Fruits de la mer et joie des grandes marées
Vous le savez peut-être, jeudi, vendredi et samedi derniers, notre côte normande bénéficiait d'un spectacle grandiose, celui des grandes marées. Mais savez-vous de quoi il s'agit vraiment ?
On parle de "grande marée" lorsque le coefficient dépasse 95. Ce cœfficient exprime l’ampleur d’une marée. Il est compris entre 20 (morte-eau la plus faible) et 120 maximum (vive eau d’équinoxe). Les grandes marées se déroulent au moment de la pleine et de la nouvelle lune, quand la lune et le soleil sont dans l’alignement de la Terre et qu’ils s’attirent fortement.
En 2015, on compte 87 jours de grandes marées et même un jour de "marée du siècle" (lorsque le coefficient est supérieur à 118). Ce sera le 21 mars prochain (coef 119). Première marée de grande ampleur de ce siècle, elle ne sera d'ailleurs pas unique car, contrairement à ce qu'indique son nom, ces "marées du siècle" reviennent tous les 18 ans.
Dans la baie du Mont-Saint-Michel en remontant vers Granville, les grandes marées sont exceptionnelles car c'est ici qu'on enregistre le plus grand marnage de France (différence d'eau entre la haute mer et la basse mer). Le 21 mars, il sera de plus de 14 mètres soit un immeuble de plus de 4 étages. A cette occasion, le Mont-Saint-Michel est encerclé d'eau telle une île.
Mais revenons-en à notre assiette ! Avec de telles marées, difficile de faire l'impasse sur la pêche à pied. D'autant qu'avec ces 350 kms de côte, la Manche a de quoi satisfaire les plus courageux et les fins gourmets !
source : infrep
Lorsque la mer se retire, les praires, les coques, les couteaux ou les palourdes (qu'on appelle ici "coque bleue") abondent sur l'estran. Enfouis plus ou moins profondément dans le sable humide, ils se font néanmoins trahir par les deux petits trous de respiration rapprochés qu'ils laissent à la surface du sable et le jet d'eau qu'ils laissent échapper à l'approche de nos pieds. Il suffit de gratter un peu avec le pied ou un rateau pour découvrir le coquillage qui se croyait à l'abri avant le retour de la mer.
des coques
Au retour de la pêche, il faut impérativement faire dégorger les coquillages dans de l'eau salée (ou de l'eau de mer) pour retirer le sable. Au bout de 2 heures, on les retire de l'eau, au fond de laquelle le sable s'est déposé. Attention donc à ne pas renverser la casserole d'eau pour récupérer les coquillages, au risque de remettre tout le sable dans les coquilages, mais bel et bien à attraper les coquilages à la main dans l'eau.
Ensuite, on peut tout à fait les congeler tel quel pour une utilisation ultérieure. Il suffira alors de les laisser décongeler tranquillement à température ambiante ou encore de les passer rapidement au four, ce qui aura en plus pour effet de les ouuvrir sans effort !
Bien sûr, on peut également profiter de sa pêche pour se régaler aussitôt. Les coques et les palourdes se dégustent crues (surtout les palourdes qui révèlent alors leur vraie saveur) ou cuites 2 à 3 mn à feu vif dans un grand faitout accompagnée de vin blanc et d’échalote, comme pour les moules. Elles accompagnent alors à merveille des spaghettis ou un risotto.
des palourdes
Mais ce que je préfère encore, ce sont les palourdes farcies avec un beurre persillé. C'est très simple et peut se réaliser à l'avance. Elles se congèlent ainsi très bien et dépannent bien pour un apéro ou une entrée à l'improviste.
palourdes en phase de décongélation
Palourdes gratinées au beurre persillé
- 150gr de beurre demi-sel pommade
- 2 gousses d'ail
- 1 bouquet de persil
- 1 demi citron
- sel, poivre
Eplucher et presser les gousses d'ail (avec ce presse-ail, c'est parfait !).
Laver et ciseler le persil.
Malaxer le beurre avec la pulpe d'ail et le persil ciselé.
Ajouter le jus de citron. Saler, poivrer.
Préchauffer le four en position grill.
Déposer les palourdes dans un plat. Les ouvrir en les passant rapidement au four.
Oter les demi-coquilles vides et conserver celles avec le mollusque dans le plat.
Déposer une petite cuillée de beurre persillée sur chaque.
Passer au four jusqu'à coloration.
Déguster aussitôt.