Gratin dauphinois du dimanche
Simple en apparence, le gratin dauphinois peut vite devenir une catastrophe. Comme moi, vous n'êtes pas sans avoir mangé des spécimens infames, trop liquides, trop secs, pas assez cuits, avec du fromage, un goût de conserve... C'est que ce plat du Dauphiné a ses secrets pour atteindre l'excellence.
Ainsi, oubliez les pommes de terre trop farineuses comme la Bintje réservée à la purée et aux frites. Préférez des variétés à chair fondante comme l'Agata, la Monalisa, la Nicola, a Samba, la Marabelle ou la Melody qui tiennent bien à la cuisson sans être trop fermes. Vous pouvez également laisser de côté le poivre pour vous concentrer sur la noix de muscade fraichement râpée, les pommes de terre s'accordent mieux avec !
"Délaissez l'hygiène", enfin pas complètement non plus, entendez par là qu'il vous faut laver vos mains mais surtout pas les pommes de terre une fois émincées ! Si elles sont terreuses, vous ne les rincez qu'avant l'épluchage ou encore entières, mais pas après la taille, afin qu'elles conservent leur amidon qui fera le liant entre elles. Découpez les pommes de terre de manière régulière et privilégiez, pour ce faire, la mandoline.
Pour la cuisson, il y a deux écoles, celle qui précuit les pommes de terre émincées dans le mélange lait-crème, éventuellement parfumée d'ail, de feuilles de laurier, de sel et de poivre, et qui termine la cuisson au four ; la seconde qui cuit directement le tout au four. C'est celle que je privilégie. Dans ce cas, soyez généreux en crème et en lait qui doivent arriver à fleur des pommes de terre pour leur permettre de mijoter dedans. Le lait n'est d'ailleurs pas nécessaire si vous souhaitez un résultat vraiment crémeux. Mais, il sera alors plus calorique. D'où le mélange des deux qui peut être un tant pour tant, ou un peu plus de crème que de lait, pour les gourmands ! Pour la quantité, cela dépend de votre plat, d'où l'approximation dans ma recette. L'important, c'est que ça couvre les pommes de terre.
Et enfin, abandonnez le four à chaleur tournante au profit de celui à convection naturelle (chaleur statique de la sole et de la voûte), car le gratin a besoin de cuire sur le dessus comme le dessous, doucement et longtemps, sans être asséché.
Après ça, vous m'en direz des nouvelles...
Gratin dauphinois
pour 4/5 personnes :
- 1kg de pommes de terre fondantes, NON farineuses, du type Monalisa
- env. 30 cl de lait demi écrémé ou entier
- entre 30 et 40 cl de crème fleurette ou crème crue de quelques heures (liquide, donc)
- 1 noix de beurre demi-sel
- 2 belles gousse d'ail (rose de Lautrec ou d’Auvergne, blanc de Lomagne ou de la Drôme, violet de Cadours)
- sel
- noix de muscade
Préchauffer le four, en position classique, à 170°.
Eplucher les pommes de terre. Les essorer dans un torchon (propre bien sûr !)
Les émincer à la mandoline sur 2/3 mm d'épaisseur (pour la mienne, de marque Tupperware, c'est en position 2).
Eplucher les gousses d'ail.
Frotter avec l'une d'elle, le fond et les bords d'un plat à gratin.
Beurrer généreusement.
Déposer une première couche de pommes de terre émincées.
Répartir du sel, de la noix de muscade râpée et de l'ail pressée.
Remplir le plat de la sorte, jusqu'à 2 cm du bord (après ça risque de déborder à la cuisson).
Verser la crème et lait à fleur des pommes de terre.
Cuire pendant au moins 1 heure, peut-être un peu plus.
Le gratin est prêt lorsqu'il est joliment doré, que les pommes de terre ont absorbé tout le liquide et qu'elles se laissent traverser tendrement avec la pointe d'un couteau.
Si le gratin colore trop vite, le protéger avec une feuille de papier aluminium.