs plus ou moins dangereux…
Pourquoi sur l’emballage des paquets de bonbons est-il mentionné « peut causer des troubles de l’attention et du comportement chez les enfants » ?
Parce que les bonbons contiennent des colorants synthétiques ou chimiques tels que la tartrazine (E102), du jaune de Quinoléine (E104), du jaune Orange « S » (E110), de la carmoisine (E122), du ponceau (E124) ou encore du rouge Allura Red (E129), jugés responsables d’hyperactivité, d’asthme, d’urticaire, d’insomnies, de certains cancers (foie, rein entre autres)… Le mieux serait qu’ils soient interdits.
©Pixabay
Que se cache-t-il derrière E621 ?
Sans doute le pire des additifs qu’il est difficile d’éviter tant il est utilisé ! Cet exhausteur de goût de synthèse appelé glutamate monosodique se cache dans la plupart des aliments : les soupes en sachets, les chips, le surimi, le lait en poudre, les plats préparés, les produits de régime et ceux « enrichis en vitamines »… Le pire, c’est qu’il n’est pas forcément mentionné car il est le plus souvent contenu dans d’autres additifs tels que les arômes, le bouillon, l’huile végétale hydrolysée, la gélatine, la levure ajoutée, les protéines de soja, l’amidon modifié…. Cet additif amplifie le goût des aliments et augmente l’envie de manger parce qu’il crée de la dépendance comme une drogue. Or, c’est un neurotoxique qui détruit les cellules du cerveau et amplifie les tumeurs.
Et le bio dans tout ça ?
La question est tout à fait légitime. Car, même en agriculture biologique, conserver les aliments, les protéger de l’oxydation, leur donner une texture ou une couleur agréables est une préoccupation. Du coup, près d’une cinquantaine d’additifs est autorisée dont le phosphore monocalcique, l’agar-agar, la pectine, les extraits de tocophérol ou de romarin, les nitrites, le charbon végétal, les sulfites dans le vin, les arômes... Alors, méfions-nous !
Merveilles et rissoles pour Mardi-Gras
Après la Chandeleur qui a lieu chaque année le 2 février, nous fêterons, le 5 mars prochain, Mardi-Gras. Et qui dit Mardi-Gras, dit la fin des Carnavals, notamment celui de Granville inscrit au patrimoine immatériel de l'UNESCO. Comme chaque année à la saison, la perspective de moments débridés et gourmands agrémentés de petites pâtisseries familiales aux noms parfois insolites dont la confection remonte à la nuit des temps… nous font oublier chaque année les rigueurs de l’hiver.
Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’en France, nous savons rendre vraiment joyeux ces moments particuliers de l’année ou le froid, la brume et la grisaille nous enveloppent. Parmi ces gourmandises, il y a bien sûr les gaufres, les beignets et les crêpes, mais aussi ces petites spécialités que l’on obtient avec de la pâte à crêpes, à beignets ou avec les restes de pâte brisée par exemple. Des pâtisseries régionales, aux noms parfois insolites, qui perpétuent la tradition de la Chandeleur, de Mardi Gras, de la Mi-Carême et de tous nos carnavals de France..
De gauche à droite, merveilles au citron, beignets aux pommes et rissoles à la confiture ©Ph.Asset / CNPO / Adocom-RP
Merveilles au citron
Pour 6 à 8 personnes :
- 4 oeufs
- 500 g de farine à gâteau avec poudre levante incorporée
- 5 cl de lait
- 100 g de beurre
- 75 g de sucre en poudre
- 10 g de sucre glace
- 1 sachet de levure chimique
- Sucre en poudre
- 1 citron
- Sel
- Huile pour friture
Râper le citron pour récupérer les zestes.
Verser la farine dans une jatte en formant un puits au centre.
Ajouter les oeufs battus en omelette, le sucre en poudre, les zestes de citron, une pincée de sel et le beurre ramolli en petits morceaux.
Travailler la pâte du bout des doigts en ajoutant peu à peu la farine pour obtenir une boule.
Envelopper la pâte dans du film étirable et la réserver 1h au réfrigérateur.
Faire chauffer doucement le bain de friture à 170°.
Étaler la pâte sur une épaisseur de 4 mm puis la découper en losanges de 8 cm à l’aide d’une roulette dentelée. Percer un trou d’1 cm au centre de chaque beignet.
Les plonger 6 par 6 dans l’huile bouillante et les faire dorer 2 à 3 min par face.
Les déposer sur du papier absorbant, les laisser refroidir puis les saupoudrer de sucre glace.
Rissoles à la confiture de framboise
pour 4 à 6 personnes :
- 1 jaune d’oeuf
- 400 g de farine
- 200 g de beurre
- 25 g de sucre en poudre
- 10 g de sucre glace
- 100 g de confiture de framboise
- Sel
- Huile pour friture
Faire fondre 70 g de beurre et le sucre en poudre dans une petite casserole.
Verser dans une jatte, ajouter 12 cl d’eau froide, le jaune d’oeuf, la farine tamisée et une pincée de sel.
Travailler la pâte du bout des doigts, puis former une boule.
L’envelopper dans du film étirable et la laisser reposer 1h au réfrigérateur.
Étaler la pâte en rectangle sur un plan de travail fariné.
Déposer les 130 g de beurre restant uniformément en petits morceaux.
Replier la pâte en 3, puis l’abaisser une nouvelle fois en rectangle avec un rouleau à pâtisserie. La replier de nouveau en 3 et recommencer l’opération encore 2 fois.
Placer le rectangle de pâte 15 min au réfrigérateur.
L’abaisser sur 2 à 3 mm d’épaisseur.
Déposer des petits tas de confitures à espaces réguliers.
Plier en deux la pâte sur elle-même puis découper des coeurs à l’aide d’un emporte-pièce.
Souder les bords de chaque rissole avec les dents d’une fourchette.
Les plonger par groupe de 4 dans un bain de friture à 170° et les laisser dorer 2 à 3 min par face.
Pour changer du gratin dauphinois
Cela fait des années que je n'avais pas préparé ce plat qui venait pourtant régulièrement sur ma table en accompagnement de gibier comme le sanglier, ou encore de boeuf grillé accompagné d'une sauce au camembert par exemple. Jusqu'à ce qu'une jeune et jolie mariée me rappelle cette recette il y a quelques semaines et que je réagisse qu'elle n'était pas sur ce blog, mais seulement dans mon livre Il n'y a pas que l'escalope à la crème !. C'est donc chose faite désormais. Merci Sarah !
Gratin aux 2 pommes
Pour 4 pers. :
- 700 g de pommes de terre à chair fondante du type Mona Lisa ou Agata
- 300 g de pommes rustiques type boskoop ou rubinette ou reine des reinettes ou reinette grise du Canada
- env. 30 cl de lait
- env. 30 cl de crème fleurette ou crème crue de quelques heures (liquide, donc)
- 1 noix de beurre demi-sel
- 1 belle gousse d'ail (rose de Lautrec ou d’Auvergne, blanc de Lomagne ou de la Drôme, violet de Cadours)
- sel
- noix de muscade
Préchauffer le four, en position classique, à 170°.
Peler les pommes de terre. Ne pas les laver pour conserver l’amidon mais les essuyer dans un torchon. Les émincer à la mandoline sur 2/3 mm d'épaisseur.
Peler les pommes. Oter le trognon et les émincer également sur 2/3 mm d'épaisseur.
Peler la gousse d’ail.
Frotter avec le fond et les bords d'un plat à gratin.
Beurrer généreusement.
Disposer une première couche de pommes de terre. Répartir du sel, de la noix de muscade râpée et de l'ail pressée.
Recouvrir d'une couche de pommes et d'une autre de pommes de terre.
Remplir le plat de la sorte, jusqu'à 2 cm du bord (après ça risque de déborder à la cuisson). Assaisonner de nouveau.
Verser la crème et lait à fleur des pommes de terre.
Enfourner pendant 1h.
Le gratin est prêt lorsqu'il est joliment doré, que les pommes de terre ont absorbé tout le liquide et qu'elles se laissent traverser tendrement avec la pointe d'un couteau.
Si le gratin colore trop vite, le protéger avec une feuille de papier aluminium.
Ne vous fiez pas aux apparences !
A première vue, vous jureriez que ces muffins sont au cacao. Et pourtant, excepté quelques pépites chocolat, pas une trace de cacao dans la pâte. Non, la couleur marron provient d'un autre ingrédient : la farine de maïs violet.
J'ai découvert cette variété de maïs que je ne connaissais absolument pas, il y a quelques mois. Un maïs violet originaire des Andes qui tient sa couleur à sa grande richesse en anthocyanes, ce pigment violet aux propriétés antioxydantes et protectrices avérées, que l’on retrouve dans la myrtille, la mûre, le cassis, la pomme de terre vitelotte, l'orange sanguine...Le maïs violet en contient 4 à 5 fois plus que la myrtille (déjà fort bien pourvue), et nous permet donc de lutter contre le vieillissement de nos cellules et les maladies cardio-vasculaires (notamment en réduisant le cholestérol). Au-delà de ses bienfaits, le maïs violet aporte de la couleur à nos assiettes.
Le distributeur alsacien de produits bios et équitables Écoidées propose ce maïs sous forme de farine (naturellement sans gluten). Un maïs bio issu d’une filière de petits producteurs situés dans les régions de Ayacucho et Huancayo au Pérou. Cette farine de maïs violet bio est vendu 7,90€ les 400g, dans les magasins spécialisés bio.
Muffins violets aux pépites de chocolat
Pour 10/12 muffins :
- 50 g de farine de maïs violet
- 100 g de farine de blé
- 1 oeuf- 80 g +1 cs de sucre cassonade
- 125 ml de lait
- 40 g de beurre fondu
- 75 g de pépites de chocolat noir
- 5 g de levure chimique
- 1 pincée de sel (sauf si beurre demi-sel)
- 1 cc de vanille en poudre
Préchauffer le four à 220°C.
Mélanger la farine, la levure, la vanille et le sel dans un premier saladier.
Dans un second, mélanger l’œuf, le sucre, le lait et le beurre fondu à la maryse.
Ajouter le mélange sec.
Incorporer les deux tiers des pépites de chocolat.
Verser la pâte dans des moules à muffins.
Parsemer des pépites de chocolat restantes et de cassonade.
Enfourner. Au bout de 5 mn, diminuer la température du four à 180°C et poursuivre la cuisson 20 mn.
Déguster tiède ou froid.
Un sauté de porc bien de saison
Envie d'un petit plat mijoté rapide à préparer ? J'ai ce qu'il vous faut : un sauté de porc aux carottes. J'ai improvisé cette recette un mercredi à 11h alors que je n'avais que 30 mn devant moi. Servi avec des pâtes, ce sauté a été très apprécié.
Sauté de porc aux carottes
Pour 4 pers. :
- 800 g de sauté de porc (épaule, ...)
- 4 carottes des sables si possible
- 100g de champignons de Paris frais ou 50g en conserve
- 1 oignon
- du persil plat
- 25 cl de fond de veau (mes reserves étant épuisées, j'ai utilisé du fond surgelé Picard)
- 2 cuillerées de crème crue (à défaut, de crème épaisse)
- 25 g de beurre
- sel, poivre
Eplucher et émincer l'oignon et les carottes.
Émincer les champignons.
Hacher le persil.
Faire fondre le beurre dans une cocotte en fonte.
Y faire revenir l'oignon, les carottes et les champignons.
Débarrasser.
Remettre éventuellement un peu de beurre dans la cocotte et faire colorer la viande.
Remettre les légumes. Parsemer de persil. Saler, poivrer.
Verser le fond de veau et laisser mijoter 1 heure environ (seulement 30 mn s'il s'agit de filet mignon).
Lorsque les carottes et la viande sont cuites, ajouter la crème et laisser chauffer tout en mélangeant.
Servir bien chaud.